Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le pèlerinage de Chartres symbolise la lutte contre le mondialisme satanique

Imprimer

18-19-20 mai 2024: La 42e édition du pèlerinage de Chartres bat son record d’affluence avec 18 000 pèlerins contre 16 000 l’an passé. Ils ont pris la route qui relie l’église Saint-Sulpice à Paris à la cathédrale de Chartres. Ce pèlerinage, organisé par l’association Notre-Dame de Chrétienté depuis sa fondation en 1983, s’étale sur trois jours, et se déroule chaque année durant la Pentecôte.

Depuis une dizaine d’années, le taux moyen de croissance annuelle est de 8?. Il atteint 12? cette année. Parmi les marcheurs, des familles, des étudiants, des scouts, des drapeaux, des bannières. Caractéristique majeure: la jeunesse des participants. L’âge moyen se situe autour de 20 ans.

Dimanche, la messe célébrée en plein air, à mi-parcours, dans la forme du rite catholique romain, en latin et avec chants grégoriens, a été retransmise en direct sur CNews. Lundi, la messe traditionnelle a lieu dans la cathédrale de Chartres. Les organisateurs ambitionnent de "faire découvrir la beauté du rite traditionnel".

Comment expliquer cet engouement, alors que la pratique religieuse catholique continue à baisser en France? Le pèlerinage répond particulièrement aux attentes des jeunes, et aussi des moins jeunes, tous confrontés à une société anxiogène, immorale, et déshumanisée. Et le catholicisme traditionnel s’oppose résolument au religieusement correct.

Pour les spécialistes de l’information du grand public, le dogme nous empêche de jouir librement de la vie. L’Église idéale est une Église sans interdits et non "une Église crispée sur le dogme".

Le système médiatique a unanimement relayé les propositions de réformes de l’Église: une Église sans autorité, sans magistère, sans ministères, une institution sécularisée, fonctionnelle et régie par la démocratie. Alors, on refuse que l’Église soit dépositaire de quelque chose qui dépasse les hommes: le dogme catholique.

On a cessé croire qu’elle est le Temple de la Vérité et l’Arche du Salut. Le dogme, c’est une conception de la vérité qui se croit absolue, une vérité que l’on croit objective, une vérité non négociable, c’est le refus du relativisme, c’est donc le mal absolu.

L’Église religieusement correcte n’est pas de constitution divine, est à reconstruire en permanence, est une Église purement humaine.

La pensée unique veut imposer ce carcan aux catholiques. Prétendre placer les lois divines au-dessus des lois humaines mérite un procès en intégrisme. Cet intégrisme est le cri d’Antigone face à Créon. Il a 2500 ans d’existence et a fondé la civilisation occidentale. Prétendre établir la royauté du Christ face aux majorités changeantes, face aux caprices de l’opinion, est religieusement incorrect. Jean-Paul II avait été traîné dans la boue parce que, dans Evangelium Vitæ, il avait dit que les lois contraires au droit naturel divin n’étaient pas des lois.

Les gauchistes insinuent que dans notre monde, toute discrimination est interdite. Et pour eux, la mise à l’écart des catholiques n’a aucun caractère discriminatoire quand ils ont une foi fervente. Formidable paradoxe.

Pour le religieusement correct, il n’y a plus de laïcité chrétienne, les lois sous lesquelles nous vivons sont la négation de l’Évangile. En veillant à l’application de ces lois, on exécute des règles qui réfutent la morale catholique. Une contradiction totale existe entre le christianisme traditionnel et le monde dans lequel nous vivons. Ce christianisme classique a des implications sociales, politiques, morales. Il remettrait en cause toute la société dans laquelle nous vivons. Il faut donc l’empêcher de nuire. Pour la société libertaire, ce n’est pas de la discrimination, c’est une question de survie: " Pas de liberté pour les ennemis de la liberté".

Dans ces conditions, un catholicisme acceptable, religieusement correct, est une foi confinée aux lieux de culte et aux consciences, sans conséquence morale, sans manifestation publique, une philosophie personnelle, un art de vivre qui laisse la société entre les seules mains de César, c’est-à-dire de Créon. Une Église tolérée, mais asservie, un christianisme revenu au temps des catacombes.

René Girard explique cette situation avec sa théorie du bouc émissaire: " Les communautés sont périodiquement traversées par des pulsions purificatrices irrésistibles. Ces pulsions les incitent à sélectionner une victime innocente et à lui attribuer toutes leurs fautes et toutes leurs scélératesses. Eh bien, ce jour-là, c’est tombé sur moi".

Conclusion: ce qui est religieusement correct, c’est de chasser le Christ de la vie des nations.

Le catholicisme religieusement correct, c’est le catholicisme de l’exégèse moderniste: la Résurrection est une manière de dire la permanence de la présence du message du Christ, mais le corps de Jésus est resté au tombeau. La réalité de la résurrection du Christ est religieusement incorrecte.

Au contraire, une religion religieusement correcte doit être un déisme encourageant le dialogue et la tolérance pour faire l’unité de la famille humaine autour des valeurs de la démocratie.

L’Église doit être une institution sécularisée, régie par des procédures démocratiques et visant à l’épanouissement personnel de ses membres, dans un pluralisme qui exclut tout dogmatisme.

Le christianisme doit avoir un rôle social: une philosophie personnelle, un art de vivre sans implication politique ni conséquence pratique.

Le christianisme religieusement correct, c’est un christianisme réduit à sa caricature, ramené en son contraire, la charité dévoyée en tolérance universelle pour servir l’idée qu’il n’existe aucune vérité absolue, l’espérance ramenée à la recherche du bien-être, la foi vidée de tout contenu.

LE CHRISTIANISME RELIGIEUSEMENT CORRECT, C’EST UN CHRISTIANISME SANS LE CHRIST.

 

La christianophobie contemporaine, la recrudescence de l’hostilité au christianisme, revêtent plusieurs formes: la marginalisation du catholicisme, l’exploitation du scandale des prêtres pédophiles, les blasphèmes publics, l’institutionnalisation des déviations sexuelles, la légalisation des crimes, le discrédit systématique jeté sur l’histoire et l’enseignement de l’Église, dans les romans à succès, les manuels scolaires, les films à grand spectacle, les émissions de télévision.

Les élites politiques, économiques, médiatiques, aux commandes de la société libertaire sont prêtes à tolérer un religieusement correct, c’est-à-dire un christianisme qui aurait renié le Christ.

TROIS SIGNES ANNONCENT LA REAFFIRMATION DU CHRISTIANISME.

Premier signe:

la Passion de Mel Gibson fait connaître les mystères du Salut. Son Christ n’est pas un Christ de guimauve, un émule de Gandhi.

Deuxième signe: la médiatisation des funérailles de Jean-Paul II manifeste la grandeur de l’Église, la magnificence du catholicisme. Ces obsèques n’ont pas été célébrées par un concert de rock ou une messe à la guitare.

Troisième signe:

Benoît XVI entre en conclave en dénonçant le relativisme de la société contemporaine qui l’a vu passer "du marxisme au libéralisme jusqu’au libertinisme, du collectivisme à l’individualisme radical, de l’athéisme à un vague mysticisme religieux, de l’agnosticisme au syncrétisme". Dans ses discours, Benoît XVI centre son pontificat sur le Christ, laisse le Christ habiter son Église.

En fait, la Croix est toujours un scandale pour les Juifs, une folie pour les païens. Le Christ restera jusqu’à la parousie "signe de contradiction" et sera toujours religieusement incorrect.

Les catholiques sont mal vus, harcelés, diffamés: c’est la petite voie de la persécution. Mais ils restent dignes. Au mirage du religieusement correct, à un christianisme affadi, à un christianisme sans Christ, un personnage de Vladimir Soloviev, philosophe russe (1853-1900), confronté, dans les Trois Entretiens, à la même tentation, réplique:

"Ce qui nous est le plus cher dans le christianisme, c’est le Christ".

Cette pensée habite certainement les marcheurs du pèlerinage de Chartres. D’autant plus que depuis le milieu du XXe siècle, et en particulier Vatican II, la chrétienté recherche une fusion cultuelle avec les autres confessions. " Vatican II a été 1789 dans l’Église ", selon la formule d’un cardinal, franc-maçon devant l’Être suprême, le cardinal belge Louis-Joseph Suenens (1904-1996). Au Concile, "L’Église a fait sa révolution d’Octobre", selon le Père Congar (1904-1995). "Vatican II fut un anti-Syllabus", selon le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI. Le Syllabus, texte de 1864, condamnait les principales erreurs du temps.

Vatican II est lié au monde oligarchique, a des accointances avec ce milieu oligarchique. Le monde de la secte conciliaire est en collusion avec le monde de la finance. Vatican II est un mouvement révolutionnaire pour parachever la gouvernance mondiale.

En 1986, à Assise, en Italie, pour la première fois de l’histoire, Jean-Paul II invite les leaders des douze principales religions du monde. Une statue de Bouddha est posée sur l’autel en symbole de mise en association de leur énergie spirituelle. Un geste emblématique pour cristalliser la volonté commune du monde religieux de prier côte à côte un même dieu, afin de poser les fondements d’une nouvelle ère de paix. La paix, toujours la paix.

Jean-Paul II prédit que viendra le jour de l’unité dans la foi. Alors, toutes les religions se rassembleraient autour d’un même culte. D’où l’importance d’une ouverture envers les cultes non chrétiens pour une approche multi-cultuelle des peuples. Jean-Paul II prêche dans une église luthérienne. Il engage le dialogue avec des grands prêtres et des sorciers vaudous, il prend part aux rites animistes pratiqués dans la forêt sacrée du Togo.

Les principales religions cherchent activement un consensus pour parvenir à un rassemblement œcuménique. Pour le dalaï-lama, la concorde peut s’établir dans un monde uniquement sur la base d’une unité politique et spirituelle. Alice Bailey, une des fondatrices du New Age (1880-1949), s’accorde sur la même vision d’une religion mondiale unique.

En 1969, le Conseil mondial des Églises rassemble chrétiens et musulmans pour établir le dialogue. En 1976, à Tripoli, l’Académie royale des civilisations islamiques formalise ce rassemblement. Le Conseil mondial des Églises précise la nécessité d’introduire et d’intégrer dans la foi chrétienne les concepts et pratiques issus des autres religions.

En 2000, les Nations unies tiennent leur premier sommet pour la paix mondiale en vue du millenium à venir. Des milliers de représentants et dignitaires religieux du monde se réunissent, sans aboutir à un accord.

Robert Muller, ancien assistant de Kofi Annan, adepte du New Age, déclare: "L’unité du monde ne peut être réalisée sans la conception d’un gouvernement mondial et d’une même religion. Si Christ revenait sur Terre, sa première visite serait aux Nations unies pour voir son rêve d’unité et de fraternité des hommes se réaliser. Il serait heureux de voir ses représentants unis de toutes les nations œuvrer ensemble".

En juin 2006, l’Union européenne organise une série de rencontres inter-confessionnelles, réunissant les chefs religieux juifs, chrétiens, musulmans, et bouddhistes, et l’élite des politiciens européens.

L’inter-confessionnalisme n’est pas une conception nouvelle, elle remonte à Babylone, fondement de tous les cultes païens. Dans ce contexte œcuménique, l’Église abandonne progressivement ses dogmes, sa morale, ses pratiques et ses rites, pour mieux se fondre dans les autres religions.

L’islam est-il prêt à sacrifier ses prescriptions fondamentales, la loi islamique? L’islam est-il prêt à modifier son culte? Le judaïsme ésotérique peut-il évacuer les principes du Talmud? Les animistes peuvent-ils s’adapter aux religions du Livre?

Ainsi, la chrétienté appelle à un Nouvel ordre mondial. Dans une lettre du 4 avril 2021, adressée à la patronne du FMI, et à la Banque mondiale, le pape Bergoglio affiche la politique conciliaire. Il promeut la gouvernance mondiale. Cet extrait montre l’alliance entre la secte moderniste de l’Église et souligne le règne du dieu Mammon au Vatican: " des solutions nouvelles inclusives et durables dans le cas d’une régénération, de l’importance de l’écologie, de la solidarité vaccinale, et du besoin urgent d’un plan mondial capable de créer de nouvelles institutions ou de régénérer les institutions existantes en particulier la gouvernance mondiale".

Le terme régénération est typiquement révolutionnaire. Quand on ne peut pas changer LE peuple, on change DE peuple. Le projet mondial est un projet anti-christique. Le fonds spirituel de ce projet s’oppose à la Révélation.

Ainsi, les catholiques traditionnels de Chartres, comme tous les hommes et femmes attachés aux traditions et au progrès, se heurtent à une alternative fondamentale et tragique: Dieu ou le diable, ou pour les non croyants, le Bien ou le Mal. Sachant que pour les mondialistes sataniques et messianiques, le Bien et le Mal sont inversés. Tout dépend donc de la conception que chacun se fait du Bien et du Mal.

Le catholicisme originel et traditionnel répond à cette alternative. Il apporte la vraie laïcité et la vraie liberté. Il refuse le culte du sacrificiel. Il refuse le culte de Mammon. Par son humanisme et son respect de l’ordre naturel, il vénère l’homme, sa grandeur et sa dignité. Il offre une morale, autoritaire certes, mais charitable et élevée.

Le pèlerinage de Chartres, en phase avec ces principes hautement humains, symbolise l’opposition irréductible au satanisme ambiant.

Jean Saunier

 

Écrire un commentaire

Optionnel