Déclin des performances scolaires et responsabilité des pédagogues (24/05/2025)

D’après The Epoch Times, et Breizh-Info, les performances scolaires déclinent malgré une dépense accrue au profit de l’Education nationale: 55 milliards d’euros en 2022, contre 46 milliards en 2013. La dépense par élève est passée de 6 470 euros à 7 920 euros. La Cour des comptes estime que le fonctionnement de l’école primaire est " en décalage avec les besoins de l’élève". L’école primaire française accuse un retard préoccupant en matière d’efficacité et d’équité.

Dans le même temps, le nombre d’élèves a diminué de 6,6%. Des réformes et un discours ministériel ont martelé la priorité au primaire. Le taux d’encadrement a légèrement augmenté. Des milliards ont été injectés dans les dispositifs d’aide individualisée, ou de dédoublement de classe.

"En dépit d’une augmentation constante ces dix dernières années de la dépense consacrée à l’école primaire (maternelle et élémentaire), le niveau des élèves a suivi une tendance inverse".

Les résultats des élèves ne se sont pas améliorés. Selon les enquêtes internationales, les élèves français restent à la traîne dans les compétences fondamentales: lecture, mathématiques, compréhension de texte. Les élèves lisent de plus en plus mal. Les fondamentaux ne sont plus acquis en fin de primaire.

Le redoublement a chuté, en raison des consignes administratives. Les élèves issus des niveaux les plus modestes restent les plus exposés à l’échec scolaire.

La Cour des comptes explique "ce déclin des performances scolaires des élèves, notamment vis-à-vis de nos voisins européens":

La France " dépense moins que les autres pays dans l’enseignement élémentaire".

L’organisation du temps scolaire "n’apparaît pas prioritairement conçue en fonction des élèves ", ainsi la semaine de quatre jours, " à nouveau devenue la règle largement majoritaire depuis 2017".

Les objectifs pédagogiques trop nombreux ou contradictoires.

Les indicateurs de performance trop peu utilisés.

L’absence de statut hiérarchique des directeurs d’école.

Le manque de marges de manœuvre financières suffisantes des collectivités locales.

Le temps consacré à l’école, en-dehors et en famille.

" Une dépense mal évaluée qui ne cesse de croître".

Selon la Cour des comptes, il existe une " impérieuse nécessité de repenser le modèle actuel de l’école ", et notamment d’assurer "une plus forte cohérence entre activités scolaires, périscolaires et extrascolaires", pour prendre "davantage en compte les besoins globaux de l’enfant".

Recentrer l’école primaire sur l’acquisition de fondamentaux.

Redéfinir les objectifs des cycles d’apprentissage.

Cibler les moyens sur les territoires réellement défavorisés.

Renforcer la formation continue obligatoire des enseignants.

Instaurer une évaluation rigoureuse des résultats à tous les niveaux (élèves, enseignants, écoles).

Donner un véritable statut de chef d’établissement au directeur d’école.

Le diagnostic est exact, mais les mesures préconisées, purement théoriques et administratives, resteront lettre morte si on ne s’attaque pas aux fondements philosophiques de l’école, le pédagogisme, le constructivisme, l’égalitarisme, si on ne remet pas en cause les pédagogues officiels, si on ne supprime pas le collège unique (la sélection se fait naturellement, obligatoirement, tardivement, avec des conséquences dramatiques), si on ne consacre pas le temps nécessaire aux apprentissages et si on ne revient pas à une Instruction publique et à des pratiques traditionnelles. En quelque sorte, une refonte totale de l’école et non une refondation de l’école. Refondation dont parlent à l’envi les politiciens qui appliquent la méthode de Tancrède Falconeri dans le Guépard de Luchino Visconti: "Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change", c’est-à-dire, " Il faut que tout change pour que rien ne change".

Depuis les années 1960, de nombreuses réformes de l’enseignement furent accomplies par les pouvoirs publics. On jeta par-dessus bord les lois fondamentales de la connaissance intellectuelle et de l’apprentissage du savoir. Toutes ces réformes vont dans le même sens et appliquent les théories des pédagogues. Nous sommes en présence d’un système utopiste.

Ce système utopiste s’est enrichi et renforcé au fil des siècles, devenant doctrine d’Etat. Ce système utopiste réglemente l’enseignement et l’éducation. Les politiciens n’en connaissent pas d’autre. Ce système ne veut rien connaître ni de l’intelligence, ni de la mémoire, ni du savoir. Ce système traite l’enfant comme un objet façonnable et manipulable à volonté. Érasme de Rotterdam, grand humaniste, et grand littérateur, est le père de cette pédagogie utopiste. Les pédagogues des siècles suivants, Coménius, Locke, Rousseau, Condorcet, plusieurs pédagogues contemporains, comme Claparède, Dewey, Piaget, Meirieu, sont les fils et les disciples d’Érasme.

L’enfant des pédagogues n’est pas intelligent. Pour eux, au début de l’existence, il n’y a rien. De la chair, et quelques sensations. Pas d’intellect, pas de capacité innée de comprendre.

Coménius écrit: "À l’origine, l’homme n’est rien". L’instruction et l’éducation créent l’homme. Il appelle les écoles des "fabriques d’hommes".

Érasme dit que le petit enfant, masse de chair mal dégrossie, est malléable à volonté. Il revient à l’éducateur de le "façonner".

Rousseau reprend le mot "façonner" et dit: "On façonne les hommes par l’éducation".

Ces idées de fabrication et de façonnage marquent pendant longtemps la pensée pédagogique.

Ces pédagogues ne croient pas que cette intelligence soit active, soit capable de "saisir les principes". On dirait que cet enfant ne pense pas.

Pour Rousseau, l’enfant n’apprend que par besoin, intérêt et nécessité. L’opération est dans la transformation des sensations en idées. Il n’y a pas d’opération de l’intelligence. Emile invente le savoir par ses expériences. Il invente les lois de la réfraction en plongeant un bâton dans l’eau. Il ne doit jamais recourir aux leçons, mais toujours à l’expérience. L’apprentissage risque de durer longtemps.

Pour exercer l’intelligence, pour faire naître le plaisir d’apprendre, encore faut-il qu’on apprenne! Et qu’on exerce la mémoire! Il semble qu’on ne sait plus ce que c’est que d’apprendre. La grande mode, c’est "apprendre à apprendre", mais plus on apprend à apprendre, moins on apprend.

Le statut du savoir se dégrade. Le savoir perd en qualité, le savoir cesse d’être une fin en soi. Le savoir devient une utilité, un instrument, un moyen. On ne recherche plus le savoir pour lui-même. Il doit servir à quelque chose.

On donne la priorité aux sciences physiques et aux mathématiques dont l’utilité pratique ne fait aucun doute, du moins le pense-t-on ainsi.

On se demande si le savoir des disciplines littéraires n’égare pas ou ne trompe pas ceux qui l’acquièrent.

Les humanistes et Coménius disent que, aux règles de grammaire, il faut préférer la pratique de la langue. Ce qu’ils résument par cet adage: Usus non praecepta = ne pas utiliser les règles. Claparède dit: "Il n’importe en rien qu’un élève sache si une proposition est principale ou non". On se défie de l’histoire. Nicole dit: "C’est un amas confus de faits".

Rousseau écrit: "L’histoire est défectueuse". Et " Plus les hommes savent, plus ils se trompent". Les philosophes des Lumières proscrivent les langues anciennes comme inutiles.

TOUT LE SAVOIR NE SERAIT-IL PAS MAUVAIS?

Les pédagogues de "l’école active" remettent en question l’ensemble des savoirs scolaires.

Par exemple, Dewey juge perdu le temps passé à enseigner ces savoirs. Il pense que rien de tout cela ne sera utile dans la vie. Les temps modernes ambitionnent de supprimer le savoir, au moins de le rétrécir. Ainsi, le statut du savoir s’est considérablement dégradé.

Le professeur gagne en importance, mais il n’est plus le maître, il n’est plus respecté.

Pour Coménius, l’enfant n’existe pas sans lui. Le professeur façonne l’enfant, remplace le père jugé incapable. Chez Rousseau, le gouverneur de l’enfant ne remplace personne, car le père et la mère n’existent pas.

Pour les théoriciens de " l’école active ", pour Meirieu, les parents existent, mais ce sont la pédagogie et le pédagogue qui forment l’enfant. Ce dernier n’est presque rien au début de sa vie, son intellect est passif. Le pédagogue le construit entièrement, la famille n’a pas à s’en mêler.

Le pédagogue est l’intelligence active de l’enfant, il guide, il rassure, il invente la bonne méthode. Etre pédagogue, c’est être magicien.

Pourtant, son statut ne s’améliore pas. La profession tient plus de place, mais perd en dignité, en autorité, et en respect. La profession n’est plus libérale, elle est devenue un art mécanique. Le professeur est comparable à un mécanicien qui déverse le savoir, et quel savoir?

Le professeur est comparable à un modeleur qui façonne une matière brute. Il n’est plus le maître. Car le maître stimule et commande une intelligence active. Le maître oblige l’intelligence active à s’exercer, c’est à dire à travailler.

Le professeur n’est plus le maître, parce qu’il ne punit plus, parce qu’il ne corrige plus. On ne dit plus les maîtres, les professeurs, mais les enseignants, devenus des participes présents.

L’enfant est prisonnier et manipulé. Au début de sa vie, l’enfant n’est rien. Il n’est pas grand-chose ensuite, puisque son intelligence est passive. S’il a de la mémoire, il ne doit pas trop s’en servir. Les exercices de mémoire ne sont pas prisés par les pédagogues. Montaigne dit: " Savoir par cœur n’est pas savoir".

Cet être sans intelligence et de peu de mémoire est livré aux mains du pédagogue chargé de le façonner. Sans lui, il ne peut rien apprendre, sans lui, il ne peut rien comprendre. Il est donc dépendant. Rousseau veut qu’Emile soit emprisonné. Il ordonne à son gouverneur:

"Emparez-vous de lui, et ne le quittez plus qu’il ne soit homme".

Quand le gouverneur prend sa retraite, Emile a vingt-quatre ans, vingt-quatre ans d’enfermement. Si Emile lisait, il pourrait s’évader quelque temps. Mais il ne doit pas lire. Rousseau écrit:

"Je hais les livres", et encore: "Les livres sont le fléau de l’enfance".

Déjà Coménius disait: " Avec les livres, les plus sages peuvent être trompés".

Pourquoi une telle aversion pour les livres? La lecture est un refuge. Elle permet à l’enfant de sortir du carcan pédagogique, d’échapper un moment au gouverneur. Le livre, c’est la liberté. C’est pourquoi les gouverneurs ne l’aiment pas.

Et aujourd’hui? Les enseignants proposent des lectures à leurs élèves, mais ces lectures sont soigneusement sélectionnées, tant en littérature, qu’en histoire ou en philosophie. Des lectures pornographiques, oui, mais surtout pas de lectures qui contestent l’ordre établi, le nouvel ordre mondial. Surtout pas de lectures qui remettent en cause l’idéologie totalitaire libérale-libertaire, immigrationniste et LGBTiste. Surtout pas de lectures qui libèrent les individus du carcan mondialiste.

L’enfant n’est pas seulement prisonnier, il est manipulé, il est trompé. Érasme dit: "Cet âge doit être trompé".

On le trompe de diverses manières. En lui faisant croire que le travail est un jeu. En lui faisant croire qu’il est libre alors qu’il est prisonnier. En lui faisant croire qu’il a des droits, qu’il peut tout apprendre. En lui faisant croire que le succès sera toujours au bout.

Coménius: Avec une bonne méthode, il est "impossible de ne pas réussir". Meirieu: L’école utopique est celle de "la réussite pour tous".

En fait, apprendre n’est pas un jeu, savoir se mérite par le travail.

Le comble de la duperie est la théorie des pédagogues de l’école active: l’enfant est sujet de l’instruction, et non plus l’objet de l’instruction. Autrement dit, l’enfant s’instruit par lui-même, il s’auto-éduque.

Professeurs et éducateurs ne sont là que pour l’aider. On attribue à l’enfant un pouvoir qu’il n’a pas, et qu’il n’aura jamais. Un enfant ne peut pas construire son savoir sans un apport de connaissances fondamentales transmises par un maître ou un professeur. Et à la base de ces connaissances, la lecture au double sens de déchiffrage et de compréhension, la grammaire, l’orthographe, la maîtrise de la phrase, l’expression écrite ou la rédaction, les règles de calcul élémentaires.

L’éducation socialise l’enfant. Les pédagogues veulent que l’enfant soit socialisé, c’est-à-dire préparé à s’intégrer dans la société. Cette ambition est à première vue légitime et souhaitable.

Depuis le XVIe siècle, les pédagogues ne croient pas à la sociabilité naturelle, ils ignorent les vertus, jusqu’au mot lui-même. Ils veulent doter l’enfant de qualités spécifiquement sociales, sorte d’ingrédient supplémentaire ajouté à la nature.

Les humanistes lui enseignent la civilité. Locke et Condorcet lui offrent un petit code de conduite.

Rousseau lui apprend à tirer parti des autres, lui enseigne les principes du Contrat social, et le prépare à adhérer à la " volonté générale".

Les pédagogues marxistes ajoutent à tout cela l’éducation collective. Les enfants ne sont plus élevés par leurs parents, mais par la société.

Les pédagogues contemporains veulent apprendre aux enfants ce qu’ils appellent " l’altérité ", le vivre-ensemble. La formation à l’altérité consiste à " apprendre ensemble". Apprendre quoi? La famille qui isole l’enfant est incapable d’assumer une telle formation. Il est interdit à l’enfant d’apprendre tout seul. Celui qui refuse " d’apprendre ensemble " est renvoyé de l’école. Ainsi en décide Meirieu.

Le but de la socialisation de l’enfant est de transformer la société. Les pédagogues utopistes veulent changer la société.

Les pédagogues contemporains veulent établir une véritable démocratie pour vraiment renouveler les temps. Mais quelle démocratie? Ils veulent aussi changer l’homme.

Déjà Rousseau proposait de fabriquer un " sauvage citadin ", type vraiment inédit d’être humain.

Les pédagogues de "l’école active" dressent un plan de "modification des attitudes". On construira le bipède humain des années à venir. Meirieu conclut que tout jeune professeur est un " bâtisseur d’humanité".

L’utopie des pédagogues se résume à quelques grands traits: négation de l’intellect inné, dévalorisation du savoir, manipulation de l’enfant scolarisé.

Aujourd’hui, l’enfant formaté dans et par l’école doit donner naissance à l’homme nouveau tant attendu déjà par les marxistes et les nationaux socialistes, par Lénine, Staline, Hitler.

Un homme déculturé, décérébré, déraciné, asexué, nomade, interchangeable, servile, esclave mental. Un homme masse. L’homme générique de Marx. L’enfant doit être " façonné ", ou même créé par son éducation.

L’utopie pédagogique prétend fabriquer l’enfant, s’emparer de l’enfant, se servir de l’éducation pour créer une société nouvelle et transformer le monde.

L’éducation socialisante s’oppose totalement à l’éducation chrétienne et à l’éducation laïque au sens fort du terme.

Selon la doctrine chrétienne, l’homme n’est pas le produit de son éducation, pour l’essentiel de lui-même. Il vient au monde avec son âme raisonnable et tous ses dons naturels.

Sa destinée d’être humain est de recevoir l’éducation, et par l’éducation, le patrimoine intellectuel et moral accumulé au long des siècles.

L’éducateur chrétien et l’éducateur laïque ne créent pas l’homme, ils ne façonnent pas l’homme. L’éducateur chrétien et l’éducateur laïque exercent et éveillent l’homme afin qu’il puisse devenir bon et même parfait, afin qu’il puisse donner le meilleur de lui-même.

L’éducateur chrétien et l’éducateur laïque instruisent l’homme des différents savoirs et de son futur métier.

L’éducateur enseigne l’homme, lui fait connaître les religions. Ensuite, l’homme choisit en toute liberté, et en connaissance. Pour l’éducateur, l’éveil de la personnalité de l’enfant et l’acquisition du savoir doivent être menés de front. L’enfant doit apprendre et savoir.

Les éducateurs naturels sont les parents. Fondement de la société, la famille est aussi la première société de l’enfant. Pas question de soustraire l’enfant à l’influence de la famille. Pas question d’imposer une idéologie à l’école et d’endoctriner l’enfant.

En matière de religion, d’histoire, de philosophie, l’école est là pour présenter les diverses positions, les diverses croyances, les diverses opinions, les diverses thèses, les diverses pensées. Ensuite, l’enfant réfléchit, choisit, et peut même évoluer, changer au cours de sa vie.

L’école est là pour aider la famille dans sa tâche, mais elle est seulement son auxiliaire. L’éducation chrétienne, l’éducation laïque au sens fort du terme, n’ont pas le changement de société pour but, et encore moins le changement de civilisation.

L’éducation chrétienne, l’éducation laïque au sens fort du terme, contribuent à l’amélioration de la société, à l’amélioration des enfants.

L’utopie des pédagogues ressemble à l’utopie politique, l’utopie inventée par Thomas More, chanoine, philosophe, historien anglais, (1478-1535), l’utopie réalisée par la révolution bolchevique.

Plusieurs caractères de l’utopie politique se retrouvent dans l’utopie pédagogique:

le refus de la réalité déjà créée,

la fabrication en entier de l’homme par la société,

l’exclusion de la famille, la négation de l’homme,

la haine de l’être et le refus de Dieu.

L’utopie politique se réalise dans le travail obligatoire et dans le goulag. Ainsi, l’idée du bonheur de l’humanité a engendré le malheur de chaque homme particulier. Monica Papazu, écrivain, chercheur d’origine roumaine et vivant au Danemark, née en 1954, explique que, dans l’utopie, le malheur existe dès le départ. Elle écrit:

" Si l’utopiste parle de la joie, du bonheur, de la générosité des sujets de la Cité, il ne parle en réalité que du bonheur planifié, de la liberté organisée, ou de l’altruisme obligatoire ", c’est-à-dire du collectivisme imposé.

L’utopie pédagogique se prête à la même analyse. Elle annonce l’élève parfaitement éduqué, pleinement adapté à la société où il est appelé à vivre. Devenue réalité, cette utopie produit l’ignorance et l’incompétence.

De même que le malheur se trouve au départ de l’utopie politique, l’échec est inscrit au commencement de l’utopie pédagogique.

Les pédagogues annoncent "la réussite de tous", mais ils proscrivent les véritables moyens d’apprendre et dévaluent le savoir lui-même.

L’utopie pédagogique se trouve aujourd’hui en position de force, parce qu’elle rassemble en elle toutes les illusions produites en ce domaine lors des siècles précédents.

Pendant longtemps, les utopies conçues depuis le XVIe siècle n’ont pas subi l’épreuve de la réalité, et ont conservé leur crédit. Les pédagogues contemporains s’en réclament sans crainte d’être démentis.

Le mirage pédagogique actuel est fait de tous ces fantasmes, de tous ces leurres accumulés. Il exerce une grande force d’attraction sur les esprits mal informés et nombreux. L’inapplication faisait la force de l’utopie pédagogique.

Aujourd’hui, l’utopie pédagogique est en position de faiblesse, à cause de son application, à cause de sa mise en pratique. L’application fait sa faiblesse.

Depuis les années 1947, avec le projet Langevin-Wallon, l’école est déconstruite systématiquement, progressivement, par étapes, et méthodiquement, selon un plan concerté, selon une volonté cachée.

Depuis les années 1968, les gouvernements et les institutions internationales s’efforcent de soumettre la réalité de l’éducation à l’utopie, ils sont séduits par ses promesses.

Or, les effets sont désastreux, calamiteux: généralisation de l’ignorance, paralysie des intelligences.

Dès lors qu’on a reconnu le mal, on peut essayer de l’éviter. Nicolas Berdiaev, philosophe russe, (1874-1948), le disait à propos de l’utopie politique. Après la révolution de 1917, il écrivait que les utopies s’étant avérées réalisables, il était devenu nécessaire d’envisager les moyens de les éviter.

L’exposition quotidienne du désastre scolaire français n’empêche nullement l’Education nationale de continuer à fabriquer des ignorants, futurs hommes nouveaux.

Il ne suffit pas de constater les effets, de déplorer les effets. Pour favoriser le retour à une école non utopique, nous devons aller à la source du mal. Nous devons démasquer le mensonge des pédagogues. Nous devons montrer comment, sous des apparences séduisantes, sous des discours hypocrites, ils cachent la haine de l’être et le refus de la connaissance. Nous devons aussi montrer comment l’école républicaine est devenue élitiste.

Une école d’excellence est réservée aux enfants des élites. Mais même dans cette école d’excellence, la déculture a fait son apparition, et les diplômés sortants présentent souvent des déficiences culturelles.

Dans les zones prioritaires, l’école est dotée de subventions nettement supérieures. Malgré ces allocations exceptionnelles, cette école n’obtenait pas de bons résultats, et pour cause, on n’avait pas changé les méthodes. Alors, depuis quelque temps, l’école des quartiers revient aux méthodes traditionnelles et continue à recevoir une assistance préférentielle.

Enfin, l’école des petits Blancs est volontairement vouée à l’utopie pédagogique. Les enfants français de souche ne doivent pas apprendre, pas savoir, pas connaître. Il y a une volonté politique délibérée de les éliminer et de les remplacer.

Jean Saunier

 

09:20 | Tags : histoire, politique, société | Lien permanent | Commentaires (0)