Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La culture gauchiste mondialiste…

Imprimer

… est l’antithèse de la culture au sens noble du terme

À propos du texte relatif à Christelle Morançais, favorable aux restrictions de budget alloué à la culture, un commentateur regrette à juste titre: "Il y manque une définition de ce qu’est (encore) la culture, et une analyse de ce qui la différencie du divertissement plus ou moins branché". Voici une réponse.

La culture recouvre tous les aspects de la vie, sans exclusive:

la culture classique relative aux œuvres éternelles du passé comme du présent,

la culture mode de vie, mais vue sous l’angle de la sociologie, de l’étude des faits sociaux sur la longue durée, et non la description banale de comportements,

la culture technologique, de plus en plus prégnante dans notre société où la technique envahit le quotidien.

D’après le vocabulaire de Lalande, le mot de culture, dans son acception française traditionnelle exprime l’idée d’un développement, d’un perfectionnement de la personne, personne qui  a enrichi en s’instruisant son goût, son sens critique et son jugement".

La culture ainsi comprise caractérise un individu, une personne. Elle a des résonances à la fois individualistes et spirituelles. Elle signifie un développement spirituel.

Culture vient du verbe latin colère qui recouvrait trois notions très proches par l’exigence d’un travail: la culture de la terre, la culture de l’esprit, la culture du culte religieux.

La culture de l’esprit suppose trois principes majeurs:

la nécessité de la mise en œuvre d’une attitude culturelle, d’un choix individuel,

la nécessité d’un travail, d’un apprentissage, d’une activité permettant l’acquisition de connaissances, l’acceptation de l’effort,

l’assimilation de ce savoir qui transforme l’homme par la réflexion philosophique.

La culture est ce qui élève l’individu, ce qui développe son sens critique et son autonomie de pensée. La culture est encore ce qui crée du lien social.

La culture est une tournure de l’esprit, une ouverture de l’esprit, une disponibilité de l’esprit.

Edouard Herriot (1872-1957) la définissait ainsi: "La culture générale, c’est ce qui reste quand on a tout oublié". Ce qui reste, c’est une curiosité d’esprit toujours en éveil, une aptitude à ne juger qu’après réflexion. Ce qui reste, c’est savoir choisir avant de juger et juger avant d’agir.

La culture est plus qu’un savoir. Un homme cultivé est nécessairement un homme instruit. Mais outre le savoir acquis dans les livres, l’esprit ne se forme réellement que par son contact incessant avec le réel. Un supplément fait passer l’homme de l’instruction à la culture.

La culture exige un savoir organisé, des connaissances coordonnées, hiérarchisées, appréciées selon leur valeur. Ce savoir implique des vues d’ensemble, des conceptions générales permettant de s’élever au-dessus du petit détail.

La vraie culture s’oppose à une spécialisation exagérée, qui mécanise et rétrécit l’esprit. Or, notre époque contraint à la spécialisation à outrance.

La culture est aptitude à apprendre, aptitude à s’informer plus que l’information elle-même, plus que le contenu, les connaissances. Montaigne (1533-1592), recommande d’avoir "la tête bien faite plutôt que bien pleine".

L’homme qui ne détient que des connaissances générales n’a pas une culture solide. Son savoir, uniquement assimilé par la mémoire, est superficiel. Sa culture ressemble à celle de l’Arias de La Bruyère (1645-1696), et du Pangloss du roman Candide de Voltaire (1694-1778).

À l’homme moderne, il importe non de tout savoir, c’est d’ailleurs impossible, mais de bien savoir ce qu’il sait, de ne pas ignorer les autres questions qui se posent.

La culture réelle résulte d’une ferveur dont parle André Gide dans Les Nourritures terrestres. Ce mot ferveur désigne la disposition d’esprit, l’état d’âme de l’homme qui se cultive, car toute culture se définit comme un mouvement. Ce mot ferveur désigne aussi une passion, une sensibilité, un cœur, une sympathie, qu’on peut opposer à la vulgarité.

Grâce à un dépassement, grâce à un effort, l’homme entre et s’élève dans le domaine des valeurs du Beau, du Bien, du Vrai, du Juste.

La culture véritable est dynamique, progressive, jamais achevée, prospective. Henri Bouasse physicien français (1866-1953), affirme: "Il n’existe pas d’hommes cultivés une fois pour toutes, mais des hommes qui se cultivent".

La vraie culture exige une synthèse entre les différents courants, Science, Art, et Littérature, Occident et France, Passé classique et Tout culturel. Elle demande une forme d’ascèse intellectuelle et morale faite de recherche et d’interrogation. Elle est essentiellement formation de l’esprit.

La culture, nourrie d’humanisme, vise au développement et à l’épanouissement de la personnalité. Elle implique des qualités intellectuelles. Les connaissances, le savoir, constituent le fondement de sa culture. Il se forme de lui-même, adapte le savoir reçu à sa personnalité. Il organise, coordonne, hiérarchise ses connaissances, ce qui implique des vues d’ensemble, des conceptions générales.

La culture implique des qualités morales. Rabelais affirme la nécessité d’une discipline morale: "Science sans conscience n’est que ruine de l’âme". Équilibre, politesse, rejet des idées préconçues, modestie, pureté, humanité, cœur, esprit philosophique, effort volontaire pour digérer connaissances et expériences.

La culture implique des qualités sociales. Respect de la personne humaine, conscience de la dignité de l’homme, exposition claire de sa pensée, courtoisie ou fermeté selon les circonstances, sens de l’humain, respect des valeurs universelles fondamentales, refus de la ségrégation, facilité à se mêler aux autres.

La culture désigne des comportements acquis et transmis par l’éducation, mais est aussi ce qui s’ajoute à la nature. Par exemple, le comportement des abeilles jaillit immédiatement de leur structure biologique, n’est pas acquis et transmis par l’éducation, ce comportement appartient à la nature des abeilles.

Il convient donc d’opposer la culture à la nature. Ce qui est universel, propre à tous les hommes, révèle leur nature. La nature porte la marque de tous les hommes de toutes les sociétés, elle est universelle.

Ce qui appartient à la culture porte la marque du divers, du relatif: il y a plusieurs religions, plusieurs formes d’art. Dans chaque société, dans chaque communauté, la culture, ensemble de connaissances et de comportements acquis et transmis par l’éducation, vient s’ajouter à la nature. Les connaissances et les comportements, la culture sont communs à tous les membres d’une même société, mais divers et relatifs selon les sociétés.

Quelle que soit la diversité des civilisations à travers l’espace et le temps, tous les peuples ont eu des techniques, des croyances, des rites magiques et religieux, des activités esthétiques. L’anthropologie fait l’inventaire et l’analyse des cultures. La philosophie réfléchit sur la culture humaine.

Les diversités, l’unité née du désir d’accès à l’universel, font partie de la culture générale. La culture est ainsi animée d’une ambition unitaire, de valeurs et de savoirs. Cet effort d’unité, correspond à un besoin humain de sens et de sécurité, il se cristallise sur les valeurs et les savoirs.

Une valeur est ce qui vaut la peine d’être désiré, construit, défendu. Une valeur est aussi ce sur quoi l’action et l’échange se fondent. Les valeurs de liberté, de respect de l’être humain individuel et des peuples, les valeurs de vérité et de justice, sont ancrées dans la conscience collective.

Les valeurs de fraternité sont elles aussi constitutives de la culture générale. Elles sont issues des religions, interprétées différemment ça et là, mais reléguées à l’arrière-plan dans la vie quotidienne.

Les valeurs économiques et financières triomphent dans le monde du début du XXIe siècle. Tout peut s’évaluer en argent, comme un produit, car tout a un coût.

La culture générale a pour ambition de totaliser des valeurs qui font sens et qui servent le bien-vivre matériel et moral des hommes. Ces valeurs s’appuient sur des perfectionnements apportés à la nature et à la compréhension du monde, c’est-à-dire sur des savoirs.

Dans la culture générale, les savoirs représentent ce qui est transmis, amélioré, réinterprété de génération en génération. Les savoir-faire permettent à l’humanité de vivre un progrès matériel progressif, par exemple dans l’habitat, les soins médicaux, la nourriture.

L’être humain a appris à produire plus et mieux, à construire, à soigner: ce sont des savoirs techniques. Les savoirs intellectuels, les contenus de connaissances sont ceux des disciplines scolaires et universitaires. L’histoire, la géographie, les mathématiques, les sciences de la nature, la philosophie, voisinent avec la littérature et les arts. Ils servent aux hommes à la fois de points de repère et de socle consensuel pour communiquer.

Les savoir-être génèrent la mise en oeuvre des autres savoirs: savoir écouter, savoir maîtriser son agressivité, savoir attendre, savoir s’affirmer, autant de savoirs indispensables à une culture générale équilibrée. Ces savoir-être résultent et signent l’humanisation des personnes et de leurs relations.

La culture générale trouve son unité dans une totalité de savoirs et de valeurs. Plus encore, elle trouve son unité dans l’individu qui réinvestit, qui réinterprète ces savoirs et ces valeurs, selon lui et avec les autres.

La culture générale se nourrit aussi de diversités. Diversités collectives, croyances et valeurs. Diversités individuelles.

La culture générale est le socle qui permet de communiquer, dans l’espace comme par-delà le temps. Elle est aussi le témoin et le catalyseur du perfectionnement humain, dans ses actions comme dans ses choix. En tant qu’objet de connaissance et de communication, elle est indispensable.

Une culture peut désirer être totalement personnelle. La culture générale, en tant que mémoire vive des hommes, nourrit les choix qui fondent toute vie humaine.

Les formes traditionnelles de culture, culture classique et cultivée constituent toujours les fondements de la culture, mais ne suffisent plus. La culture est plus qu’un savoir, autre chose qu’un savoir.

Les décideurs culturels doivent échapper à la pression et à la confusion de l’immédiat. Ils doivent porter le regard plus loin et préparer inlassablement les conditions les plus favorables possibles pour servir la vie émotionnelle et intellectuelle des peuples. La vraie finalité d’une politique culturelle procure des " bénéfices" sociaux impalpables et fondamentaux: la valeur éducative et l’épanouissement des personnes.

La culture, c’est l’addition et la synthèse des diverses acceptions, culture classique, culture générale, culture mode de vie, culture de masse, culture festive, Tout culturel.

En fonction de ses compétences et de ses goûts, chaque personne privilégie une certaine forme de culture, certaines pratiques culturelles, certaines oeuvres. Des indicateurs caractérisent la culture au sens noble du terme:

le savoir et les connaissances, la référence au passé, les chefs d’oeuvre classiques fondamentaux, mis à la disposition de tous.

la défense des identités culturelles et l’ouverture aux autres cultures, dans l’espace et le temps.

la culture de masse qui écarte et repousse le conditionnement des esprits, la transmission d’une idéologie partisane, l’endoctrinement.

l’appui sur des ressorts esthétiques, la beauté, le sens, le message délivré,

la caution des valeurs de vérité, de bien, de justice.

la mise en œuvre de facultés et de qualités significatives, l’aptitude à s’informer, l’ouverture d’esprit, la volonté de transmettre valeurs et savoirs, la tolérance, la discipline morale, la générosité de cœur, le sens de l’humain, l’indépendance à l’égard du pouvoir politique.

La culture dispense un savoir et des méthodes qui permettent à l’homme de comprendre sa situation dans le monde.

Ainsi, il n’existe aucun antagonisme entre instruction et culture. L’instruction ou le savoir bien compris demeure le moyen d’accéder à la culture. Loin de séparer ces deux termes, il convient de les unir, car comme le dit P. H. Gay: "Il n’y a pas de véritable savoir sans culture, non plus que de culture sans savoir. On ne cultive pas son esprit sans le nourrir".

Chacun peut accéder à la culture grâce aux moyens de diffusion, l’école, la vidéo, l’ordinateur, Internet, le livre, grâce aussi aux voyages, aux visites.

Mais selon les possibilités intellectuelles, matérielles, psychologiques, sociales de chacun, la culture aura plus ou moins d’ampleur, de qualité, sera plus ou moins spécialisée.

La culture réussie consiste à transcender les valeurs de vérité, de justice, de beauté, d’amour, au sens le plus large de ces mots. Une culture est réussie à plusieurs conditions:

Elle s’affranchit de toute contrainte, de toute tutelle étatique, idéologique ou maçonnique. Elle s’affranchit de tout dogmatisme, de tout effet de mode, de tout snobisme, contrairement à la culture soixante-huitarde et mondialiste.

Elle est individualisée, personnalisée, diversifiée dans le choix des oeuvres, des spectacles, des comportements, des modèles, non moutonnière style les moutons de Panurge, non savante style les Femmes savantes, non précieuse style les Précieuses ridicules.

Elle inspire et véhicule la morale, " la vraie morale qui se moque de la morale " dont parle Blaise Pascal, une morale qui donne à réfléchir et à choisir de façon personnelle et individuelle.

Elle est source de plaisir, d’admiration, de contemplation, sentiments ressentis et intériorisés.

Elle suscite la compréhension, n’est pas simplement lue, regardée ou parcourue.

Elle favorise une véritable libération de la personne, l’épanouissement de la personne, épanouissement du cœur et de l’esprit, épanouissement spirituel et humaniste, sans permissivité ni laxisme.

Elle donne la primauté au sens sur les sens, au fond sur la forme.

Elle permet d’appréhender le monde, de se connaître soi-même et de mieux connaître les autres.

Elle encourage la révolte au sens de remise en cause.

Elle éveille la curiosité d’esprit et l’intérêt.

Elle n’est jamais acquise pour toujours, elle est remise en question permanente.

Elle ne verse pas dans la prétention, le mépris, le pédantisme.

D’autres critères déterminent la culture gauchiste mondialiste, antithèse et opposé de la culture au sens noble du terme:

Le refus de la transmission du savoir, de l’instruction, des références au passé.

La désaffection pour les facultés intellectuelles, abstraction, analyse, synthèse,

La confusion de la pensée.

La propagation d’une idéologie dogmatique, la dépendance à l’égard du pouvoir, la mise sous tutelle par l’Etat, l’enfermement de la personne dans une prison à ciel ouvert, le sectarisme.

L’effacement du catholicisme, des identités, de l’histoire.

Un anticléricalisme inconditionnel, la négation de la transcendance

La déconstruction de la mémoire collective, de l’héritage chrétien.

Le refus de tout dialogue, de tout débat.

La séquestration de l’esprit, de la raison, des idées, dans une bulle doctrinaire sentencieuse, la fermeture systématique, l’interdiction de toute remise en cause.

Le conditionnement des esprits, l’absence de sens critique, l’éclipse de l’autonomie de la pensée.

Le désintérêt pour la culture classique, la culture générale.

La primauté accordée aux sens au pluriel et à la forme, à l’apparence.

La prétention, la suffisance, la vanité, l’immodestie.

La déshumanisation, l’immoralisme, l’impureté, l’absence de coeur, l’agressivité, la malveillance.

L’irrespect de la personne humaine et des valeurs fondamentales.

La ségrégation et l’ostracisation des dissidents, la haine des gens qui pensent mal.

Le relâchement des soins médicaux, les carences en une alimentation saine, dans un but eugénique de dépopulation.

L’incompréhension, le mal-vivre.

La culture gauchiste mondialiste est achevée, permanente, figée, sclérosée, immobile, comme pétrifiée. Elle ne se discute pas, elle est là pour l’éternité. Elle exerce un monopole sur la pensée. Elle use d’une violence éperdue contre les opposants pacifiques.

En quelque sorte, une culture d’extrême droite, mais qui attribue ce terme infamant à ses détracteurs. Nous sommes effectivement à l’heure de l’inversion, inversion du Bien, du Beau, du Vrai, du Juste.

Jean Saunier

 

Les commentaires sont fermés.