Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Histoire - Page 4

  • La crèche, citadelle pour notre civilisation

    Imprimer

    Un récent guide inclusif, promu par la commissaire à l'Égalité de l'Union européenne, déconseillait de faire référence à Noël… Alors que l'âme de la civilisation occidentale se trouve menacée, il est urgent, à rebours de la haine des racines chrétiennes qui ont fait l'Europe, de redécouvrir le mystère de la nativité du Christ.

    Par Père Danziec

    Jésus, Marie, Joseph. L’image, par excellence, du foyer ardent et uni. Cette sainte famille – rejetée de tous, méprisée par la bien-pensance, pointée du doigt par les conformistes et réduite à l’isolement à l’extérieur de Bethléem – se trouve en mesure, une fois encore en ce Noël 2021, de réchauffer les cœurs abattus et de réconforter les âmes qui désespèrent. Telle a toujours été l’inattendue pédagogie de Dieu : laisser la liberté aux hommes de tomber bas, très bas même, jusqu’à ce qu’ils s’avilissent et fassent le mal, pour finalement confondre les superbes et les puissants par la médiation des petits et des sans-grades. Goliath vaincu par David. Le roi Hérode déconfit par le Divin Messie. Les hordes anglaises stoppées par une jeune fille en armure. Les lubies soixante-huitardes pleines de condescendance rattrapées par la patrouille de la réalité au point de ne plus faire florès.

     

    Tant qu’il y aura des personnes pour s’agenouiller dans la crèche, prier le petit Jésus et puiser dans la mangeoire des forces pour mener un combat à la fois spirituel et culturel, la chrétienté et la France n’auront pas dit leur dernier mot.

    À l’heure où notre socle civilisationnel craque de toutes parts, la célébration de la naissance du Christ fourbit des armes de lumière. La crèche représente une citadelle d’espérance pour notre civilisation en danger. En son sein réside une chaleur communicative propre à allumer les contre-feux nécessaires face à la décadence. Du coup d’État démographique aux réductions dramatiques de nos libertés, de la destruction de la famille à l’effondrement de l’école, de la remise en cause de nos traditions au “wokisme” qui cherche à revisiter nos coutumes, oui, nos permanences ont fait leur lit dans la paille de Bethléem. Revenir à la source n’est pas seulement une œuvre de piété, elle est une condition de notre continuité.

     

    Qui, pourtant, il y a plus de deux mille ans, aurait parié sur cette pauvre étable misérable, ouverte aux quatre vents ? Dans cette crèche, c’est la fidélité qui domine et la confiance qui maintient. La transcendance, les miracles, les vertus. L’union de tous, des CSP+ et des classes populaires, la farandole des mages et des bergers, qui savent que quelque chose de plus grand qu’eux domine leur existence : Jésus-Christ, le Sauveur tant attendu. Celui qui nous sauve de nos ennemis et nous préserve des faux frères. Celui qui nous garde des dangers ou nous donne l’énergie pour les surmonter. Celui qui a vaincu la mort et qui nous rejoint dans nos pauvretés. Jésus, celui qui n’usait pas de cette maudite langue de buis qui étouffe l’authenticité de la foi et aseptise le message de l’Évangile.

    Les progressistes de tout poil, aux périphéries du monde comme dans l’intérieur même de l’Église, voudraient nous voler notre joie. Noël ne serait pas assez inclusif. Le sapin avec ses guirlandes ? Un terrible danger pour l’avenir de la planète. Le foie gras ? Un crime contre la bienveillance animale. La crèche dans nos mairies ou nos magasins ? Une insulte à l’endroit de ceux qui ne croient pas. Les liturgies latines et grégoriennes, la messe traditionnelle de saint Pie V ? Un affreux retour en arrière. Pourtant Noël, c’est tout cela et bien plus encore. L’allégresse du 25 décembre se décline aussi dans le chant de l’ Adeste fideles ou celui des Anges dans nos campagnes . La messe de minuit à minuit pile et la procession à la crèche. Le bonheur qui contamine la nef lorsque le prêtre dépose l’Enfant Jésus dans la mangeoire. La compassion pour les jeunes enfants de chœur qui s’endorment sur leurs bancs. L’éclairage du sanctuaire à la bougie. Le chocolat chaud partagé sur le parvis. Les “Joyeux Noël !” distribués comme autant de tendresses dont tout le monde est assoiffé.

    Noël nous invite, tous et chacun, à revisiter nos racines et à chanter la gloire de ce Jésus qui a mis le feu aux poudres de notre Rédemption. L’étoile des bergers a véritablement inauguré un monde nouveau. Un écosystème qui nous rappelle qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, que la noblesse vaut mieux que la jouissance et que seul le pardon est capable de transfigurer nos désirs de vengeance. Un cadre évangélique enseignant que les choses ne valent que ce qu’elles coûtent, affirmant que si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu, et soulignant que Jésus, dès sa naissance, a mis sa peau au bout de son exemple.

    Noël, dans ses scintillements et ses recueillements, fait prendre conscience, à ceux qui savent encore s’émerveiller, que le Divin Enfant a marqué le début d’une civilisation formidable et indépassable. Faite de héros et de saints. De courage et d’abnégation. De sacrifices et de prières. Une civilisation menacée qui reste à défendre, envers et contre tout. Pour nous-mêmes et notre avenir. Et, surtout, celui de nos enfants.

    * Le père Danziec est prêtre et chroniqueur sur le Club VA.

  • Réouverture de Notre-Dame de Paris

    Imprimer

    Quel est le secret bien gardé -par le coq- de la flèche?

    Situé à 96 mètres de haut, le nouveau coq de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été hissé au sommet de la flèche le 16 décembre 2023. Depuis, il garde précieusement trois reliques et deux documents.

    Par Bertille Vaur - Valeurs Actuelles

    Coup de chance ou miracle, le célèbre coq qui surplombe la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été retrouvé le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019 alors qu’on l’imaginait perdu au milieu des décombres. En effet, la veille, la flèche s’était effondrée emportant avec elle l’animal en cuivre et les précieuses reliques qu’il abritait. Mais, un architecte des monuments historiques le découvre sur un des bas-côtés de l’édifice où il avait été projeté.

    LES TROIS RELIQUES

    Entièrement cabossé, l’ancien coq de 30 kg forgé en 1835 sera exposé dans le futur musée Notre-Dame. Les trois reliques qu’il contenait, l’une de Sainte Geneviève, vierge et patronne de l’archidiocèse, l’autre de Saint-Denis, premier évêque de Paris, et une des 70 épines de la Sainte Couronne du Christ, ont, quant à elles, été nettoyées et insérées le 16 décembre 2023 dans le nouveau coq de 90 cm, en cuivre doré, dessiné par Philippe Villeneuve, architecte en chef. Les reliques des deux saints et un fragment de la croix avaient été déposés dans le précédent coq en 1859 par Monseigneur Morlot. En 1935, lors de sa restauration, Monseigneur Verdier avait remplacé le morceau de croix altéré par une épine de la Sainte couronne.

    Dans une deuxième boîte a été ajouté un document sur lequel sont inscrits les 2 000 noms des compagnons qui ont œuvré à la restauration de la cathédrale et à la reconstruction de la flèche après l’incendie.

    Un procès-verbal peint et calligraphié

    Pour authentifier les reliques, un procès-verbal, signé par l’archevêque de Paris, Monseigneur Ulrich, a été joint aux précieux objets. Un autre exemplaire similaire sera exposé dans le musée. La réalisation de ce document de 14 cm sur 30, a été confiée à la calligraphe Nathalie Thomas et au peintre héraldiste Hyacinthe de Keranrouë, dont l’atelier se situe à Morlaix dans le Finistère.

    Lire la suite

  • Reconquista : Covadonga, Las Navas, Grenade, trois étapes majeures

    Imprimer

    Pour gagner une guerre, quand on est en mauvaises posture, il faut d’abord stopper l’ennemi. Ensuite le faire reculer. Enfin l’anéantir.

    COVADONGA, LES MAURES NE SONT PAS INVINCIBLES !

    En l’an de grâce 722, la péninsule ibérique a été conquise en onze ans depuis le débarquement de Tariq Ibn Ziyad à Gibraltar. Les Arabes ont ensuite envahi le Sud-Ouest de la France (Poitiers 732). Mais une poche de résistance en travers de la route du Nord leur pose un problème à la fois stratégique et logistique. Ainsi en 721, coupés de leurs arrières, les mahométans se font étriller à Toulouse.

    Dans ce qui correspond à peu près aujourd’hui à la province des Asturies, des Wisigoths chassés d’Andalousie se sont réfugiés dans la cordillère cantabrique. Une forteresse naturelle facile à tenir contre un ennemi supérieur en nombre.

    Pélage, duc de Cantabrie, qui a temporisé pour ne pas payer la djizia aux mahométans de Gijón, s’efforce de lever une armée pour expulser les Sarrasins. Ses premiers alliés seront, en plus des Wisigoths, les Galiciens à l’Ouest et les Navarrais à l’Est. S’ensuit une série d’escarmouches et d’embuscades à partir de l’été 722 au terme desquelles le calife omeyyade, furieux, envoie une armée pour soumettre les Asturies.

    Les chrétiens, moins nombreux mais plus avisés que les mahométans, leur tendent un piège : Reculer en bon ordre, se cacher le jour, attaquer la nuit par petits groupes, et insidieusement attirer les ennemis dans une nasse. Cinq cols élevés jusqu’à une vallée encaissée où ils perdront leur mobilité. Et où on pourra les exterminer depuis les hauteurs. En faisant choir sur eux d’énormes rochers et glisser des pans de montagne. 300 Asturiens et alliés l’emportent contre 8.000 coraniques.

    L’armée des Maures est anéantie et ses généraux empalés. Dans la foulée, Gijón et des bourgades soumises se rebiffent et c’est la curée contre l’envahisseur qui, refoulé dans le Sud, ne reviendra plus. Avec cette belle victoire commence la Reconquista, qui s’achèvera en 1492.

    ACTE 2 : LAS NAVAS DE TOLOSA

    La bataille de Las Navas de Tolosa a lieu dans le Sud de la Castille le 16 juillet 1212. Les royaumes ibériques renforcés par des troupes provenant de toute l’Europe, vont affronter des armées musulmanes arrivant d’Al-Andalus, du Maghreb et du Machrek. Cinq siècles après Covadonga, les chrétiens ont libéré les ¾ de la péninsule, que les Maures sont décidés à reprendre.

    La confrontation sera décisive. Elle a été préparée depuis 1209 par Don Rodrigo Jiménez de Rada, archevêque de Tolède, qui a réussi à unifier les grands féodaux par le traité de Guadalajara. Obtenant du pape Innocent III les mêmes indulgences canoniques pour les croisés de la péninsule Ibérique que pour ceux de Terre Sainte.

    Les armées chrétiennes se mettent en ordre de bataille le 21 juin 1212 et font route vers le sud. Le 24 juin, elles atteignent la medina de Malagón. La garnison musulmane se réfugie dans la citadelle, abandonnant les remparts que les Espagnols escaladent. Pas de pitié pour les vaincus.

    Muhammad an-Nâsir le calife des Almohades a promis victoire et richesses à ses troupes. Les mahométans sont les plus nombreux. Mais il leur manque la petite lueur de génie qui anime leurs adversaires. Frappant vite et fort à l’improviste, concentrant leurs forces sur les points faibles, ils s’emparent de bastions réputés imprenables, puis incendient nuitamment les campements des Maures, qui deviennent des cibles faciles.

    L’armée se dirige ensuite vers Calatrava, importante cité qui commande l’accès vers l’Andalousie. Les mahométans se rendent à la condition que leur vie soit épargnée et qu’on les laisse repartir d’où ils viennent. Bon débarras ! Pour sa punition, le général qui était censé garder la ville, sera égorgé comme un mouton par le calife Muhammad an-Nâsir.

    Après la chute de Calatrava, les chrétiens s’emparent de plusieurs châteaux-forts, en route vers la Sierra Morena, ultime barrière naturelle qui les sépare du califat. Passant par des sentiers détournés où on ne les attend pas (toujours le bonus de l’intelligence sur la barbarie) les chevaliers chrétiens prennent position sur la mesa del rey, un plateau qui domine la vallée à 9 km au Nord du village de Las Navas de Tolosa.

    Le 13 juillet, ils aperçoivent au pied de la Sierra Morena, les Almohades qui font mouvement. Le 14 juillet, les forces chrétiennes consolident leurs positions et reçoivent des renforts. Les Navarrais guidés par des bergers jusqu’au col de la Losa observent les troupes ennemies, leurs armements, leurs mouvements et les opportunités qu’offre le terrain.

    À l’aube du 16 juillet, les chrétiens passent à l’attaque. L’assaut commence sous les flèches des Maures retranchés dans un fortin, tandis que la cavalerie légère des Berbères et des Almohades enveloppe les ailes des chrétiens. 30.000 mahométans fanatisés par le djihad contre 14.000 chrétiens. Mais les coraniques disposent mal leurs forces, la cavalerie et les fantassins se gênent, et les abids, des esclaves armés de javelots, utilisés en boucliers humains, détalent comme des lapins.

    Les rois Alphonse VIII de Castille et Alphonse II du Portugal, avec Don Rodrigo l’archevêque de Tolède en personne, prennent la tête d’une charge de cavalerie furieuse, qui enfonce irrésistiblement le centre des Maures. Pas de quartier. Ces amateurs de boucherie halal vont être servis ! Les têtes enturbannées voltigent comme des ballons de basket. Tandis que de leur côté, les rois d’Aragon et de Navarre, contournent et chargent à leur tour les arrières des troupes musulmanes.

    Les croisés pénètrent alors jusqu’au retranchement des archers adverses pour des corps à corps féroces. Les troupes mauresques, décontenancées, perdent rapidement pied, dans une grande panique, et fuient en désordre. Sans leurs babouches pour courir plus vite. Les forces chrétiennes se lancent à leur poursuite.

    La lâcheté de l’émir ben Yusuf, chef de guerre qui se dit descendant du prophète, accentue le désarroi des lascars (asker = soldat en arabe) qui seront éliminés au fur et à mesure qu’on les rattrape. Bilan : 2000 tués pour les nôtres, 25.000 chez les autres. Seuls les Israéliens ont fait mieux depuis.

    L’émirat de Grenade survivra jusqu’en 1492 après un accord de vassalité avec le royaume de Castille. Mais la soumission a changé de camp. Les autres taïfas sont reconquises à leur tour. Cordoue tombe en 1236, Séville en 1248, Faro en 1249, Cadix en 1261. À la fin du XIIIe siècle, l’émirat de Grenade occupe moins d’un dixième de la péninsule. Effets collatéraux de ces défaites : Les muftis se radicalisent, accusant les coraniques d’avoir été punis par Allah parce que trop tièdes en religion.

    ACTE III : LA PRISE DE GRENADE POUR EN FINIR (PROVISOIREMENT)

    En 1491, l’Émirat de Grenade est le reliquat de l’ancien royaume maure qui dominait toute la péninsule ibérique. Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille décident de mettre fin à cette présence intolérable en allant assiéger Grenade. Pendant plusieurs mois, les combats sont incertains.

    Le 2 janvier 1492, Ferdinand pense à lever le siège. Il y a beaucoup de blessés et d’estropiés dans le camp hispanique. Des hagiographies d’époque embellissent-elles l’histoire? La reine de Castille passe en revue ses troupes, encourage ses chevaliers toujours motivés à en découdre avec les Maures, et décide de diriger un assaut final.

    — Caballeros, dit-elle à ses soldats épuisés, vous vous êtes bien battus. Vous pouvez rentrer chez vous avec honneur. Mais avant, vous allez voir comment meurt une reine.

    En ce temps là, les Européens étaient de vrais guerriers. Capables de se battre jusqu’à la dernière goutte de leur sang. Tandis que les attaquants valides en nombre réduit se mettent en formation, les malades, les moribonds, les manchots, les éclopés et même les unijambistes sur leurs béquilles empoignent leurs lances et leurs arcs. Montés sur des rossinantes, des chariots, ou se soutenant les uns les autres, ils forment une improbable cohorte pour défendre leur reine.

    C’est la stupeur chez les mahométans. Alors qu’ils avaient ouvert une porte pour contre-attaquer les croisés, ils sont repoussés et envahis par un pandémonium de soldats sanglants et enragés, menés par une femme qu’aucun projectile ne semble atteindre. Des démons venus de l’enfer. Et c’est la débandade. Le sultan Boaddil (Abou Abdallah) capitule.

    Ainsi s’achève la Reconquista. Pour les cinq siècles à venir. Car avant de rentrer au Maghreb, Boaddil avait jeté son épée à la mer, en promettant de revenir la chercher. Ses descendants ont tenu parole. Tout le boulot est à refaire.

     

    Christian Navis

    https://climatorealist.blogspot.com/