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politique - Page 10

  • La réalité économique sous le prisme géographique

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    139 milliards d’euros... C’est le déficit des comptes publics prévu dans le budget 2025 (chiffre qui ne prend pas en compte les conséquences du relèvement des taxes douanières par Donald Trump). 3 300 milliards…

    C’est le montant de la dette française… 59 milliards, c’est celui des intérêt que la France paiera en 2025 sur cette dette…

    Milliards, millions d’euros, … ces chiffres donnent le tournis et pour beaucoup, ils ne veulent rien dire… tout juste, se dit-on, que la France va mal et que la situation s’empire sûrement, sans en mesurer vraiment la réalité.

    Une manière de s’en rendre compte est de regarder les chiffres sur les défaillances d’entreprises.

    Il y a eu 67 830 procédures ouvertes en 2024, avec un record atteint au dernier trimestre.

    Au total, 256 000 emplois seraient menacés, ce qui représente à peu de choses près, la population de Bordeaux, la neuvième ville de France.

    En février 2025, la France comptait 5,8 millions de demandeurs d’emplois inscrits à France Travail, dans les catégories A, B et C.

    Pour donner un nouvel ordre de grandeur, soit le nombre d’habitants des huit plus grandes villes de France: Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, Nantes Montpellier et Strasbourg…

    Dernière manière de se rendre compte de la réalité économique française, la lecture du sondage étude publiée par l’association Dons solidaires: "Les résultats 2025 sont sans appel: malgré un ralentissement de l’inflation, près d’un Français sur deux se sent toujours vulnérable économiquement….

    Plus préoccupant, l’étude dévoile que "8 millions de Français doivent arbitrer entre l’achat de nourriture ou de produits d’hygiène".  

    Une vision, cette fois, au plus près du quotidien de millions de Français, bien éloignée de celle perçue depuis les lambris germanopratins de nos ministères.

    Par Frédéric Paya – Valeurs Actuelles

  • Le gouvernement des juges contre le peuple souverain

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    La condamnation de Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire constitue un véritable séisme politique, voire un point de bascule dans le fonctionnement de la démocratie française, maltraitée par des dérives continues installées depuis plusieurs années par notre République, mais brutalisée aujourd’hui par une décision lourde de conséquences pour son plein exercice.

    Car l’épisode présent n’est que le dernier d’une longue liste de décisions déniant les principes, les valeurs mêmes de la démocratie et une évidence s’impose : le peuple souverain ne doit pas pouvoir s’exprimer pour déterminer son avenir. Pourtant, l’article 3 de notre Constitution précise que "la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice".

    Or, il faut bien admettre que cette dernière décision des juges empêcherait de facto des millions de citoyens appartenant au peuple souverain, de voter pour leur candidate déclarée à la prochaine élection présidentielle. Ce pouvoir exorbitant des juges ne met-il pas en danger le fonctionnement de notre démocratie et la décision prise à l’encontre de la candidate du Rassemblement national (RN) est-elle vraiment conforme à l’État de droit auquel ils se réfèrent? L’État de droit ne commande-t-il pas que tous les citoyens soient traités de la même manière notamment au moment du choix de leur candidat à la fonction suprême? Si ce n’était pas le cas – la décision des juges semble cependant l’accréditer – serions-nous encore dans un État de droit?

    Incontestablement la décision prise par le tribunal correctionnel de Paris, le 31 mars 2025, est non seulement politiquement lourde de conséquence pour le déroulement de la future élection présidentielle mais, de l’avis même de personnalités reconnues en matière de droit et notamment de droit constitutionnel (ex-membres honoraires du Conseil constitutionnel), elle est juridiquement très discutable, voire infondée.

    Car cette décision est contraire à celle prise par le Conseil constitutionnel, trois jours plus tôt, le 25 mars 2025, en réponse à une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) dans une autre affaire qui portait précisément sur l’exécution provisoire d’une peine d’inéligibilité et qui, lorsqu’elle est prononcée par les juges, est d’effet immédiat, le justiciable ne pouvant plus se porter candidat à une élection. De ce fait, le droit au recours et le droit d’éligibilité sont inéluctablement affectés.

    Le Conseil constitutionnel a donc analysé la notion de droit d’éligibilité qui est garanti par l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et par l’article 3 de la Constitution. Le Conseil constitutionnel devait alors dire si l’exécution provisoire d’une inéligibilité était conforme ou pas à la nature des mandats politiques et surtout à la liberté de l’électeur. Sa réponse à cette question essentielle est instructive: "Sauf à méconnaître le droit d’éligibilité garanti par l’article 6 de la Déclaration de 1789, il revient au juge, dans sa décision, d’apprécier le caractère proportionné de l’atteinte que cette mesure d’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité est susceptible de porter à l’exercice d’un mandat en cours et à la préservation de la liberté de l’électeur".

    Il est indéniable que l’évocation de l’atteinte à la préservation de la liberté de l’électeur fait référence aux élections futures et a fortiori, à l’élection présidentielle. Si ce n’était pas le cas, la référence à la liberté des électeurs n’aurait pas été faite. La réponse fournie par le Conseil constitutionnel à cette QPC a une portée générale dépassant le cas soumis.

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