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Réouverture de Notre-Dame de Paris

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Quel est le secret bien gardé -par le coq- de la flèche?

Situé à 96 mètres de haut, le nouveau coq de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été hissé au sommet de la flèche le 16 décembre 2023. Depuis, il garde précieusement trois reliques et deux documents.

Par Bertille Vaur - Valeurs Actuelles

Coup de chance ou miracle, le célèbre coq qui surplombe la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été retrouvé le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019 alors qu’on l’imaginait perdu au milieu des décombres. En effet, la veille, la flèche s’était effondrée emportant avec elle l’animal en cuivre et les précieuses reliques qu’il abritait. Mais, un architecte des monuments historiques le découvre sur un des bas-côtés de l’édifice où il avait été projeté.

LES TROIS RELIQUES

Entièrement cabossé, l’ancien coq de 30 kg forgé en 1835 sera exposé dans le futur musée Notre-Dame. Les trois reliques qu’il contenait, l’une de Sainte Geneviève, vierge et patronne de l’archidiocèse, l’autre de Saint-Denis, premier évêque de Paris, et une des 70 épines de la Sainte Couronne du Christ, ont, quant à elles, été nettoyées et insérées le 16 décembre 2023 dans le nouveau coq de 90 cm, en cuivre doré, dessiné par Philippe Villeneuve, architecte en chef. Les reliques des deux saints et un fragment de la croix avaient été déposés dans le précédent coq en 1859 par Monseigneur Morlot. En 1935, lors de sa restauration, Monseigneur Verdier avait remplacé le morceau de croix altéré par une épine de la Sainte couronne.

Dans une deuxième boîte a été ajouté un document sur lequel sont inscrits les 2 000 noms des compagnons qui ont œuvré à la restauration de la cathédrale et à la reconstruction de la flèche après l’incendie.

Un procès-verbal peint et calligraphié

Pour authentifier les reliques, un procès-verbal, signé par l’archevêque de Paris, Monseigneur Ulrich, a été joint aux précieux objets. Un autre exemplaire similaire sera exposé dans le musée. La réalisation de ce document de 14 cm sur 30, a été confiée à la calligraphe Nathalie Thomas et au peintre héraldiste Hyacinthe de Keranrouë, dont l’atelier se situe à Morlaix dans le Finistère.

Au-dessus du texte calligraphié, sur 8 cm de hauteur, l’artiste breton a représenté, les deux saints avec leurs attributs: un cierge, une bible et une bourse pour Sainte Geneviève et, Saint-Denis avec sa tenue d’évêque, sa crosse et la tête coupée. " En dessinant ce martyr, je pensais à tous les chrétiens d’orient et en particulier à Khaled Assaad, ancien directeur du site antique de Palmyre, en Syrie, qui a connu le même sort ", raconte le peintre. Pour la couronne d’épines, il a souhaité la représenter telle qu’elle apparaît aujourd’hui, tressée sans épine. Afin de " refléter l’aspect mystérieux mais aussi glorieux " de ces précieuses reliques, l’héraldiste a utilisé de la feuille d’or. Un véritable travail d’orfèvre.

L’ŒUVRE D’UNE VIE

En bas du procès-verbal, à l’endroit où l’archevêque a apposé sa signature, l’artiste a peint les armoiries du successeur des apôtres: un navire, symbole de la ville de Paris, et sur la voile, la grille de Saint Laurent, emblème du martyre du saint patron de Monseigneur Ulrich. Un sarment de vigne avec une grappe de raison est également représenté dans la partie supérieure du blason. Ce chef d’œuvre a demandé beaucoup de minutie à Hyacinthe de Keranrouë qui a dû réduire sur 4,5 cm le modèle qu’il avait peint sur une maquette de 14 cm de haut.

Comme la calligraphe, l’artiste n’a pas souhaité apposer sa signature à son œuvre. Pour autant, "c’est la peinture la plus importante de ma vie qui culmine à 96 mètres de haut, au-dessus de la cathédrale", raconte-t-il avec émotion. "Je peins des couronnes de princes, de rois, d’empereurs en permanence mais là c’est la couronne des couronnes celle de notre Seigneur, celle du Christ".

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