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MANDARINE

  • L’identité est-elle un péché?

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    L'identité a mauvaise presse, dans un certain discours catholique comme chez les progressistes. Elle est pourtant un canal privilégié de la grâce.

    Il y a quelques semaines, la messe du mercredi des Cendres, qui marque l’entrée des chrétiens dans le carême et la montée vers Pâques, a connu dans la plupart des églises catholiques une affluence inhabituelle. De nombreux jeunes, notamment, se sont pressés à cette cérémonie qui n’est pourtant pas la plus festive du calendrier liturgique, où les fidèles sont marqués d’une croix de cendres pour leur rappeler leur condition de créature mortelle et de pécheur:; confirmant ainsi le regain d’intérêt des jeunes générations pour la foi catholique, qui se manifestera à Pâques par une nouvelle progression du nombre de baptêmes d’adultes et d’adolescents.

    Invité à se prononcer sur les causes de ce phénomène par le journal la Croix, le père Benoist de Sinety avance cette explication: " La progression dans la société du phénomène du ramadan provoque, non pas comme une réponse militante, mais comme une prise de conscience des jeunes de culture chrétienne qu’ils ont un chemin sur lequel ils peuvent avancer spirituellement. […] L’incertitude et l’uniformisation qui caractérisent notre époque appellent à des manifestations d’une identité propre. "

    DES FORMULES-VALISES

    Identité: le mot surprend dans la bouche de celui qui a signé naguère un livre manifeste pour l’accueil inconditionnel des migrants, tant il fait, depuis des années, de la part de la bien-pensance cléricale, l’objet d’un rejet viscéral, assimilé, notamment en lien avec la question migratoire, à une attitude de fermeture, d’exclusion, de repli sur soi. Sur ce plan-là, la hiérarchie catholique, pape François en tête, s’est souvent alignée sur la doxa progressiste, où les expressions “repli identitaire” ou “crispation identitaire” font de longue date partie de ces formules-valises qui permettent de diaboliser sans trop avoir à réfléchir.

        L’Église se rappelle que le christianisme n’est pas un individualisme: il se vit en communauté, et dans une communauté particulière.

    L’Église est allée, ces dernières décennies, jusqu’à tenir en suspicion ceux qui se tournaient vers elle parce qu’ils y voyaient un moyen de renouer avec leur identité collective, en une sorte de patriotisme spirituel: qualifiés avec dédain de “catholiques identitaires”, ils étaient soupçonnés d’instrumentaliser et de détourner la foi en la subordonnant à des visées politiques. Il est donc bon que certains clercs, à l’instar du père Sinety, s’avisent que cette quête d’identité peut être aussi un canal de la grâce et le chemin d’une conversion authentique. Et qu’à l’heure où le wokisme sacralise les micro-identités individuelles pour mieux stigmatiser les appartenances collectives, notamment nationales, l’Église se rappelle que le christianisme n’est pas un individualisme: il se vit en communauté, et dans une communauté particulière.

    LA NATION MENE A L’UNIVERSEL

    L’identité du chrétien est aussi façonnée par son identité nationale et l’on n’est pas chrétien de la même façon en France ou en Allemagne, en Italie ou au Chili, au Viêtnam et au Burkina Faso. On commémorait, la semaine passée, les vingt ans de la mort de Jean-Paul II, dont le dernier livre, et l’un des plus beaux, s’appelle justement Mémoire et identité. Le pape polonais y insistait notamment sur l’importance de l’identité nationale dans la vie spirituelle. Rappelant que Dieu a choisi de s’incarner dans la nation juive pour se révéler au monde entier, Jean-Paul II soulignait que c’est par le truchement de sa nation particulière que passe, pour chaque homme, le chemin de l’universalité de la grâce: tirant de l’Écriture sainte ce qu’il appelait " une authentique théologie de la nation ", il n’hésitait pas à écrire que " l’histoire de toutes les nations est appelée à entrer dans l’histoire du salut ".

    L’HISTOIRE DE CHAQUE NATION EST UNE HISTOIRE SAINTE.

    Alors que certains, dans l’Église, semblent vouloir l’avènement d’un christianisme hors-sol, apatride, où le chrétien serait libéré de tout attachement historique, culturel et national comme du péché originel de l’identité, il faut au contraire se rappeler avec Jean-Paul II que l’histoire de chaque nation est une histoire sainte et que nos identités particulières ne sont pas des prés carrés qu’on chercherait à sauvegarder par une forme d’égoïsme et de “repli identitaire”, mais au contraire des trésors spirituels offerts à l’humanité tout entière.

    Laurent Dandrieu

  • L’art des vitraux aux XIIe et XIIIe siècles

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    et les autocollants de Claire Tabouret

    Les maquettes des futurs vitraux de Notre-Dame de Paris, présentées au Grand Palais depuis le 10 décembre 2025, signées par l’artiste Claire Tabouret, ravivent la querelle patrimoniale. De nombreux défenseurs du patrimoine dénoncent une grave atteinte à l’œuvre de Viollet-le-Duc, et aux véritables artistes de l’ogive.

    Les cathédrales françaises, expression du génie occidental, ancrent l’Europe au ciel. Les meilleurs ouvriers les construisent sous la direction des évêques. Le style des cathédrales est dit "gothique", mot qui date de la Renaissance. En réalité, il n’y a pas d’art gothique, car les Goths n’ont rien à voir avec le nouveau style.

    Sur le plan technique, cet art pourrait être qualifié d’ogival, l’ogive étant la principale modification des architectes. Ces cathédrales ogivales témoignent de l’art catholique français, et de la foi de l’Occident chrétien à travers toute l’Europe.

    Les mille personnages peints ou sculptés expriment de hautes pensées. L’Église présida à l’ordonnance de ces vastes ensembles destinés à instruire et à émouvoir les fidèles. Elle conçut la cathédrale comme un grand livre où se lirait l’histoire du monde.

    Au XIIIe siècle, nous sommes au siècle de la certitude. Vincent de Beauvais (1190-1290), enferme tout le savoir humain dans son Speculum Majus, vaste compilation de la connaissance du Moyen Âge, commandée par Saint Louis en 1246. Cette somme comprend quatre parties, ou quatre miroirs.

    – Le Miroir de la Nature contient toute la création, tous les êtres nés de la pensée divine. L’artiste reproduit l’œuvre de Dieu avec amour. Pour le contemplateur, l’univers est un immense symbole, un discours sans fin du Verbe, du Logos, la Parole de Dieu, dont chaque être est un mot;

    – Le Miroir de la Science nous introduit à la fois dans le monde du rude labeur quotidien et dans le monde de la pensée, car toutes les formes du travail sont saintes. Et c’est par le travail que l’homme commence sa rédemption;

    – Le Miroir Moral nous fait pénétrer dans un monde plus haut que celui de la science, le monde de la vertu. L’art du Moyen Âge personnifie les vices et les vertus;

    – Le Miroir Historique raconte l’histoire du monde comme un drame immense qui a commencé avant la chute et qui ne se terminera qu’au dernier jour. Le Christ est au centre de l’histoire.

    L’Église met sous les yeux des fidèles les deux grands moments de l’année liturgique, le temps de Noël avec les scènes de l’Enfance, et le temps de Pâques, avec les scènes de la Passion. L’art représente avec prédilection la figure de la Vierge.

    Après la Résurrection et l’Ascension, l’histoire de l’humanité rachetée commence. Cette histoire est uniquement celle des saints qui rappellent aux hommes le divin modèle, de siècle en siècle. La cathédrale célèbre les saints par ses vitraux, et aussi par ses statues et ses bas-reliefs.

    Le vitrail achève la cathédrale en emplissant ses nefs d’une lumière qui semble venir d’un autre monde. Avec ses verres colorés sertis de plomb, le vitrail remonte aux temps carolingiens. Son dessein est celui des étoffes coptes ou byzantines que l’on tendait souvent devant l’ouverture des fenêtres pour les clore, et qui enfermaient des scènes religieuses dans des cercles. Sa technique est celle de l’orfèvrerie cloisonnée, l’or étant remplacé par le plomb, et le granit par le verre.

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  • Je vous souhaite un très joyeux Noël

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