Mercredi 7 Mai 2025. Elisabeth Borne, ministre de l’Education nationale annonce son plan "Filles et garçons": ouvrir les classes de 4e et 3e à horaires aménagés, avec un quota de 50% de filles, et ainsi dégenrer les cours de maths. Le but: 20% de femmes dans chaque classe préparatoire scientifique en 2026, 30% en 2030. Les moyens: sensibiliser les professeurs aux biais de genre.
L’idéologie du genre aux dépens de la simple nature. La quantité au détriment de la qualité. L’égalitarisme contre la perte de la différence. Nouvel exemple de discrimination positive. Madame Borne s’inscrit bien dans la continuité de ses prédécesseurs qui ont détruit l’école.
La mort de l’école le fruit d’une subversion par une idéologie, le pédagogiquement correct, qui s’attaque au contenu et aux méthodes. Mai 68, événement récréatif, peu dramatique dans les faits, provoqua un véritable séisme mental, moral, culturel, d’une ampleur inégalée, mettant à bas quinze siècles de tension historique vers le savoir et la réflexion.
Le pédagogiquement correct, c’est la lobotomie mentale des nouvelles générations, c’est le discours dominant de la post-modernité et du post-modernisme dans l’éducation, habit neuf de l’esprit révolutionnaire et du marxisme. Le pédagogiquement correct, c’est la mise en œuvre du prolétaire de l’esprit, au service de la révolution mondialiste. Le zombie mondialiste, gentiment ludique, reste confiné aux exigences de la vie en société multiculturelle.
Le pédagogiquement correct est l’enfant adultérin d’un marxisme gauchiste post-soviétique et de l’idéologie marchande et consumériste. Cette révolution culturelle prend parfois des aspects ridicules: Trissotin, poète grotesque, pédant et vaniteux des Femmes savantes, et Diafoirus, médecin prétentieux du Malade imaginaire, sont réunis en pédagogie pour fabriquer des pédagomanes. Cette révolution culturelle a une finalité nombriliste: enseigner la jeunesse aux jeunes, dernière mission de l’école républicaine… tout en détruisant la jeunesse. Degré zéro de la pensée, cette révolution culturelle produit une jeunesse qui ne pense plus.
La pédagogie, c’est l’art de bien enseigner. Le bon pédagogue aime ce qu’il enseigne et sait faire aimer ce qu’il enseigne. Ainsi, la pédagogie désigne un caractère, une aptitude, voire un talent.
La pédagogie pourrait n’être que l’art de faire un homme accompli, cultivé, l’art de conduire l’enfant hors de la barbarie. Dans nos sociétés, nous assistons à un retour en force de la barbarie, parce que l’éducation a oublié cette mission.
À partir de 1950, et de façon plus accentuée dans les années 1960, le discours éducatif promeut la pédagogie au premier rang. La pédagogie cesse d’être un art. Elle prétend devenir une science. Le libellé universitaire " Science de l’éducation " date des années 1960. L’Institut national de la Recherche pédagogique occupe les locaux de l’ancienne manufacture de Sèvres. Au sein de cette institution, on discute de cette science pédagogique en pure perte.
La science pédagogique se revendique savante et se veut normative. Elle n’échappe pas au scientisme lourd, sous-produit du marxisme qui a dominé une bonne partie de l’université.
Historiquement, l’éducation est le domaine privilégié de la gauche. C’est bien pourquoi, le 3 juin 1932, lors de la formation du troisième cabinet de Edouard Herriot, le ministère de l’Instruction publique prend le nom de ministère de l’Education nationale. Benito Mussolini avait entrepris une réforme similaire trois ans auparavant. Dans les deux cas, c’est le triomphe de l’école spartiate, visant à former l’enfant dans une école totalitaire.
La gauche s’est appropriée le discours pédagogique et en a fait sa chose. Par l’introduction et l’imposition autoritaire de la méthode globale d’apprentissage de la lecture, on a procédé au massacre des enfants innocents. Depuis des années, l’illettrisme des jeunes Français est avéré: bon nombre d’entre eux arrivent en 6e sans savoir lire. Ils déchiffrent plus ou moins péniblement, mais ne comprennent pas ce qu’ils lisent.
La racine de ce mal est à chercher dans la pédagogie. Rôle néfaste de la télévision et des appareils numériques, démission des familles, immigration qui provoque de l’hétérogénéité dans les classes et une baisse de niveau. Mais le cœur du problème demeure dans les choix qui ont été faits par le système scolaire dans l’enseignement élémentaire. Et dans la perte de temps dans des activités inutiles, comme l’éducation à la sexualité. Il faut du temps pour apprendre à lire.
Ces choix s’appuient sur des mécanismes idéologiques irresponsables et organisés autour d’un discours obscur et incompréhensible. Ces choix signent le dérèglement de l’esprit contemporain et la décadence du jugement. Dans son livre La destruction de l’enseignement élémentaire et ses penseurs, Liliane Lurçat, psychologue française (1928-2019), souligne " l’échec dû à l’esprit de système qui envahit la pratique pédagogique". Elle ajoute: " L’échec se généralise au point que dans les centres médico-psycho-pédagogiques, on se plaint de devoir rééduquer des enfants intelligents, que l’école casse par des méthodes aberrantes". Il s’agit donc bien d’un crime. Les criminels tiennent le haut du pavé, imposent un véritable terrorisme qui interdit toute critique
Des méthodes pédagogiques hasardeuses se substituent à la transmission du savoir. Ainsi, Philippe Meirieu, longtemps le patron de l’Institut national de la Recherche pédagogique, déclare:
"Apprendre à lire, c’est prendre le pouvoir sur les autres". Cette phrase porte une lourde charge marxiste. L’apprentissage de la lecture a toujours été réservé aux bourgeois. Non. Au contraire, lire et écrire permet de s’insérer dans un ordre symbolique commun qui constitue un héritage. Meirieu-Diafoirus oublie ou plutôt refuse la nature sacrée de l’acte d’enseigner, la transmission de l’héritage par les héritiers que nous sommes.
Le désastre touche à toutes les disciplines par la dissolution de l’acte d’enseigner.
Liliane Lurçat insiste sur ce point: "Une des idées martelées à notre époque au sein de l’institution scolaire… est qu’il n’y a pas de lien entre l’acquisition des connaissances et leur transmission, ou plus radicalement, qu’il n’y a pas de transmission, mais seulement une construction des savoirs".
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