La journaliste Gabrielle Cluzel déclarait récemment dans l’émission de Christine Kelly Face à l’Info, sur CNews, que les générations futures nous regarderaient comme un peuple ayant laissé assassiner ses propres enfants.
Cela au nom d’idéologies du siècle dernier dépassé de bientôt vingt-cinq ans et de chimères uniquement théoriques, pourtant fortement ancrées dans l’esprit de nos contemporains. Elles servent de références banalisées dont beaucoup ne sauraient donner une définition exacte mais qui évitent de réfléchir par soi-même, tout en constituant une bouée de sauvetage universelle permettant de refuser tout débat en usant d’anathèmes surannés à l’encontre des contradicteurs.
Ces chimères sont l’état de droit, la laïcité, la démocratie, la liberté d’expression, l’indépendance de la Justice, les droits de l’Homme, les valeurs de la République, l’antiracisme, la tolérance, les accommodements raisonnables, la société multiculturelle, le politiquement correct, le couple franco-allemand, l’Union européenne, la prétention à créer un homme nouveau, libéré des traditions séculaires et même des lois naturelles.
L’État de droit est l’expression la plus extensible des dilutions verbales auxquelles nous sommes soumis depuis longtemps. Les aberrations instituées en son nom sont innombrables et sujettes à prolifération exponentielle.
On pourrait dérouler presque à l’infini la liste de ces aberrations qui, toutes, sont des conséquences de l’État de droit, défini de manière très laconique par la Commission européenne, laquelle nous dicte sa loi en matière de sécurité, autant dire d’insécurité, comme cela était rappelé dans un article de Cyrano du 27 février 2025:
"L’État de droit garantit que toutes les autorités publiques agissent toujours dans les limites fixées par la loi, conformément aux valeurs de la démocratie et aux droits fondamentaux, et sous le contrôle de juridictions indépendantes et impartiales".*
On notera la sémantique utilisée avec deux autres dilutions: valeurs de la démocratie et droits fondamentaux. Quant aux juridictions indépendantes et impartiales… peut-on citer l’ARCOM, le Conseil d’État, le Conseil constitutionnel, les tribunaux de commerce? Ou d’autres encore?