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Actualité - Page 4

  • Églises, monastères: le silence des pierres

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    devient un hurlement devant leur mort

    Quel homme politique au pouvoir, Président, ministre, député, sénateur, maire, conseiller régional… tirera enfin la sonnette d’alarme sur les atteintes quotidiennes et graves à notre patrimoine religieux sans craindre de dire des vérités qui fâchent?

    LA DERNIERE EN DATE

    L’ancien monastère de la chartreuse du Mont-Dieu, dans les Ardennes, véritable trésor du patrimoine, a été ravagé par les flammes. La cause de l’incendie n’est pas encore connue.

    Source twitter.

    Ce que nombre de Français et de politiques ne comprennent pas – et je ne parlerai pas des imbéciles de la Libre Pensée qui passent leur temps à essayer de chasser la moindre statue chrétienne ayant quelques centimètres sur la voie publique – c’est que les monuments religieux ne sont pas que religieux – ils le sont d’ailleurs en général fort peu, à présent – mais ils nous parlent de notre histoire, de nos ancêtres, des croyances de ces derniers, ils sont aussi le témoignage de la foi du charbonnier, bien plus respectable que celle devant laquelle certains voudraient qu’on se mît à 4 pattes.

    Oui il se passe quelque chose de grave en France, en plus du reste – et il y a à mon avis comme un rapport – l’image d’Épinal, on dirait à présent une carte postale pour représenter la France qui ne va bientôt n’exister que dans des photos.

    Au centre, une image d’Épinal, la vraie.

    Violation et destruction rampante du patrimoine religieux en France

    La France, pays de villages aux clochers fiers, de monastères posés dans la vallée, de statues sculptées par des générations, assiste aujourd’hui à une lente mais inexorable érosion de son patrimoine religieux – non seulement par le temps et l’abandon, mais par des actes volontaires de vandalisme, d’incendie, de vol. Et derrière ce phénomène se profile un malaise qui dépasse la seule question patrimoniale: celui d’un pays qui semble oublier sa mémoire… ou plutôt que d’aucuns voudraient qu’il l’oubliât…

    Non, je n’exagère pas. Vous voulez des chiffres?

    – Le bilan du ministère de la Culture pour 2013-2023 recense 193 sinistres sur les monuments historiques (dont beaucoup d’édifices religieux): 119 incendies ou feux, soit 61% des cas;

     

    – Entre 2015 et 2023, 274 édifices cultuels ont été désacralisés dans 87 diocèses. Actuellement, 1 679 bâtiments religieux sont fermés à l’année;

    – 2024, près de 50 tentatives ou incendies d’églises ont été recensés, contre 38 en 2023: une hausse de plus de 30%.

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  • Société dépressive

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    Une époque qui sape minutieusement tous les repères existentiels ne peut s'étonner de voir se dégrader la santé mentale.

    Par Laurent Dandrieu

    Un jeune sur quatre serait dépressif: la conclusion d’une récente étude sur la santé mentale des 15-29 ans a de quoi alarmer. Fondée sur un sondage auprès de 5 633 jeunes, elle complète celles de Santé publique France, qui pointait, en 2021, la proportion inquiétante de 20,8 % des 18-24 ans touchés par la dépression, contre 11,7 % en 2017. Surtout, elle corrobore les innombrables constats du monde médical sur la détérioration de la santé mentale dans l’ensemble de la population française.

    Les explications ne manquent pas, des inquiétudes quant à l’avenir (catastrophisme écologique, crises internationales) aux difficultés du quotidien: fin du monde et fin du mois se conjuguent pour déprimer le moi. Pandémie et stress des confinements sont régulièrement pointés du doigt. Mais si ces causes conjoncturelles sont réelles, on est tenté de dire que la conjoncture a bon dos. Et que ces explications ont surtout pour mérite d’éviter de remettre en question le modèle de société “systémiquement” anxiogène que les élites qui nous gouvernent ont peu à peu mis en place.

    AUCUNE EPOQUE N’A ECHAPPE AUX ANGOISSES

    Car, oui, la vie est source d’angoisses, et cela est aussi vieux que l’expulsion d’Adam et Ève du jardin d’Éden. La peur du lendemain, la crainte du chômage ou de la maladie, des guerres ou des catastrophes naturelles: quelle époque peut se vanter d’y avoir échappé? L’existence n’a jamais été autre chose qu’un processus de conjuration de ces inquiétudes universelles.

    Mais les sociétés traditionnelles avaient une arme fatale pour contourner ces angoisses: elle s’appelait “stabilité”. Pour répondre aux peurs du quotidien, il n’est de meilleur refuge que des points fixes qui nous permettent de constater jour après jour que le monde n’est pas seulement le lieu de l’imprévu, du bouleversement, de la menace, de l’accident toujours possible, mais aussi et surtout un lieu familier, constant, où nos existences étonnamment fragiles résistent malgré tout aux aléas parce qu’elles sont fondées sur le roc des solidarités humaines, des communautés, des traditions, de l’histoire longue.

    Comme le note Roger Scruton dans Conservatisme (Albin Michel): "Au cours d’une vie, les habitudes, les lieux, les réseaux, les institutions et les manières d’être partagées augmentent l’étendue de nos attachements et suscitent le sentiment d’être chez soi dans le monde parmi les choses et les êtres connus et dignes de confiance. Le sentiment de familiarité et de confiance nous est précieux, sa perte est une source d’angoisse et de regret".

    LE PROGRESSISME A MINUTIEUSEMENT BANNI TOUT ELEMENT DE STABILITE DE NOS SOCIETES.

    Or, au lieu de conforter tout ce qui nourrit ce précieux sentiment de familiarité et de confiance, nos sociétés, depuis des décennies, se sont ingéniées à le saper. Sacrifiant au bougisme et à l’idolâtrie de la nouveauté, le progressisme a minutieusement banni tout élément de stabilité de nos sociétés: on a décomposé la famille, sacrifié les identités locales à une mondialisation abstraite, promu la mobilité au détriment de l’enracinement, l’individualisme au détriment de la communauté; un État providence anonyme s’est substitué aux solidarités concrètes; on a sacrifié l’enseignement de l’histoire et de la culture générale et, des billets de banque aux plaques d’immatriculation des voitures en passant par les noms des provinces, on a systématiquement gommé tous les symboles qui nous rappelaient que nous venons de quelque part.

    UNE SOCIETE VOLONTAIREMENT LIQUIDE

    On a consciencieusement bâti une société liquide qui, dénonce le sociologue Zygmunt Bauman, a abouti à la création d’un "lumpenprolétariat spirituel" qui, n’ayant plus rien de concret et de stable à quoi se raccrocher, s’agrippe à des bouées illusoires qui ne font que l’enfoncer davantage dans le vide existentiel: sans surprise, les symptômes de dépression croissent à mesure du temps passé sur les réseaux sociaux.

     

    D’autres enquêtes ont montré que la prière était un moyen efficace de conjurer la dépression.

    Mais il est un critère que cette étude a oublié d’aborder: celui de la vie spirituelle. D’autres enquêtes ont montré que la prière était un moyen efficace de conjurer la dépression. Il n’y a là nulle pensée magique: quel point de repère plus stable que de croire que nous avons été aimés de toute éternité par le Dieu qui nous a créés et qu’il nous appelle à partager sa félicité éternelle? Cette espérance-là, nos élites ont voulu l’éteindre au nom des Lumières et, ce faisant, elles ont plongé l’Occident dans l’obscurantisme de la désespérance.

  • La dette française: otage des fonds étrangers et des paradis fiscaux

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    "Un pays qui emprunte à l’étranger renonce à une partie de sa liberté. La dette, c’est comme une chaîne: plus elle est lourde, moins vous pouvez bouger". Charles de Gaulle (1965)

    Les rapports entre les relations financières et diplomatiques ont fait l’objet de nombreuses études historiques. Mais curieusement, les études académiques sont quasi inexistantes en ce qui concerne l’impact géopolitique de de la détention de la dette souveraine française, alors même que les indicateurs financiers de notre pays se détériorer de manière continue, notamment ces 8 dernières années, ce que traduit  la dégradation régulière de la note de la France par les agences de notation. Au 1er trimestre 2025, la dette de l’État détenue par des créanciers étrangers représentait 55% d’ une dette totale de l’État de 3 368,5 Mds d’euros soit 114% du PIB.

    Cette absence peut s’expliquer par l’opacité des données sur l’identité des détenteurs étrangers de cette dette, pourtant exceptionnellement élevée au regard des autres pays. Cette opacité des données contraint à formuler des hypothèses qui méritent d’être recoupées. Mais cela n’interdit pas de proposer des réajustements de nature à restaurer la souveraineté financière de la France.

    1- La part de la  dette de l’État détenue par des créanciers étrangers est particulièrement élevée en France

    La structure de la dette de l’État français vis-à-vis de l’étranger est un sujet opaque: les sources officielles sont rares et incomplètes.

    La commission des finances et de l’économie de l’Assemblée nationale a rendu le 29 mai 2024 un rapport d’information sur la détention de la dette de l’État par des résidents étrangers. Bien qu’elle  se soit heurtée à la mauvaise volonté des services du ministère des Finances et à l’arrogance du ministre délégué macronien Thomas Cazenave, il est possible d’en tirer des conclusions utiles. La question de la dette détenue par des non-résidents avait aussi été évoquée dans le rapport d’information du Sénat relatif à la dette publique du 23 juin 2020. Ces informations peuvent être complétées grâce à deux notes de l’IFRAP de novembre 2023 et juin 2024.

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