Le 12 Janvier 2021, les associations Mousse et Stop Homophobie, toutes deux pro LBGTIQA+, et 64 personnes déposent une plainte contre la SNCF devant la Commission nationale de l’informatique et des libertés, la CNIL. La plainte porte sur l’obligation de déclarer une civilité binaire, Monsieur ou Madame, lors de l’achat de billets de trains. Cette obligation aurait un impact sur les personnes non binaires, trans ou intersexes.
En Mars 2021, la CNIL rejette la plainte. L’affaire est portée devant le Conseil d’Etat. En Mai 2023, le Conseil d’Etat en réfère à la CJUE, Cour de Justice de l’Union Européenne.
Le 11 Juillet 2024, l’avocat général rejette la plainte, plaide en faveur des associations plaignantes.
Le 9 Janvier 2025, le CJUE se prononce en faveur de l’association Mousse, et laisse au Conseil d’Etat le soin de trancher. Selon la décision de la CJUE, "si la collecte de la civilité des clients d’une entreprise de transport avait pour seul objectif de personnaliser la communication commerciale, elle ne pouvait pas être considérée comme nécessaire à l’exécution du contrat entre l’usager et l’entreprise".
Le 31 Juillet 2025, le Conseil d’Etat annule la décision de la CNIL: "L’obligation faite aux clients d’indiquer leur civilité va au-delà des limites du strict nécessaire à la réalisation de l’intérêt légitime de SNCF Connect". Et le Conseil d’Etat condamne l’Etat à verser 3000 euros à l’association Mousse.
D’autre part, le Conseil d’Etat rappelle que l’exigence de noter Madame ou Monsieur violait le principe de "minimisation des données", inscrit dans le règlement général sur la protection des données. Ce règlement impose aux entreprises de ne collecter que les informations strictement nécessaires à la fourniture d’un service.
Toutefois, l’entreprise SNCF Connect indique: "Depuis mai, la civilité n’est plus une donnée collectée par SNCF Connect pour l’achat d’un billet de train en France… En tant que distributeur, SNCF Connect appliquait ce que les opérateurs de transport demandaient".
Donc désormais, demander systématiquement aux clients de préciser s’ils sont "Madame" ou "Monsieur" ne se justifie pas et devient interdit, sauf dans certains cas particuliers, par exemple les compartiments couchettes réservés aux femmes seules. La SNCF "ne peut pas imposer à ses clients de communiquer leur civilité". La SNCF n’a pas à demander l’identité de genre de ses clients.
Ainsi, après les noms de père et mère, remplacés par parent 1 et parent 2, les appellations Madame, Monsieur disparaissent du vocabulaire courant et immémorial. L’identité de genre des personnes ordinaires et binaires n’a plus cours.
Mais le 16 Juin 2025, le Défenseur des droits a publié une décision-cadre relative au respect de l’identité de genre des personnes transgenres: "Le Défenseur des droits efface le sexe biologique au nom du ressenti".
L’identité de genre pour les transgenres, c’est oui. L’identité de genre pour les hétérosexuels, c’est non. Belle preuve de pensée à la fois idéologique, dogmatique et contradictoire, incohérente.
Le sexe biologique est disqualifié systématiquement au profit du seul ressenti de genre. On efface le sexe biologique comme s’il n’existait pas.
Le vendredi 18 Juillet, la Haute Autorité de Santé a préconisé une prise en charge globale des adultes qui commencent une transition de genre. Elle appelle à mieux former les soignants, structurer l’offre et confier au médecin généraliste un rôle central. Elle rappelle que les soins de transition sont pris en charge intégralement par l’assurance maladie.
Ces décisions soulignent et confirment l’ascendant, l’emprise, et la mainmise du mouvement LBGTIQA+ sur toute forme de pouvoir: politique, administratif, médiatique, juridique. Le président de la République, les ministres, les élus nationaux et locaux, le Conseil d’Etat, le Conseil constitutionnel, les entreprises, les syndicats, l’Education nationale, se prêtent aux diktats du progressisme et avalisent toutes les " avancées " revendiquées par LBGTIQA+. Les gens du peuple, jamais consultés, jamais informés objectivement du problème, baissent la tête, consentent et se soumettent aux lois sociétales, sous peine de passer pour des retardés et des arriérés mentaux.
L’homosexualité a été rayée de la liste des paraphilies ou déviances répertoriées par l’OMS en 1973 et 1990. Durant les années 1970, des associations homosexualistes manifestent constamment en faveur d’une sexualité débridée. Le mot homophobie, lancé en Amérique du Nord en 1977, sert à dénigrer et disqualifier ceux qui soutiennent les mœurs, la mentalité, et la morale traditionnelles. On dit qu’ils respirent la phobie, ce qui les classe dans le groupe des fous et des haineux.
En France, avec le Code pénal de 1791, la Révolution dite française dépénalise l’homosexualité. En 1942, le régime de Vichy fixe l’âge du consentement pour un acte à caractère homosexuel à partir de 21 ans. Après Mai 68, les dirigeants référencés conservateurs épousent le mouvement. En 1974, Valéry Giscard d’Estaing abaisse l’âge légal des relations homosexuelles à 18 ans. En 1980, sous le gouvernement de Raymond Barre, l’amendement de 1960, classant l’homosexualité comme " fléau social ", est abrogé, sur proposition de Monique Pelletier, secrétaire d’Etat.
En 1982, sous la présidence de François Mitterrand, avec Robert Badinter, ministre de la Justice, l’Assemblée supprime deux amendements hérités de Vichy. Le premier abolit la distinction entre majorité homosexuelle et hétérosexuelle et abaisse la majorité sexuelle des personnes homosexuelles à 15 ans. Le second annule l’aggravation de l’outrage à la pudeur s’il s’agit d’un acte homosexuel.
15 Novembre 1999, sous le gouvernement de Lionel Jospin. Une loi instaure le PACS, pacte civil de solidarité, avec une promesse: on n’ira jamais plus loin. La France reconnaît alors légalement les unions civiles entre personnes de sexe opposé et aussi de même sexe.
En 2001 et 2002, sous la présidence de Jacques Chirac, deux lois interdisent les discriminations dans les domaines du travail et du logement.
En 2003, le terme " homophobie " est intégré au Code pénal en faisant une circonstance aggravante en cas d’agression.
30 Décembre 2004. Jacques Chirac promulgue la loi de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité: " Renforcement de la lutte contre les propos discriminatoires à caractère sexiste ou homophobe ".
- La transidentité n’est plus considérée comme une maladie mentale.
23 Avril 2013, sous la présidence de François Hollande. L’Assemblée vote la loi sur la mariage pour tou.te.s, loi portée par la ministre de la Justice Christiane Taubira. Cette loi rend possible le mariage des couples de même sexe et l’adoption par les couples homosexuels mariés.
18 Novembre 2016. La loi de modernisation de la justice du XXIe siècle permet d’aborder l’inclusion des personnes trans dans la société, notamment avec la reconnaissance de l’identité de genre et la transidentité comme critère de discrimination. Elle cherche à faciliter le changement d’état-civil pour les personnes trans.
- L’Union européenne est déclarée zone de liberté LGBTIQA+
Août 2021. Les couples femmes ont accès à la procréation médicalement assistée, PMA.
Ainsi, la marque politique des dirigeants ne compte pas. Le changement, les réformes vont toujours dans le sens du "progrès". Sur les sujets de société et de mœurs, les majorités de gauche, du centre, et de droite, promulguent des lois "morales", font passer des projets dits "avancés". La droite s’aligne avec bienveillance, se conforme à la majorité d’idées de gauche.
Un nouvel ordre moral est né. Les homosexuels des deux sexes ont obtenu tout ce qu’ils voulaient. Reste la gestation pour autrui, la GPA… et peut-être l’homosexualisation complète de la société?
La "transition de genre" fait l’objet de toutes les propagandes. Judith Butler, philosophe américaine, née en 1956, est l’instigatrice de ce mouvement transgenre, avec son livre paru en 1990, Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l’identité.
Dans cet ouvrage phare du féminisme radical, on peut lire: "Homme et masculin pourraient aussi bien désigner un corps féminin qu’un corps masculin; femme et féminin un corps masculin qu’un corps féminin".
La distinction sexe-genre " implique une discontinuité radicale entre le sexe du corps et les genres culturellement construits ".
Ainsi, le genre postule que l’identité sexuelle n’emprunte strictement rien à la nature. La division immémoriale de l’humanité entre hommes et femmes ne devrait donc rien à la nature, mais tout à la culture. Cette division hommes femmes pourrait être éradiquée par l’action révolutionnaire.
Pour Judith Butler, il faut détruire le genre et le sexe. "Etre un homme" ou "être une femme" consiste à réaliser les performances de la masculinité ou de la féminité. Ces actes sont censés exprimer son identité sexuée. Mais ces actes ne sont que des inventions fabriquées et maintenues grâce à des signes corporels. Donc il faut détruire le genre.
Le sexe est l’objet d’une construction de nature politique. Le terme sexe implique déjà une option -de pouvoir. Aux yeux de Judith Butler, on "nous inflige le sexe" comme on "nous inflige la vie".
L’individu est réduit à une nature corporelle ou charnelle qui lui impose un destin. La notion de sexe devient une sorte de véhicule de préjugés et d’intentions normatives. Donc il faut détruire le sexe. Il faut détruire le genre et le sexe.
L’idéologie du genre soutient la thèse de l’Homme nouveau du post-modernisme. Judith Butler définit l’ambition: "Rien de moins que la reconstruction de la réalité, la reconstruction de l’humain".
L’idéologie du genre entreprend une dissociation fondatrice, la dissociation de la sexualité et du sexe, du corps et de ses mœurs. Judith Butler avance que " la femme n’est qu’un attribut de n’importe quel sexe ".
La déconstruction-reconstruction doit être l’objet d’une conquête politique afin d’assurer la liberté du choix identitaire. La "citoyenneté sexuelle" est un objectif cardinal de la démocratie. En fait, le peuple n’est jamais ni consulté, ni informé, ni instruit.
C’est exactement ce qui se passe sous nos yeux. Et nous en arrivons à la suppression des termes père et mère, Madame, Monsieur.
Depuis la Révolution, toutes les lois maçonniques touchant aux mœurs ont eu pour but non pas le progrès de la condition féminine, mais la destruction de la morale chrétienne, de l’ordre naturel.
Le christianisme a mis fin au mythe de l’Androgyne, mythe aboli par la Genèse, qui différencie les sexes, mais réactualisé par la poésie " arabe ". Depuis le IIe siècle, les littérateurs hermétiques perpétuent un mythe de l’Androgyne, parce que pour eux, l’homme androgyne représente l’Homme parfait. La doctrine de l’amour courtois est l’expression exotérique, offerte à tous, de ce mythe de l’Androgyne.
Sous prétexte de féminisme, l’amour courtois réintroduit le mythe de l’Androgyne. Les littérateurs de l’amour courtois inaugurent un mensonge culturel contre le christianisme, l’accusation d’antiféminisme. Ils font croire à la position inférieure de la femme dans l’aristocratie médiévale.
Mais il y a des femmes éminentes dans les ordres chrétiens, telle Hildegarde de Bingen, et aussi dans l’aristocratie, telles Aliénor d’Aquitaine (1122-1204), reine de France puis d’Angleterre, et sa fille Marie de Champagne.
Le christianisme est la religion qui valorise le plus le féminin, car la femme, qui a une âme, est l’égale de l’homme pour le salut. Le christianisme offre également une nouvelle dignité à la femme par un mariage qui met fin à la polygamie orientale et lui accorde le droit à l’amour. La femme n’est plus un objet de plaisir. Les sexes sont unis devant Dieu par l’Eglise pour accomplir le dessein de Dieu, la procréation.
Le mariage sacralisé est un élément fondamental de la morale chrétienne. L’amour courtois fait l’apologie de l’amour extra-conjugal, prône l’adultère et la rupture sociale.
L’amour courtois, influencé par l’initiation orientale hétérodoxe, reprend les rituels orgiaques des religions cosmiques qui n’ont aucun respect pour la femme. L’amour courtois lutte contre le progrès de la condition féminine représenté par le mariage chrétien.
Les auteurs exaltent la femme en littérature parce qu’ils veulent s’opposer à la société masculine dont l’Occident chrétien a hérité du paganisme germanique. L’amour courtois est féministe contre le masculin occidental.
L’ode à la "dame" sert de masque à la philosophie. En effet, pour les auteurs hermétiques, la femme symbolise la "Sagesse", la Sophia de l’Orient, entendue comme sagesse humaine. L’amour de cette Sophia humaine est la philosophie.
Marie-Madeleine Davy, philosophe française (1903-1998), écrit: " Quand le philosophe parvient à l’androgyne, il abandonne sa tente de nomade et pénètre dans la maison de la sagesse ". Autrement dit, le littérateur hermétique est un initié qui atteint la perfection, l’Androgynat, en abandonnant la "tente de nomade", c’est-à-dire le lieu symbolique où sont gardées les Tables de la loi, le Décalogue.
L’amour courtois triomphera en Mai 68 et jusqu’à aujourd’hui. La question de l’androgynie hermétique est toujours d’actualité. Selon René Guenon, auteur français (1886-1951), dans l’initiation en sept degrés de la franc-maçonnerie spéculative, le dernier degré est la " reconstitution de l’androgynie hermétique ".
Le mensonge sur l’antiféminisme chrétien est très actuel, surtout depuis Mai 68. Les gauchistes ont gagné la guerre culturelle grâce aux médias maçonniques.
La révolution de Mai 68 n’a rien inventé. Elle va simplement plus loin que l’amour courtois. La société actuelle est nettement plus dégénérée que la société du XIIe siècle. La débauche s’est démocratisée. Les soixante-huitards ont rejoint les loges et le parti socialiste, puis le parti de Macron. Ils ont imposé la parité " homme femme ". Ils marient les homosexuels. Le mariage devient androgyne car les initiés se moquent complètement des femmes. Ils n’ont que faire des femmes, seulement des objets de plaisir. Ils opposent leur croyance inavouée en l’androgynie hermétique à ce qui reste du statut chrétien de la femme. Du divorce aux agressions sexuelles, et au crime d’avortement, où est le progrès de la femme?
Les harpies féministes avorteuses ne luttent pas pour la femme, mais contre la civilisation chrétienne. Le gauchisme est un retour aux mythes cosmiques pré-chrétiens, le gauchisme est donc réactionnaire.
La politique actuelle s’accompagne d’un retour à la barbarie, comme l’illustre l’assassinat, le sacrifice des innocents dans le ventre des mères.
La croyance en l’androgyne hermétique a été réintroduite en Occident par les auteurs des romans d’amour courtois. L’initiation amoureuse n’est pas catholique. Elle vise à déstabiliser le christianisme occidental par une confusion entre le Féminin ésotérique et le féminin de la tradition chrétienne.
De nos jours, la purge des mots père et mère, Madame, Monsieur, la domination sans partage des LGBTIQA+ tout ce qu'il reste de lettres dans l'alphabet, l’émancipation du transgenrisme, la promotion dissimulée de l’androgynat, de la "perfection", s’inscrivent dans la même veine, la destruction du christianisme, notamment le catholicisme, et le renversement de l’ordre naturel, des mœurs naturelles et ordinaires.
Jean Saunier
SAVOIR
La SNCF, via son site internet ou son application SNCF Connect, "ne peut pas imposer à ses clients de communiquer leur civilité" ("Monsieur" ou "Madame"), a jugé le Conseil d’État dans une décision publiée jeudi, conformément à un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). L’association LGBT+ Mousse dénonçait la pratique de SNCF Connect "qui oblige systématiquement ses clients à indiquer leur civilité" lors de l’achat de billets sur internet.