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opinions

  • Société dépressive

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    Une époque qui sape minutieusement tous les repères existentiels ne peut s'étonner de voir se dégrader la santé mentale.

    Par Laurent Dandrieu

    Un jeune sur quatre serait dépressif: la conclusion d’une récente étude sur la santé mentale des 15-29 ans a de quoi alarmer. Fondée sur un sondage auprès de 5 633 jeunes, elle complète celles de Santé publique France, qui pointait, en 2021, la proportion inquiétante de 20,8 % des 18-24 ans touchés par la dépression, contre 11,7 % en 2017. Surtout, elle corrobore les innombrables constats du monde médical sur la détérioration de la santé mentale dans l’ensemble de la population française.

    Les explications ne manquent pas, des inquiétudes quant à l’avenir (catastrophisme écologique, crises internationales) aux difficultés du quotidien: fin du monde et fin du mois se conjuguent pour déprimer le moi. Pandémie et stress des confinements sont régulièrement pointés du doigt. Mais si ces causes conjoncturelles sont réelles, on est tenté de dire que la conjoncture a bon dos. Et que ces explications ont surtout pour mérite d’éviter de remettre en question le modèle de société “systémiquement” anxiogène que les élites qui nous gouvernent ont peu à peu mis en place.

    AUCUNE EPOQUE N’A ECHAPPE AUX ANGOISSES

    Car, oui, la vie est source d’angoisses, et cela est aussi vieux que l’expulsion d’Adam et Ève du jardin d’Éden. La peur du lendemain, la crainte du chômage ou de la maladie, des guerres ou des catastrophes naturelles: quelle époque peut se vanter d’y avoir échappé? L’existence n’a jamais été autre chose qu’un processus de conjuration de ces inquiétudes universelles.

    Mais les sociétés traditionnelles avaient une arme fatale pour contourner ces angoisses: elle s’appelait “stabilité”. Pour répondre aux peurs du quotidien, il n’est de meilleur refuge que des points fixes qui nous permettent de constater jour après jour que le monde n’est pas seulement le lieu de l’imprévu, du bouleversement, de la menace, de l’accident toujours possible, mais aussi et surtout un lieu familier, constant, où nos existences étonnamment fragiles résistent malgré tout aux aléas parce qu’elles sont fondées sur le roc des solidarités humaines, des communautés, des traditions, de l’histoire longue.

    Comme le note Roger Scruton dans Conservatisme (Albin Michel): "Au cours d’une vie, les habitudes, les lieux, les réseaux, les institutions et les manières d’être partagées augmentent l’étendue de nos attachements et suscitent le sentiment d’être chez soi dans le monde parmi les choses et les êtres connus et dignes de confiance. Le sentiment de familiarité et de confiance nous est précieux, sa perte est une source d’angoisse et de regret".

    LE PROGRESSISME A MINUTIEUSEMENT BANNI TOUT ELEMENT DE STABILITE DE NOS SOCIETES.

    Or, au lieu de conforter tout ce qui nourrit ce précieux sentiment de familiarité et de confiance, nos sociétés, depuis des décennies, se sont ingéniées à le saper. Sacrifiant au bougisme et à l’idolâtrie de la nouveauté, le progressisme a minutieusement banni tout élément de stabilité de nos sociétés: on a décomposé la famille, sacrifié les identités locales à une mondialisation abstraite, promu la mobilité au détriment de l’enracinement, l’individualisme au détriment de la communauté; un État providence anonyme s’est substitué aux solidarités concrètes; on a sacrifié l’enseignement de l’histoire et de la culture générale et, des billets de banque aux plaques d’immatriculation des voitures en passant par les noms des provinces, on a systématiquement gommé tous les symboles qui nous rappelaient que nous venons de quelque part.

    UNE SOCIETE VOLONTAIREMENT LIQUIDE

    On a consciencieusement bâti une société liquide qui, dénonce le sociologue Zygmunt Bauman, a abouti à la création d’un "lumpenprolétariat spirituel" qui, n’ayant plus rien de concret et de stable à quoi se raccrocher, s’agrippe à des bouées illusoires qui ne font que l’enfoncer davantage dans le vide existentiel: sans surprise, les symptômes de dépression croissent à mesure du temps passé sur les réseaux sociaux.

     

    D’autres enquêtes ont montré que la prière était un moyen efficace de conjurer la dépression.

    Mais il est un critère que cette étude a oublié d’aborder: celui de la vie spirituelle. D’autres enquêtes ont montré que la prière était un moyen efficace de conjurer la dépression. Il n’y a là nulle pensée magique: quel point de repère plus stable que de croire que nous avons été aimés de toute éternité par le Dieu qui nous a créés et qu’il nous appelle à partager sa félicité éternelle? Cette espérance-là, nos élites ont voulu l’éteindre au nom des Lumières et, ce faisant, elles ont plongé l’Occident dans l’obscurantisme de la désespérance.

  • Tous d’extrême droite!

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    Visant à disqualifier tous ceux qui questionnent le discours progressiste dominant, le label est appelé à s'étendre indéfiniment, au risque de devenir insignifiant.

    Par Laurent Dandrieu

    D’extrême droite, CNews et “la galaxie médiatique Bolloré”, qui “veut la peau du service public”. D’extrême droite, le magazine l’Incorrect, qui a osé mettre en doute l’impartialité de deux journalistes exerçant sur ledit service public. D’extrême droite, évidemment, Charlie Kirk, et ceux qui veulent lui rendre hommage.

    D’extrême droite, hier, aujourd’hui ou demain, tous ceux qui entrent en collision frontale avec la doxa intellectuelle dominante, qui osent prétendre que l’insécurité n’est pas qu’un sentiment, que le pluralisme de l’audiovisuel public est une aimable plaisanterie, l’immigration de masse une submersion, la théorie du genre et autres lubies progressistes le plus sûr chemin vers l’effondrement civilisationnel.

    UNE BOULE PUANTE

    L’extrême droite n’est plus depuis longtemps un concept politique: c’est une boule puante que l’on colle avec un sparadrap aussi indécollable que celui du capitaine Haddock aux basques de tous ceux qu’on veut rendre infréquentables. C’est l’argument massue qui permet de balayer d’un revers de main les questions embarrassantes.

    Les critiques sur l’absence de pluralisme du service public? Pourquoi Mme Ernotte se donnerait-elle la peine d’y répondre, puisqu’elles proviennent de l’extrême droite? Deux journalistes du service public pris la main dans le sac de la collusion avec un parti de gauche? Une simple “barbouzerie” d’extrême droite. Un hommage au Parlement européen à Charlie Kirk, assassiné pour ses idées en plein exercice de la liberté d’expression et du débat contradictoire? Vous n’y songez pas: c’était un homme d’extrême droite…

    LE SIGNE DU BLASPHEME CONTRE LA RELIGION DU PROGRES

    Il est aussi vain de s’étonner de l’absence de définition précise de cette étiquette infamante que de s’ébaubir de son extension illimitée. L’absence de définition est nécessaire, car elle permet d’étendre à l’infini, selon les besoins de la cause, le troupeau des damnés. Car l’appellation “extrême droite” n’est pas seulement un artifice rhétorique commode, elle est le signe de la Bête, le fer rouge apposé à ceux qui ont blasphémé contre la religion du Progrès.

     

        Le progressisme est une religion politique, ceux qui le servent sont les ministres du Bien.

     

    L’extrême-droitisation de l’adversaire est bien plus qu’une arme politique, elle est un exorcisme d’expulsion, dans ce qui s’apparente à une démonologie. Le progressisme est une religion politique, ceux qui le servent sont les ministres du Bien, et ceux qui rechignent à s’agenouiller devant le dieu Progrès sont des impies qu’il convient de jeter dans la géhenne extérieure.

    NOUS NE SOMMES PAS PARTISANS, SEULEMENT PROGRESSISTES

    Un article récent du Monde intitulé "France Inter au centre d’une bataille culturelle " est à ce titre révélateur. On y cite un extrait de Radioactive, le prochain livre de l’ex-directrice de France Inter, Laurence Bloch, qui avait déjà dû faire face à l’accusation de pencher trop à gauche. Sa réponse: " La chaîne n’était pas de gauche, mais elle était du côté du combat pour l’égalité et la liberté. J’avais, d’ailleurs, trouvé un adjectif pertinent pour qualifier son identité. Progressiste. Il me semblait que tous les démocrates pouvaient se rallier à cette position. "

    Nous ne sommes pas partisans: seulement progressistes, attachés à de nobles idéaux. Autant dire que nous sommes le camp du Bien. Qui serait assez méchant pour s’opposer au Bien? Bon sang, mais c’est bien sûr: la méchante extrême droite!

    UN RITUEL D’EXCOMMUNICATION… MAIS POUR COMBIEN DE TEMPS?

    L’accusation n’est autre qu’un rituel d’excommunication, qui vise à transformer en lépreux tous ceux qui contestent que l’histoire ne soit qu’une longue marche vers toujours plus de droits, d’avancées sociétales et d’égalité – et toujours moins de bien commun. Comme tous les rituels, son efficacité est indexée sur le degré d’adhésion qui entoure la religion dont il émane. Or, il est clair que la religion politique progressiste, de plus en plus mise à l’épreuve du réel, ne conserve que de moins en moins de fidèles. Ceux-ci demeurant fortement concentrés dans la classe politico-médiatique, elle conserve néanmoins un pouvoir d’intimidation assez fort pour maintenir sa domination.

        L’extension infinie de l’accusation d’extrême droite lui fait perdre chaque jour en crédibilité.

    Mais pour combien de temps? L’extension infinie de l’accusation d’extrême droite lui fait perdre chaque jour en crédibilité, et ceux qui la profèrent apparaissent chaque jour un peu plus comme des rois nus, arc-boutés sur la fiction qui protège leurs privilèges. Le temps de la chute de l’idole Progrès n’a peut-être jamais été aussi proche.

  • Les joueurs de pipeau du réchauffement climatique

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    "Vos enfants ne connaîtront pas la neige".

    Ainsi parlait la science-fiction climatique voici un quart de siècle. Une fraction de seconde à l’échelle cosmo-planétaire. Et puis, il y a une dizaine d’années, des vagues de froid sont arrivées si vite et si fortes, que les climatologues auto proclamés ont détourné le terme scientifique de "vortex polaire" pour expliquer qu’il faisait froid parce qu’il avait fait trop chaud.

    Le vortex que les réchauffards découvrent, l’air ahuri, est un phénomène cyclique récurrent depuis des millions d’années. Les relevés isotopique des glaciers polaires en témoignent.

    Au cours du XXe siècle, le vortex se tenait à l’écart des concentrations urbaines sur le Grand Nord Canadien et la Sibérie. Les zigotos du GIEC ont expliqué qu’en fondant la glace produit de l’évaporation modifiant les courants aériens, déplaçant le vortex polaire vers le Midwest. Comme ceux qui pourraient dénoncer leurs inepties sont interdits de médias, le bon peuple doit se contenter de ces explications foireuses.

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