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société

  • Mai 68, révolution d’essence bourgeoise, n’a pas été récupéré par le peuple

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    "Mai 68 révolte populaire récupérée par la bourgeoisie (version comique)? ou version bourgeoise récupérée par le peuple? (plus sérieux …)"

    Selon Gilles Lipovetsky, essayiste, né en 1944, Mai 68, comme divers mouvements culturels de la modernité et de la post-modernité, s’inscrit dans une dynamique de l’individualisme.

    L’individualisme au sens tocquevillien du terme: "Un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s’isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l’écart avec sa famille et ses amis, de telle sorte que, après s’être ainsi créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même".

    Entendu à ce sens, l’individualisme est lié au processus démocratique de l’égalisation des conditions, à la "liberté des Modernes", définie comme cette liberté privée qui risque sans cesse de sombrer dans l’apathie politique et d’engendrer l’atomisation du social.

    En fait, les acteurs de Mai 68 sont les agents inconscients d’un processus qui les englobe et les dépasse. Du moins la grande majorité d’entre eux, ceux qui ne connaissaient pas les commanditaires et leurs buts. Ils ont produit exactement le contraire de ce qu’ils visaient. Ils ciblaient le public, ils ont " privatisé " l’existence. Ils critiquaient le désir de consommation, ils ont développé et consolidé le processus de consommation. Ils ont fait l’histoire sans savoir l’histoire qu’ils faisaient.

    Gilles Lipovetsky distingue trois phases du capitalisme. Le capitalisme classique se caractérise sur le plan culturel et intellectuel par l’ascétisme de la morale protestante, et la valorisation du travail, de la discipline et de l’effort.

    Le modernisme apparaît sur le plan culturel entre 1880 et 1930: une idéologie exacerbée de la rupture avec la tradition, par le culte du nouveau et de l’inouï, par le rejet de toute forme concevable de norme transcendante. On libère le roman des contraintes de la chronologie et de la psychologie, la musique des contraintes de la tonalité, la peinture des contraintes de la perspective et de l’objectivité. Ce mouvement moderne de rupture ou art moderne s’épuise après 1930.

    Le post-modernisme consiste essentiellement à répéter le geste moderniste, avec emphase et exagération. Une culture nouvelle apparaît. Ayant épuisé les possibilités de renouveler les contenus, elle prend pour principe le renouvellement lui-même, tenu pour une fin en soi.

    Cette culture nouvelle cherche à générer sans cesse de l’absolument nouveau, se vouant ainsi à une indépassable contradiction, puisqu’à terme, le fait de produire du nouveau apparaît lui-même comme dépourvu de toute nouveauté.

    Les mouvements post-modernes ont mis fin à l’ascétisme du proto-capitalisme et ouvert ainsi la voie à une culture hédoniste: le plaisir est le fondement de la morale.

    Dans les années 1930, la naissance du crédit ouvre un nouvel âge de la consommation, dont les exigences ne sont plus compatibles avec l’ascétisme protestant et vont susciter la nouvelle culture hédoniste.

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  • dans mon autre blog

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    http://demaincestaujourdhui.hautetfort.com/archive/2025/08/02/nos-dirigeants-n-ont-plus-le-pouvoir-de-garantir-le-bien-com-6557580.html

     

  • La Révolution de 1830, une révolution du peuple récupérée par la bourgeoisie

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    À Paris, pendant trois journées, les 27, 28, 29 juillet 1830, les Trois Glorieuses, une émeute populaire prend possession de la rue. Le 29 au soir, elle est victorieuse.

    La population parisienne se soulève en faveur des libertés politiques menacées. Paris est une ville aux rues exiguës. Le peuple est favorisé par les rues pavées, étroites, tortueuses, qui se prêtent à l’édification de barricades. Il va au feu avec un élan joyeux. Le bourgeois et l’ouvrier s’unissent dans un fraternel coude à coude, sans esprit de violence ou de pillage.

    Le 27 juillet commencent les manifestations. Le gouvernement reste encore maître de la situation. Dans l’après-midi, les quartiers du centre s’emplissent des ouvriers et des habitants des faubourgs. Les attroupements se font autour des imprimeries de journaux. La nomination du maréchal Marmont, comme commandant des troupes de l’armée de Paris, porte l’irritation au comble. La gendarmerie disperse brutalement les rassemblements, la foule riposte par des pierres. Le soir, les troupes sortent des casernes, rétablissent peu à peu le calme, mais les premiers coups de feu ont été tirés, la première barricade s’est élevée dans la rue Saint-Honoré.

    Dans la nuit, l’insurrection commence et s’organise. Elle a pour chef le général Godefroy Cavaignac.

    Le peuple, conduit par de jeunes républicains, pille les boutiques d’armuriers, brise les réverbères, dépave les rues.

    Le 28 juillet, Marmont veut prendre l’offensive et échoue, perdant les quartiers de l’Est. Les gardes nationaux se joignent au mouvement de révolte. L’armée populaire est prête. Le peuple descend en masse vers le centre de la ville.

    Dans la matinée, l’Arsenal, la poudrerie de la Salpêtrière, la manutention, l’Hôtel de Ville, Notre-Dame sont occupés. Les Républicains trouvent l’emblème et la marque de ralliement que le peuple salue avec transport: le drapeau tricolore. Vers midi, Marmont donne l’ordre d’offensive.

    Les troupes atteignent leurs objectifs après de durs combats. L’Hôtel de Ville est repris. Mais les barricades enlevées après une lutte meurtrière sont aussitôt relevées et reformées. Les soldats sont accablés par une pluie de tuiles, de moellons, de meubles, de projectiles divers.

    Le soir, Marmont donne l’ordre de repli et rassemble toutes ses troupes dans une position centrale formée du Louvre, des Tuileries, de la place Vendôme. Les insurgés sont maîtres des quartiers du Nord et de l’Est.

    La journée du 28 juillet a coûté aux troupes 2 500 hommes, tués, blessés, ou passés dans les rangs des émeutiers.

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