Lors de la conférence "Dieu ou rien", en 2018, le cardinal Sarah a fustigé une civilisation occidentale qui nie Dieu. Il dénonce l’avortement, l’euthanasie, l’idéologie du genre, comme "des droits distordus". Il accuse les idéologues progressistes wokistes et les puissances modernes de vouloir "détruire l’humanité".
Pour le cardinal Sarah, seul un retour à la morale naturelle peut sauver l’homme de l’auto destruction.
"Dans l’essor de la puissance économique de l’Europe et dans le contexte culturel, plus spécifiquement de la société occidentale, il n’est pas exagéré d’affirmer que l’homme travaille, organise, et gère les rapports humains, politiques, économiques et commerciaux, provoque des guerres, produit des armes de destruction massive, envahit et conquiert des pays uniquement ou presque pour amasser et accumuler des richesses matérielles et asseoir son autorité et son hégémonie.
Avec la belle et noble raison d’installer de force et partout la démocratie et d’apporter la paix, la liberté, l’Europe et les Etats-Unis ont créé le chaos dans beaucoup de pays, surtout au Moyen-Orient et en Afrique. Mon jugement peut paraître inexact ou exagéré, mais nous ne pouvons pas nier la réalité aujourd’hui. Regardez l’Irak, la Lybie, la Syrie, l’Afghanistan.
L’Europe traverse depuis plus d’un siècle une crise de civilisation sans précédent. Cette crise n’est donc pas récente, mais elle ne cesse de s’approfondir, de s’aggraver et de démolir toute référence à Dieu. Les seuls moyens humains, les seules négociations politiques ou diplomatiques, sont impuissants à opérer l’unité, à établir la paix entre les hommes …
Aujourd’hui, les puissances occidentales promeuvent de faux droits, des droits distordus, pour donner à tous et à tous les citoyens du monde un accès sans entrave au sexe et le pouvoir de s’autodéterminer indépendamment de leur identité sexuelle.
Ils veulent changer la culture, établir une société sexuellement indifférenciée. Ils prétendent libérer l’humanité, pour ainsi dire non seulement de Dieu qui l’a créée, mais aussi de l’homme et de la femme, libérer l’humanité du père, de la mère, de l’époux, du mariage et de la famille. Ainsi adviendra une culture nouvelle et mondiale, célébrant au nom de la liberté l’individu absolutiste, et des choix menant à la mort de l’homme et de la femme et à la destruction de notre humanité.
Ces nouveaux droits dénommés civils sont aux deux extrêmes: le droit de mourir et le droit de ne pas naître. Entre les deux, se placent le droit à l’avortement, le droit aux manipulations génétiques, le droit à l’enfant réduit à n’être qu’une chose ou un objet. Mais il y a aussi le droit à l’insulte et à la profanation des religions.
En regardant et en analysant notre monde et sa volonté d’émancipation et d’autonomie par rapport à Dieu, nous constatons bien qu’au nom d’une perversion de la liberté désormais déboussolée, nous sommes confrontés à une tentative sans précédent dans l’histoire de l’humanité, celle de détruire l’humanité elle-même, de détruire la capacité que l’homme a naturellement, la capacité d’aimer, et de priver ainsi l’humanité d’une source irremplaçable de lumière, de force et d’amour, c’est-à-dire Dieu.