LES FAITS.
En janvier 2015, des attentats se produisent en Île-de-France. Une série de trois actions terroristes se déroulent successivement. Dix-sept personnes assassinées. Trois terroristes tués.
7 janvier vers 11 h 30: Douze personnes sont tuées par deux frères, Chérif et Saïd Kouachi. Huit membres de la rédaction du journal Charlie hebdo, un invité de la rédaction, un agent de maintenance, et deux policiers. Les deux frères s’enfuient très facilement.
La ligne éditoriale de Charlie Hebdo et le soutien apporté au journal danois Jyllands-Posten en reproduisant les caricatures de Mahomet avaient fait de l’hebdomadaire satirique une cible privilégiée pour les terroristes islamiques.
8 janvier 2015: Une policière municipale de Montrouge est tuée par Amedy Coulibaly, qui se réclame de l’Etat islamique. Il est complice des frères Kouachi.
9 janvier 2015: Amedy Coulibaly attaque une supérette casher porte de Vincennes à Paris, tuant quatre personnes et prenant plus de dix personnes en otage.
En fin d’après-midi, les frères Kouachi qui se sont retranchés dans une imprimerie en Seine-et-Marne et Coulibaly sont abattus par les forces de l’ordre.
Ces actes terroristes suscitent une émotion considérable à travers la France, émotion entretenue par les médias qui monopolisent l’antenne durant des journées entières, et par des politiques qui pavanent devant les écrans.
10 janvier 2025: Plus de 700 000 manifestants défilent dans plusieurs grandes villes. 11 janvier 2015: Diverses manifestations organisées à travers la France rassemblent quatre millions de personnes, selon les sources du ministère de l’Intérieur.
Politiques et journalistes commentent les événements d’un même discours répété à l’envi. D’abord, l’islam ce n’est pas ça. Pas d’amalgame. N’assimilez pas l’islam modéré et l’islamisme pour discréditer l’islam.
Les frères Kouachi et Coulibaly en sont arrivés là car ils ont vécu une succession d’échecs et d’humiliations dans leur vie. Échec à l’école. Échec familial. Échec dans le football. La société est fautive. Tous les Français sont coupables.
Les Musulmans modérés ont peur des représailles. Ils sont menacés, vivent dans l’insécurité et souffrent de la situation. Les Français de souche racistes sont culpabilisés par leur haine de l’autre.
Les attentats donnent lieu à une vision hypocrite de la situation. Les réactions du politiquement correct gauchiste constituent un déni de réalité. Dans les jours qui suivent, un immense détournement est médiatiquement réalisé, à l’échelle nationale et occidentale.
L’immense majorité des Français de souche a été révoltée par les assassinats des journalistes, des policiers, et des Juifs pris en otage: marche contre le terrorisme djihadiste, émotion très forte, dénonciation d’un tel massacre. Un matraquage historiquement sans précédent les a manipulés. Fleur Pellerin, ministre de la Culture, avoue cette manipulation:
"Le gouvernement s’apprête à débloquer des millions d’euros pour que Charlie Hebdo jusqu’ici de plus en plus déficitaire, puisse continuer".
Charlie Hebdo deviendrait un nouvel organe officiel de la République.
La naïveté coupable des hommages transparaît dans l’hétérotélie, c’est-à-dire le détournement de l’immense mouvement contre le terrorisme djihadiste en un coup d’État idéologique visant à imposer " l’esprit Charlie", le blasphème comme valeur fondamentale de la République.
Il est désormais question d’imposer le culte du blasphème, de l’injure, de l’insulte, de la profanation, des paroles, des discours, des dessins outrageants à l’égard du sacré, de la religion.
Mais un blasphème sélectif dirigé contre l’Eglise catholique. Un blasphème laïc et obligatoire. Un blasphème payé avec l’impôt de tous. Par exemple, des dessins d’obscénités, d’immondices, de graveleux, grossiers et licencieux, de pédo-pornographie, de scatologie, d’excrémentiel.
La communion sous la forme d’une hostie présentée au bout d’un membre viril. Le dessin d’un nu féminin au vagin largement ouvert, avec la légende: " La grotte de Lourdes". Sans oublier le soutien aux groupes de rap d’appel aux viols et aux meurtres.
En certains lieux, des jeunes gens qui chantaient la Marseillaise ont subi des insultes, des agressions physiques. Des drapeaux rouges furent exhibés, avec cet argument: " Nous rendons hommage à Charlie Hebdo". L’Internationale fut entonnée par des partisans, le poing levé.
Submerger l’opinion par l’émotion, pour faire taire toute intelligence, toute liberté d’expression publique, est le b.a ba de la manipulation psychologique. Les Français ont été soumis à un lavage de cerveau en règle. Pour leur cacher la véritable grille stratégique qui leur permettrait de comprendre l’incroyable mise en scène planétaire accordée à trois criminels glorifiés.
La marche "républicaine" de Hollande du 11 septembre était une marche truquée. Toutes les personnalités présentes ce jour-là sont connues pour leur pleutrerie, leur lâcheté, leurs compromissions envers l’islam envahisseur. Brusquement, ils ont le courage de participer à une manifestation où ils constituent une cible.
Grâce aux journalistes allemands, la supercherie est démasquée. Les personnalités ont défilé dans une rue adjacente, sous la protection des forces de l’ordre, et sans le peuple. Les chefs de gouvernement défilaient vers les caméras, dans une ruelle bien gardée et barrée par les services de l’ordre. Une mise en scène bien organisée. Une grossière mascarade. Hollande et Merkel jouent la grande scène de l’émotion, une duperie soigneusement orchestrée.
Ensuite, Hollande et Valls remontent dans les sondages parce qu’ils ont été dignes et ont su faire face… Par des reportages trafiqués. La télévision belge a qualifié cette marche de "bal des hypocrites".
Par un retournement pervers, les Français de souche qui critiquent l’islam seraient responsables des attentats. Des fausses accusations pointent l’extrême droite. Les coupables sont toujours les mêmes, pour l’éternité, les Français, ces colons originels. L’autre est toujours innocent, il est un damné de la terre.
Les dirigeants trouvent des explications et tentent de cerner les origines du drame de Charlie Hebdo. Hollande disculpe l’islam en déclarant: "Les terroristes n’ont rien à voir avec la religion musulmane". Valls vise l’école qui aurait failli à son rôle d’intégration. Valls affirme l’existence d’un "apartheid territorial, social, ethnique qui s’est imposé au pays".
La pauvreté, la misère, la relégation, l’exclusion sociale, feraient le lit du terrorisme, et entraîneraient la radicalisation des jeunes des ghettos islamisés.
Des mots permettent de cacher les maux. " Je suis Charlie " est lancé par les réseaux sociaux et par les journalistes. Il devient une règle. Quiconque ne respecte pas cette règle devient complice de l’acte terroriste. Mais à travers ce mot, il y a une volonté délibérée de détourner les causes et les cibles de l’attentat. Qui parle d’islam? Qui parle de la France attaquée? Qui pose les vrais problèmes?
La laïcité serait le rempart à l’islamisme. En apprenant la laïcité aux imams de nos " lieux de prière", aux aumôniers de nos armées et de nos prisons, en enseignant les principes de la laïcité aux enfants de nos "quartiers sensibles", notre peuple retrouvera la sécurité et la tranquillité.
Hollande promet une "Journée de la laïcité " le 9 décembre. La Charte de la laïcité, cette morale laïque voulue par Peillon, sera signée par les professeurs et les élèves. Belkacem annonce un "livret laïcité", un "parcours éducatif citoyen".
De Gaulle parlait des esprits brillants avec des têtes de linotte. Les linottes sautent comme des cabris en criant: " Laïcité, laïcité, laïcité! " Ils n’ont que ce mot à la bouche, pour le défigurer.
L’instrumentalisation de l’affaire Charlie conduit à une récupération politique. Dans un festival de phrases creuses, dans un feu d’artifice de déclarations vides. Valls fait " appel à une union nationale durable". Autour de quoi? Sur quelles bases? Sur quelles valeurs? Sur quelles mesures? Sur quelles décisions? Nous ne le saurons pas. Tous en rond au bord du trou.
Avec l’union, arrive Vigipirate. Plein de barrières un peu partout, autour des gares, face aux écoles, au Nord, au Sud, à l’Ouest, mais surtout pas aux frontières. La règle du jeu est claire: on laisse entrer le fou furieux et ensuite, on tapisse les rues de barrières.
Très vite, des rassemblements sont organisés partout, en soutien aux victimes et à leurs familles. Mais dans ces rassemblements, le slogan "Je suis français" est rejeté, hué. C’est pourtant le dénominateur commun de tous les morts. Pas un mot sur les policiers tués. Un drapeau français brandi par un étudiant est arraché par un soixante-huitard au cri de: "On n’est pas là pour ça".
La France n’a rien à voir dans cette histoire. Les policiers écartent ceux qui chantent la Marseillaise. Où est la prise de conscience? Où est la cohésion nationale? Où est l’union nationale?
L’unité nationale n’est qu’une façade monstrueuse, d’autant que la nation n’existe plus, bannie par les gauchistes acquis au mondialisme.
Valls prétend que les attentats sont dirigés contre la liberté d’expression. Une hypocrisie sans nom, puisque cette liberté d’expression est confisquée par la caste au pouvoir, accaparée par l’aristocratie au pouvoir. La liberté d’expression est une liberté à sens unique, une fausse liberté.
Valls prétend encore que l’exclusion sociale amène les jeunes à se radicaliser et donc à commettre des attentats. Comme si ces jeunes n’avaient pas reçu une éducation dans une école gratuite. Comme si ces jeunes n’avaient pas bénéficié d’aides sociales. Comme si ces jeunes ne s’excluaient pas d’eux-mêmes, refusant le mode de vie du pays.
Par ces slogans, Union nationale autour de Je suis Charlie, Liberté d’expression autour de Je suis Charlie, Exclusion sociale des immigrés, le pouvoir socialo-marxiste tente de ramener à lui les électeurs. Une pure récupération politique sur le dos des morts. Et pas n’importe quels morts. Des morts ciblés, sélectionnés, selon les critères de célébrité et de popularité: les journalistes vedettes de Charlie-Hebdo. Les autres morts sont oubliés.
Le Français moyen est pris dans un étau, entre révolte et culpabilité. Les discours se heurtent. Certains suivent le flot de la logorrhée officielle, du bavardage gouvernemental. Amalgame, stigmatisation, religion de paix, d’amour et de tolérance, islamophobie. D’autres prennent du recul, ouvrent les yeux et disent: le 7 janvier parisien a soulevé la joie dans les pays musulmans. Le vivre-ensemble et le multiculturalisme sont peut-être irréalisables, si beau que soit le rêve. Il y a des mosquées incontrôlables.
En même temps, des Français de souche, blancs hétérosexuels, sont discriminés. On ne défile pas en signe de solidarité avec les chrétiens massacrés par milliers, avec les femmes violées, réduites en esclavage en Afrique, au Moyen-Orient et ailleurs.
On pourchasse intellectuels et journalistes qui se démarquent trop de la pensée unique. Tout en défendant la liberté d’expression pour Charlie, on censure à tour de bras, on déprogramme des films, on se félicite de la présence de chefs d’Etat qui, revenus chez eux, bafouent toutes ces valeurs. Un graffiti sur une mosquée est plus pendable qu’un incendie dans une église, des profanations, des actes de vandalisme dans des lieux de culte chrétiens.
La théorie des anthropologues Bateson et Mead décrit la situation de personnes soumises à deux injonctions contradictoires.
D’une part, je suis aimé de ma mère qui m’attire sur ses genoux.
D’autre part, je ne suis pas aimé de ma mère, qui, en même temps, se détourne de moi. Que faire?
La manifestation géante de Je suis Charlie a été une situation de crise émotionnelle qui génère une solution du problème, une catharsis. Elle a permis de satisfaire les deux côtés:
refus de la violence islamique au nom des dessinateurs qui montraient leur mépris des croyants, en gardant bonne conscience puisqu’on suivait les autorités politiques et morales qui répétaient "pas d’amalgame".
En fait, on ne suivait pas ces autorités puisqu’elles défilaient dans une rue adjacente.
Jean Saunier