Du mêmisme, idéologie de l’indifférenciation, (03/02/2025)
…au dogme de la transition de genre
Avec le communisme, la promesse de perfection sociale réclame la suppression de toute propriété. Avec la religion humanitaire, ou religion des droits de l’homme, la promesse de perfection sociale réclame la négation de toute différence entre les humains. Au nom de l’humanité divisée, les droits de l’homme érigés en religion visent à la régénération des hommes par l’instauration sur terre du bien absolu. Le bien absolu met en oeuvre une idéologie de l’identité entre tous les humains.
Les peuples européens se sont dotés de longue date d’un haut niveau de savoir et de développement économique et social. Leur disparition constitue pour le millénarisme humanitaire l’équivalent de ce que fut pour le millénarisme communiste l’obsession de détruire la bourgeoisie.
Comme la religion séculière communiste, la religion séculière des droits de l’homme déteste de manière obsessionnelle les sociétés occidentales, leur ordre social, leur culture, leur savoir-vivre, leur bon sens, leur aisance matérielle, l’attachement à leur histoire, à leurs traditions, à leur passé, à leur roman national, du moins à ce qui reste de tout cela, car le patrimoine a déjà été entamé.
Depuis 1991, des militants révolutionnaires européens sont rendus orphelins du communisme par la disparition de l’Union soviétique. Ils se sont reconvertis dans le millénarisme des droits de l’homme. Ils espèrent la disparition d’un Occident corrompu, la réconciliation de l’humanité avec elle-même et l’avènement d’un homme nouveau. Les communistes avaient le même espoir.
Intellectuels et militants se sont rabattus sur la lutte pour les droits de l’homme. La civilisation de l’Europe occidentale était condamnée par le millénarisme communiste, parce que réputée bourgeoise et oppressive du prolétariat.
La civilisation de l’Europe occidentale est condamnée par le millénarisme des droits de l’homme parce que sa population est blanche, et parce que son niveau de vie est perçu comme une injustice. Les zélateurs du millénarisme des droits de l’homme sont eux-mêmes de grands bourgeois intellectuels ou financiers et se conduisent comme des tyrans fascistes. Ils font payer au peuple leur train de vie fastueux: la rigueur n’est pas pour eux, le métissage n’est pas pour eux, la servitude n’est pas pour eux. L’Europe occidentale se trouve mortellement menacée par la religion des droits de l’homme car l’existence de l’Europe occidentale contrevient, déroge au dogme qui sous-tend cette religion: le mêmisme.
Le socle de la religion humanitaire est un mêmisme d’origine gnostique. Le mêmisme est une idéologie de l’indifférenciation entre tous les humains, une idéologie de l’identité entre tous les humains. Alors, les humains doivent faire abstraction de tout ce qui les distingue les uns des autres, ne pas le dire, et même ne pas s’en apercevoir. C’est le dogme du "tous pareils", l’obligation de voir dans l’autre le même que soi. Le mêmisme exige que l’on proclame la parfaite identité de tous les hommes, et ce contre l’évidence. Le mêmisme, c’est le dogme de l’interchangeabilité des hommes.
L’idéologie du genre dans le domaine sexuel, la loi de parité homme-femme dans le domaine social, l’ordre de métissage dans le domaine ethnique, l’égalitarisme dans le domaine philosophique, illustrent parfaitement l’application du dogme du mêmisme.
La gnose et son thème de l’homme-Dieu préfigurent le mêmisme. Selon la gnose, la divinité destine un message aux hommes: "Je suis identique à toi, et tu es identique à moi". Pour la gnose, il y a une identité parfaite entre Dieu et l’homme pourvu d’une âme de lumière. L’homme est de même nature que Dieu. L’homme est le même que Dieu. Dieu est le même que l’homme.
Cette théorie relève du monisme métaphysique. Dieu et la Nature ne font qu’Un. Dieu et la Nature sont réunis dans le Grand Tout. L’Etre créateur, Dieu, et l’Etre créé, l’Univers fusionnent. Et chaque individu est une parcelle divine de cet ensemble. Indifférenciation entre la divinité et les hommes. Indifférenciation entre les humains porteurs d’une âme divine.
Toutes ces âmes sont des parcelles de lumière. Toutes ces âmes sont identiques entre elles. Toutes ces âmes sont interchangeables.
La différence des corps, la différence des intelligences, la différence des passions, la distinction des sexes, tout cela est sans importance.
La gnose fantasme l’indifférenciation sexuelle, elle rêve de son abolition.
La gnose spécule sur le moment où il n’y aura plus ni homme, ni femme, où les deux seront un. Pour la gnose, toutes ces différences sont contingentes, accidentelles. Les étincelles divines formant les âmes ont seules une identité. Ne compte que l’interchangeabilité de ces âmes, et donc l’interchangeabilité des hommes. C’est le règne du même. Je suis toi, et tu es moi.
D’après Serge Hutin, (1929-1997), auteur d’ouvrages sur l’ésotérisme: Le mêmisme constitue "un postulat fondamental de la gnose".
La religion séculière des droits de l’homme s’appuie sur le dogme mêmiste. Tous les hommes sont parfaitement interchangeables. Des Maliens ou des Turcs ou autres en nombre illimité peuvent remplacer des Français indigènes pour faire fonctionner correctement la France. C’est faux, mais c’est un article de foi, un dogme religieux.
Le Pacte de Marrakech reproduit cet article de foi, ce dogme religieux pour faire de l’immigration un droit de l’homme.
Au nom de ce dogme, les Européens sont sommés de disparaître en tant que civilisation, en tant que nations, sommés par le gnostico millénarisme de la religion des droits de l’homme. Pour se fondre dans le grand tout d’une humanité mondialisée.
Le millénarisme humanitaire est capable de broyer des millions d’êtres humains, physiquement, et physiologiquement, comme le millénarisme communiste l’a fait. Le projet du paradis humanitaire peut avoir son cortège de victimes, comme le projet du paradis communiste l’a eu. Dans les deux cas, au nom de l’amour. Dans les deux cas, avec des militants du même type.
Le millénarisme humanitaire projette l’accomplissement de la "perfection morale" par l’anéantissement de soi. Perfection morale plus proche de l’amoralité et de l’immoralité.
Ce projet évoque les suicides collectifs organisés par certaines sectes, comme celle du Temple solaire. L’idée de sainteté collective séculière ne vient pas du christianisme, mais de sa perversion, la gnose. Les Européens éprouvent une sensation de supériorité morale à s’effacer au profit d’autrui. Nous ne méritons pas de vivre, car en réalité, nous sommes infâmes. Tel est le mécanisme du masochisme occidental.
Pascal Bruckner, philosophe né en 1948, décrit ce mécanisme dans "La tyrannie de la pensée": "Ce masochisme est indispensable à l’amour de l’autre jusqu’au mépris de soi-même exigé par la religion des droits".
Si on déteste la religion chrétienne, la civilisation occidentale, la nation française, il est plus facile de s’effacer devant les intérêts, les modes de vie et de pensée de l’autre. La haine de soi, la culpabilisation, la repentance constituent un moyen psychologique de faire passer l’autre avant soi. Le masochisme européen est l’outil de la religion humanitaire.
Le thème de la haine de son pays, de la haine de sa civilisation est associé à l’amour frénétique de l’autre, surtout quand l’autre est l’ennemi. Ce thème a été brandi dans les années 1920 par le mouvement surréaliste, très épris d’ésotérisme, de gnose, de techniques d’illumination.
En 1925, dans une conférence, André Breton, écrivain français, (1896-1966), clame: "Les femmes de mon pays, de mon pays, remarquez bien, que je déteste, où tout ce qui est français comme moi me révolte à proportion que c’est français …".
Les surréalistes mettent en avant les cultures exogènes, extra-occidentales et entendent les prendre pour modèles.
Le programme de la haine de soi devient la pensée officielle, pensée unique imposée par la religion des droits de l’homme. Les Européens n’ont plus le droit de s’estimer, ni de s’aimer.
Le modèle classique de la démocratie libérale est souveraineté du peuple, et protection des citoyens contre les excès du pouvoir au moyen des libertés publiques. Dans sa nouvelle version, la démocratie est devenue le culte de l’universel, et l’obsession de l’ouverture à l’autre, avec dévalorisation corrélative de la souveraineté du peuple Les valeurs de la religion des droits de l’homme sont les vraies valeurs démocratiques. Ces nouvelles valeurs sont exclusivement universalistes.
Aucun peuple européen ne peut plus se sentir légitime, puisque seule l’humanité est légitime. Pourtant, les peuples européens avaient une identité, un contenu humain, une histoire, une civilisation. Mais la religion humanitaire impose une dévotion fanatique envers l’universel.
La question de l’identité est interdite aux Européens par le despotisme anti raciste, lequel est un des visages de la religion des droits de l’homme.
Dans les pays européens, les seules revendications identitaires acceptées émanent, soit des étrangers, soit des personnes ayant la nationalité du pays, mais dont l’origine est étrangère. L’Europe occidentale érige son droit en religion d’Etat porteuse d’un universalisme tyrannique. Elle impose le projet gnostico-millénariste d’une humanité unifiée grâce à l’amour de l’autre jusqu’au mépris de soi.
Les autres civilisations ne sont pas concernées par ce projet, d’où une position de faiblesse de la civilisation occidentale. Le caractère intolérant du culte des droits de l’homme a des effets mortifères pour la civilisation européenne menacée de disparition. La morale des droits de l’homme devenue notre religion d’Etat est le Moloch, le démon dévorant auquel nos peuples se sacrifient dans une transe collective, dans une allégresse quasi unanime, dans une extase commune.
Ainsi, la religion des droits de l’homme, religion politique, semble refléter toutes les vertus: liberté, égalité, fraternité, morale, humanisme, amour, générosité. Les contestataires sont relégués au rang de fascistes, racistes, phobes en tous genres. Ils incarnent le Mal, l’Erreur, et le Complot. Ils peuvent donc être poursuivis. Les droits de l’homme ont pris la suite du communisme comme projet universel de salut, comme promesse de règne du bien sur la terre.
Au nom de ce mêmisme, de cette indifférenciation, de cette uniformisation, le transgenrisme est reconnu comme une " vérité scientifique".
A Pau, en Août 2023, un homme devenu femme est venu en consulatation avec son compagnon. Le docteur Victor Acharian, gynécologue palois, se déclare incompétent et refuse d’examiner gynécologiquement cet homme en transition. Il déclare:
"Je n’ai aucune compétence pour m’occuper des hommes, même s’ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes".
SOS homophobie et SOS Transophobie ont déposé chacune une plainte directement auprès du procureur de la République.
Le Conseil régional de l’Ordre des médecins a sanctionné le gynécologue par six mois d’interdiction d’exercer, dont un ferme. En attendant l’éventuel procès en correctionnel.
Avec cette condamnation, les conceptions du positivisme d’Auguste Comte s’imposent aujourd’hui dans l’inconscient politique occidental. La " science " doit devenir la seule boussole de l’organisation sociale. Cette organisation ne peut se mettre en place que sous le régime de la nécessité, la nécessité découlant de la loi scientifique. Par exemple, la société doit s’adapter au dogme scientiste de la transition de genre.
Ainsi, la première marche du totalitarisme est franchie: la perversion de la loi fonctionne. Le transhumanisme apparaît comme le nouveau récit sur le monde. Les lois de la "science" sont les seules formes de transcendance.
L’état totalitaire substitue les lois de l’évolution aux lois de la morale, et crée ainsi la figure de l’être exclu de la cité, déconsidéré, déshumanisé. La loi de la technologie doit régner. Tous ceux qui la contestent ou s’y opposent doivent être sanctionnés. Ainsi le docteur Victor Acharian.
Le pouvoir s’approprie le corps humain de manière biopolitique.
Jean Saunier
P.S.: Je laisse la responsabilité de ses dires à l'auteur (NDLR)
07:57 | Tags : société, science, religion, opinions, histoire | Lien permanent | Commentaires (0)