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Histoire - Page 33

  • Cohn-Bendit héros de Mai toujours au firmament

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    Né en France en 1945, issu d’une famille juive ashkénaze allemande qui a fui l’Allemagne nazie, Daniel Cohn-Bendit passe son baccalauréat en Allemagne, dont il prend la nationalité pour éviter le service militaire français, puis étudie la sociologie à Nanterre.

    Membre du groupe anarchiste Noir et Rouge, il fait partie des "enragés" qui perturbent joyeusement la vie universitaire, remettant en question programmes et méthodes pédagogiques, multipliant les défis à l’autorité, insistant sur l’aliénation étudiante notamment dans le domaine sexuel, sous l’influence du psychanalyste Wilhelm Reich.

    Il est très tôt dans le collimateur des autorités universitaires: à la rentrée 1967, il est transféré dans une autre université, mais une forte mobilisation étudiante permet son maintien à Nanterre.

    Le 8 Janvier 1968, le ministre François Missoffe vient inaugurer la piscine du campus de Nanterre, il se fait rudement apostropher par un étudiant aux cheveux flamboyants: "C’est bien beau de faire une piscine pour les étudiants, mais qu’est-ce que vous faites pour régler leurs problèmes sexuels?". La réponse est à la hauteur du fossé générationnel qui les sépare: "C’est bien pour vous aider à les oublier qu’on vous invite à plonger dedans".

    La préfecture engage une procédure d’expulsion, finalement bloquée. Les RG s’intéressent désormais de près à lui. Il est brièvement arrêté après la plainte pour agression d’un étudiant de droite. Il participe à l’agitation multiforme des semaines précédant Mai 68: meeting international à Berlin contre la guerre du Vietnam, occupation, le 22 Mars, du bâtiment administratif de Nanterre, qui donne naissance au mouvement du 22 Mars, dont il devient un des leaders.

    Rouquin au regard malicieux, orateur doué et culotté, Cohn-Bendit bénéficie, en ce début de Mai 68, d’une réelle popularité à Nanterre. Les autorités universitaires décident de le traduire, avec plusieurs camarades, devant le conseil de discipline de la Sorbonne. Le 3 Mai, la manifestation de soutien aux Nanterrois tourne à l’émeute dans le Quartier latin, et marque le début de la contestation étudiante.

    A partir du 9 Mai, Cohn-Bendit est omniprésent dans l’organisation et le déroulement des manifestations. La nuit du 10 Mai, il négocie directement avec le recteur Roche pour éviter l’affrontement entre étudiants et policiers. Au matin, après plusieurs heures de combats très violents, il lance sur Europe 1 un appel à la dispersion, et à la grève générale.

    Le 13 Mai, il défile à Paris en tête d’un gigantesque cortège politique et syndical. Il déteste le PCF et la CGT, et les qualifie publiquement de "crapules stalinienne ".

    Son charisme et son insolence juvénile face aux forces de l’ordre font de lui un porte-parole étudiant, et une vedette médiatique: longue interview donnée à l’ORTF, conversation avec Sartre publiée dans le Nouvel Observateur, rencontre officielle avec Jacques Lacan …

    Aux alentours du 15 Mai, Dany le Rouge s’éloigne du cœur des événements. Il ne croit pas à la Révolution brutale, il préférerait une issue réaliste, comme l’établissement d’un gouvernement populaire. Il se rend chez son frère Gaby, à Saint-Nazaire. Ensuite, il part pour Berlin, où il est invité par les étudiants, en compagnie d’un reporter de Paris-Match. Quelques jours plus tard, il participe à un meeting à Amsterdam et fait une provocation anti-nationaliste:

    "Le drapeau tricolore est fait pour être déchiré, pour en faire un drapeau rouge".

    Le 22 Mai au soir, le régime gaulliste l’interdit de séjour en France. Cette interdiction est le point d’orgue d’une campagne germanophobe orchestrée contre lui par les forces hostiles aux événements, du PCF aux gaullistes: Cohn-Bendit sert de pôle mobilisateur au discours anti-contestataire. Il rentre clandestinement en France et réapparaît triomphalement à la Sorbonne le 28 Mai.

    Cette interdiction provoque des manifestations de soutien. Le 1er Juin, il participe au cortège contre l’annonce de nouvelles élections. Impuissant face à la reprise en main du pays et menacé d’arrestation, il regagne peu après clandestinement l’Allemagne, où commence pour lui une nouvelle vie. De 1973 à 1974, il travaille dans un jardin d’enfants, à Francfort. Il est aide-éducateur dans une crèche autogérée par les parents des enfants, puis reprendra cette activité six ans plus tard.

    Il fait partie du groupe mao-spontanéiste Revolutionärer Kampf. Il participe en Allemagne à la fondation des Grünen, les Verts, puis à l’aile qui rejoint le SPD dans la gestion gouvernementale. Il est élu député européen à plusieurs reprises, en Allemagne et en France.

    Dans le Grand Bazar, écrit en 1975, il avoue: "Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais: Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi et pas d’autres gosses? Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même".

    En 1975, lors d’une interview accordée à la Radio-Télévision Suisse, il évoque ses interactions avec des enfants: "Je vis dans une communauté avec des gosses et d’autres personnes. C’est un genre d’enfant qui se dit anti-autoritaire. Anti-autoritaire veut dire que les enfants n’ont pas pu faire ce qu’ils veulent, mais qu’on essaie de développer le plus possible l’autonomie des enfants. Pour moi, ça a été une possibilité de réfléchir sur moi, c’est-à-dire en ayant des expériences avec les gosses en jouant avec eux. Il y a des rapports émotionnels et même sexuels, donc sexuels dans le sens émotif, caresse, etc. J’ai appris beaucoup sur ma propre personne".

    Le thème de l’émission portait sur "À l’école du sexe. Comment on apprenait à faire l’amour dans les classes de Suisse romande".

    Le 23 Avril 1982, au cours de l’émission Apostrophes, il déclare: " Quand une petite fille de cinq ans et demi commence à vous déshabiller, c’est fantastique, c’est un jeu érotico-maniaque ". Il s’occupait de " huit petits gosses de 16 mois à deux ans " dans des crèches alternatives. " Je vais leur torcher le cul, ils vont me chatouiller et je vais les chatouiller … "Cohn-Bendit se défendra en invoquant le contexte de l’époque et un "besoin maladif de provocation".

    Le 20 Décembre 1978, Christian Bonnet, ministre de l’Intérieur, met fin à la mesure d’expulsion. En 1998, il revient en France.

    Cohn-Bendit a marqué durablement l’imaginaire collectif français, il reste l’un des symboles de Mai 68, dont il incarne le souffle libertaire. Il se distingue peu à peu d’autres fondateurs du mouvement du 22 Mars, restés fidèles à leurs valeurs anarchistes. Il se recycle dans l’écologie, dans le libéralisme, dans le fédéralisme européen, et dans le mondialisme. Plus encore qu’au cours des événements, il intervient régulièrement dans les médias où il distille la bonne parole écologiste, gauchiste, européiste et mondialiste. Il est la coqueluche des journalistes, l’idole de la gauche bien-pensante. On lui déroule le tapis rouge, on le cajole, on le courtise, on lui fait du " Dany " à tour de bras pour lui prouver une proximité affective et idéologique. Il soutient longtemps Macron, puis rompt avec lui.

    Depuis Mai 68, Daniel Cohn-Bendit est un personnage public de premier plan. Il a fait une carrière politique et médiatique sans le moindre obstacle. Toujours adulé. Toujours idolâtré. Toujours porté au pinacle. Les commémorations de Mai 68 rappellent et glorifient son souvenir.

    Il n’y a rien d’étonnant à cela. Cohn-Bendit, couvert par la confrérie, incarne et personnifie à merveille l’environnement politique dominant, tous les paramètres du mondialisme: l’immigrationnisme l’islamisation, le wokisme, le genre, le LGBTisme, le transhumanisme, l’écologisme, l’européisme, le fédéralisme…

    Et par voie de conséquence, la dégénérescence propre à notre époque. L’enfance est devenue un produit de consommation. La pédocriminalité n’est pas un fléau marginal concernant divers fous égarés. Elle est une plaie profonde de notre société impliquant de puissants réseaux composés de personnalités influentes. De véritables briseurs de vie et de rêves que la justice " oublie " régulièrement de réprimer, que ce soit à Outreau, à Angers, qu’il s’agisse des disparus de l’Yonne, de l’affaire Dutroux, celles d’Anvers, de Cogolin. À Zandvoort, des CD-Rom furent retrouvés et transmis à la police. Les chiffres sont accablants: mille enfants disparus par an en France, seize meurtres d’enfants au passif d’un réseau pédophile dans le Var, trois autres abusés… et ce en toute impunité.

    Magistrats, policiers, gendarmes, politiciens, avocats observent la loi de l’omerta. Rien ne sort car rien ne doit sortir. Les investigateurs isolés font face au mur de la honte. Les enquêtes sont bâclées, les preuves camouflées. Chacun tient l’autre par la barbichette, car dans ce genre d’histoire, tout le monde a peur de tout perdre. L’hypocrisie est poussée à son paroxysme, tant cette pédocriminalité d’Etat n’est jamais réprimée, mais seulement utilisée afin de restreindre nos libertés individuelles. Des familles et des enfants sont détruits par le vice impuni de ces adeptes. Crimes et obscénités sont étouffés.

    Notre société dégénérée se liquéfie au fur et à mesure que le système libéral mondialiste s’intensifie. Elle plonge lentement, mais sûrement dans l’abîme. Elle incarne la laideur d’âme et d’esprit de ses dirigeants corrompus. La décadence morale et la mort spirituelle sont intimement liées. Dieu et la morale ont été bannis de la société.

    Le mondialisme produit en nombre illimité ce genre d’humain déraciné, sans terre ni patrie, sans tradition ni culture, flexible à souhait, dépressif et consommateur compulsif, dévirilisé, voire féminisé, mal éduqué, individualiste, abruti par les médias de masse, les nouvelles technologies, perverti par la pornographie, courant après l’argent, le sexe, les honneurs, et les plaisirs superficiels. Naturellement orgueilleux, il cherche à se montrer supérieur à son semblable et jalouse quiconque lui fait de l’ombre. C’est à celui qui montre le plus d’attributs de richesse et de beauté. Qui en impose pour être quelqu’un aux yeux des masses. Pour valoir aux yeux des autres. Tel est le prototype humain, formaté par le mondialisme, qui prolifère et se multiplie, notamment dans les couches sociales dites supérieures.

    Au lieu de s’élever et d’élever, d’avancer et de progresser, l’humain est en train de démolir une planète conçue à la perfection, et avec " l’aide " des écologistes. Sur la terre comme dans les airs, par la pollution, les chemtrails, les graffitis, les buildings, la détérioration des sols…

    L’homme s’est attaché à détruire l’ordre ancien. La profonde dégénérescence de notre époque se traduit par de l’agitation, de l’excitation et de la dépression. Donnant l’illusion de la vie, cette agitation générale engendre le bruit et la cacophonie. À l’instar des écrans télévisés, le bruit est partout, en opposition à la vertu du silence.

    Le vide à remplir est comblé par la société du désir, de l’hédonisme, par une overdose d’objets à consommer, à grands coups de crédits et de surendettement, dans l’intérêt des banques. Le commerce de snuff movies fleurit. L’industrie pédopornographique brasse des sommes folles.

    Depuis Mai 68, des idéologues ivres de haine embarquent les générations suivantes dans la fuite hors de soi. Ils les prédisposent à se complaire dans l’immoralisme de l’irresponsabilité collective. Remède fallacieux contre l’angoisse solitaire. Crime contre la liberté.

    Mai 68 détruit radicalement l’armature sur laquelle les humains tissent avec une patience amoureuse un florilège de sentiments qui en épurant leurs désirs enluminent leurs existences.

    Mai 68, stade suprême du nihilisme. À force d’entendre ressasser que toute valeur est suspecte de consolider l’ordre ancien, on n’a d’autre recours qu’une émotivité infantile, une sensiblerie, une soumission à l’affect, une fuite dans le paroxysme.

    Mai 68: fin des épanchements liés à des souvenirs, fin des émois à connotation littéraire. Dictature du présent de l’indicatif. Table rase sur le passé composé, décomposé, recomposé. Barbarie de l’immédiateté.

    Mai 68: l’arnaque d’une contestation du capitalisme qui n’aura servi qu’à le rendre plus oppressant. Plus arrogant. Plus irrémédiable. Argent et notoriété médiatique sont devenus les seuls critères de l’éminence sociale. Exit les modèles de sainteté, d’héroïsme, de sagesse.

    Mai 68: l’arnaque d’une prétendue démystification qui s’échoue dans la dérision des " humoristes ". Sous les pavés, la plage, et sous la plage, le ciment gris d’un nihilisme ricanant.

    Mai 68: l’arnaque d’une anti-pédagogie, le pédagogisme qui a fabriqué en série des fauves vénaux et immatures, en les privant d’ossature psychique et de jalons mémoriels, sous prétexte de les soustraire à la morale bourgeoise.

    Mai 68: l’arnaque d’une génération qui a cru prendre l’Histoire avec énergie, dont les descendants se targuent encore de cette illusion, alors qu’elle a déconnecté l’humain de la marche en avant de l’Histoire.

    Mai 68: l’arnaque d’une visée révolutionnaire qui s’est prétendue novatrice, alors qu’elle était au fond dans la droite ligne de la Révolution dite française, et qu’elle a ranimé sans répit, pendant un mois, les recettes du totalitarisme. Totalitarisme actualisé avec Macron.

    Mai 68: l’arnaque d’une fausse libération qui a dégradé le moi en ego pour mieux l’enfermer dans une insignifiance revendiquée.

    Mai 68: la récusation sans appel de l’héritage gréco-latin et chrétien. Mai 68: une nuit de l’esprit toujours vivace.

    Mai 68: l’explosion des normes objectives du bien et du mal. La morale, les traditions, la culture classique, les institutions sont considérées comme aliénantes. La nouvelle morale, c’est l’individualisme. Le fruit de Mai 68, c’est l’individu comme mesure de toute chose. C’est le royaume du Moi.

    Mai 68: la société devient une société de l’hyper consommation, une société consumériste organisée à partir de l’exploitation commerciale des désirs du Moi.

    Mai 68 débouche sur l’alliance objective de l’ultra libéralisme économique et d’une vision libertaire des mœurs. Libéral au plan économique par la mise en avant du profit et de la marchandisation, jusqu’à la marchandisation des corps. Libertaire par le rejet des principes moraux, chacun se construisant ses mœurs, en fonction de ses envies.

    Dans la fin du XXe siècle, les soixante-huitards participeront activement à la réorganisation du capitalisme et à la révolution sexuelle. Le quotidien Libération, en état de survie grâce au grand capital, symbolise cette alliance libérale-libertaire. Leurs enfants et petits-enfants continueront et amplifieront l’oeuvre libérale-libertaire: capitalisme financier et révolution des mœurs.

    Tel est l’héritage de Cohn-Bendit et de ses congénères soixante-huitards. Cet héritage, conforme à l’esprit du temps, embrasse tous les ingrédients du mondialisme: libéralisation totale des échanges, destruction ou table rase du passé, abolition de l’ordre naturel, domination et privatisation du monde, cosmopolitisme et internationalisme, changement de l’anthropologie humaine, asservissement et mise en esclavage de l’homme.

    Cohn-Bendit, au soir de sa vie, peut se regarder dans la glace avec satisfaction. Il a fait "du bon boulot". Il est un homme-sandwich de la nouvelle société, un paradigme du Nouvel Ordre Mondial. Il reste flatté et comblé de louanges par toute la caste au pouvoir.

    Jean Saunier

     

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  • Catholicisme: Les crèches ou l’esprit de Noël

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    “Refuge pour l'âme” et chemin vers “la tendresse de Dieu” pour le pape François, outil d'évangélisation formidable pour beaucoup de prêtres, la crèche de Noël est le symbole même de la Nativité. Elle cristallise, avec ses santons, des moments d'unité et de joie recréés depuis des siècles autant dans les églises que dans les familles.

    On fêtait l’année dernière à Assise les 800 ans de la première crèche créée par saint François, fondateur de l’ordre des Franciscains, en 1223, dans le village de Greccio qui lui rappelait Bethléem et sa grotte. Une crèche vivante, comme au temps du saint, animée par des fidèles catholiques, heureux de célébrer la Nativité dans toute sa simplicité. Il fallut aussi pas moins de 240 tonnes de sable et beaucoup d’eau pour former tous les personnages d’une crèche pas comme les autres, parrainée par la mairie d’Assise. Grâce aux disciples de saint François d’Assise, au XVIe siècle, les crèches s’installent à l’intérieur des églises d’Europe de l’Est, notamment à Prague.

    Peu à peu, la coutume gagne toute l’Europe. Ce n’est qu’au XIXe siècle que la crèche provençale apparut à Marseille. Sa particularité réside dans les santons, petites figurines représentant des scènes de la vie locale et les métiers traditionnels. Dès 1793, comme les représentations publiques étaient interdites, la tradition des crèches domestiques vit le jour. On commença alors à installer des crèches dans les foyers, avec les premiers santons façonnés dans de la mie de pain puis dans la célèbre argile rouge de Provence.

    Dans cette lignée, pour sa réouverture, la cathédrale Notre-Dame de Paris a choisi d’offrir aux fidèles une crèche napolitaine installée devant la clôture du chœur. Pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit d’une crèche typique du XVIIIe siècle conçue par Alberto Ravaglioli et qui fut exposée notamment à New York dans l’église Saint-Michel, paroisse des pompiers tombés aux Twin Towers en 2001. On y voit des santons très colorés, en grand format, qui renouent avec les scènes de village racontant certains évangiles. Les santons, de style souvent campagnard, ont été conçus dans les ateliers artisanaux de la rue San Gregorio Armeno de Naples, une référence en la matière.

    DES CRECHES PROVENÇALES ET NAPOLITAINES

    Très différente est celle exposée dans l’église Saint-François-Xavier, pas loin des Invalides. Napolitaine avec plus de 1 000 santons, "il s’agit d’une fresque qui est sans cesse renouvelée", confie Mgr Bruno Lefèvre-Pontalis, le curé de la paroisse. Il est vrai que depuis des décennies, chaque paroissien est invité à déposer un santon de son choix dès le premier jour de l’Avent.

    Même élan esthétique avec la crèche du père Jean-Philippe Fabre, qui depuis vingt ans construit une crèche en mouvement, qu’il expose aujourd’hui dans l’église Saint-Pierre-de-Montrouge (Paris XIVe) sur plusieurs niveaux, avec montagnes en papier, maisons, cyprès, moulins et 400 santons provençaux, tous d’une hauteur de 7 centimètres, exception faite des santons de la Nativité qui sont placés seulement à partir du 17 décembre, avec moutons, âne et bœuf mais d’une hauteur de 9 centimètres. Ne pas oublier la province où plusieurs crèches vivantes sont “jouées” par les habitants de Béziers, Saint-Cirq-Lapopie ou Amélie-les-Bains.

    Les figurines, en bois, en terre cuite, en plâtre ou en résine et peintes à la main, révèlent le caractère trempé des personnages comme le berger, le simplet ou les Rois mages, qui marchent loin derrière le troupeau. Le site Le Moulin à Huile propose ainsi à la vente tous les personnages de la crèche, la mangeoire et les décors, ou des crèches toutes faites qu’il suffi t d’illuminer une fois posées sur une cheminée ou une table dans un salon. Mais les crèches latines, comme celles du Pérou, de Colombie ou d’Argentine sont souvent les plus expressives, plus petites et peintes à la main. On en trouve à la librairie La Procure, au même titre que des crèches russes et ukrainiennes. Notons que, d’après un sondage Ifop/ la Vie publié en 2023, 41% des Français déclarent installer une crèche chez eux. Une façon de retrouver "l’esprit d’enfance et l’évangélisation pour tous", comme le souligne Don Bertrand Lesoing, de la communauté Saint-Martin.

    Librairie La Procure, www.laprocure.com Le Moulin à Huile, lemoulinahuile.com

  • Les trois causes de l’endettement Français - 2

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    J’ai abordé le mensonge de l’État sur la dette publique (Le mensonge d’État sur la dette publique – Riposte Laique) en promettant d’en expliquer aujourd’hui les trois principales causes.

    LA CROYANCE EN L’ETAT PROVIDENCE

    La première cause est une croyance tenace qui fascine les Français pour les secours de l’Etat. L’Etat est notre nouveau Dieu. Il est omniscient, protecteur, bienfaiteur. Il est indispensable en toute chose: neutre, arbitre, régulateur, pacificateur, etc. Le Français s’en remet toujours à l’Etat. Il renonce à sa liberté comme à sa responsabilité pour demander à l’Etat de faire, de régler le problème, d’investir, de lui offrir des services auxquels il aurait droit.

    De cela est née une doctrine de l’Etat fort et envahissant, d’un Etat qui décide, qui normalise, qui contrôle, qui agence, qui fait. Pour cela il lui faut toujours plus de pouvoir, de fonctionnaires, d’établissements publics, d’agences, de commissions. Il lui faut de multiples rouages administratifs: les communes, les intercommunalités, les départements, les régions, l’Etat lui-même.

    Et il lui faut toujours plus de ressources. Nous sommes drogués à la croyance que l’Etat est nécessaire dans toutes ces actions. Il a le devoir d’intervenir dans tous les domaines pour mieux faire que nous autres: l’école, l’hôpital, l’agriculture, la culture, l’innovation, etc. En ayant cette croyance chevillée au corps, nous avons construit le Léviathan qui se nourrit de cette justification permanente. L’Etat doit se substituer à la société civile, parce que ce sera mieux fait et plus juste. Et chacun profite un jour de quelques subsides.

    Rien n’a jamais prouvé que cela était mieux. Et tout indique depuis 50 ans que cette conception socialiste de l’Etat nous a ruiné.

    Elle nous coûte plus de 3.000 milliards de dette depuis 1974 dont 1.000 milliards lors de ces 7 dernières années et 1.000 autres milliards lors des onze années précédentes (2008-2019). En moins de 20 ans, alors que tous les services gérés par l’Etat sont en ruine, nous nous sommes endettés de 2.000 milliards. Et nous entendons encore hier Darmanin, garde des Sceaux, exiger plus de magistrats et d’auxiliaires de justice pour garantir une justice plus rapide et efficace. On apprend que nous fermons nos dernières usines, etc. Quand on préfère toujours suradministrer au lieu de s’attaquer aux causes profondes de la faillite de l’Etat.

    Soit les Français perpétuent cette folle croyance que l’Etat est l’acteur principal de la vie de tous les jours jusqu’à le voir sombrer en faillite ; soit ils comprennent qu’il s’agit d’un choix idéologique vicieux qui les prive de leurs libertés comme de leurs responsabilités à se prendre en charge. La nouvelle Révolution française doit cantonner l’Etat à trois fonctions régaliennes: police, armée, justice. Le reste ne lui appartient pas. Sommes-nous capables de reprendre librement en main notre destin?

    L’ESCLAVAGE DE LA SOLIDARITÉ NÉGATIVE

    Malheureusement, j’en doute beaucoup, car le piège du socialisme d’Etat fonctionne grâce à cette deuxième croyance, cause de notre dette. C’est la déresponsabilisation de chacun au profit d’une prise en charge universelle. L’Etat indemnise, l’Etat protège, l’Etat assiste, finance, accompagne. Même les chefs d’entreprise ont pris l’habitude de mendier des aides lorsqu’ils sont en difficultés, même les banquiers de 2008 sont sauvés par l’aide de l’Etat en vertu de la sentence: privatiser les gains, mutualiser les pertes.

    Les Français sont devenus en de nombreuses circonstances des passagers clandestins qui profitent des systèmes d’aide (leurs droits) sans imaginer qu’ils contractent une dette sociale qui pourrait exiger des contreparties. L’aide aux entreprises, l’aide à l’emploi, l’aide à domicile, l’aide aux personnes âgées, l’aide au migrants, l’aide à la scolarité. Ce socialisme de fait justifie la confiscation des richesses produites pour les redistribuer d’autorité selon le bon vouloir du législateur, lui-même lié à ses clientèles: immigrés, chômeurs, entreprises, selon sa circonscription. Cette dette reflète cette corruption permanente du quotidien où beaucoup d’entre nous estiment normal d’étendre à l’infini la solidarité nationale.

    Cette solidarité fut imaginée pour pallier les accidents réels de la vie: maladie, accidents graves du travail par les corporations dès le Moyen Âge. Elle profitait aux membres adhérents. Elle est devenue la folie socialiste d’une sécurité sociale bénéficiant à tous, même les non-contributeurs et d’une multiplication des aides d’Etat. Le coup de grâce idéologique a sans doute été donné par Macron durant la crise de la Covid. Enfermons tout le monde, arrêtons tous de travailler ou presque. L’Etat paiera, et comme le professa Hollande, son maître: C’est l’Etat qui paie, donc cela ne coûte rien. Tout est dit de cette doctrine socialiste qui a contaminé tous les esprits de France.

    Si chacun d’entre nous a un droit de tirage infini sur l’argent public, sans aucun engagement, la dette cumulée est bien celle que nous avons. À propos, l’autre jour, une jeune femme me racontait qu’elle était à un dîner de famille. Trois retraités, un enfant actif, trois petits-enfants à charge, mais aussi trois enfants inactifs et des conjoints inactifs aussi. Outre l’enfant actif, une pièce rapportée, un bon gars de Roumanie, salarié du bâtiment. Dans cette famille, deux actifs dont un étranger, pour neuf adultes à charge et trois enfants. Le modèle est viable, n’est-ce pas!

    Cette solidarité négative agit comme un anesthésique social. Plus personne ne se prend en charge, plus personne ne se sent responsable de son destin économique, plus personne ne comprend que le travail est nécessaire, tous adoptent la thèse de l’assistance de l’Etat. Et quelques-uns vont dans quelques trafics rémunérateurs, dont la drogue, qui vont miner la société.

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