Mexicanisation de la France (17/05/2025)

le laxisme des pouvoirs publics face à l’explosion du crime organisé

Pierre Noizat ne tourne pas autour du pot au sujet de l’origine ethnique de la nouvelle mafia "française": cet entrepreneur de cryptomonnaie et patron de Paymium, dont la fille a été victime d’une tentative d’enlèvement en plein Paris et en plein jour, regrette qu’il faille "adapter nos comportements aux criminels", ceux-là mêmes "qui disent aux femmes de porter des jupes moins courtes si elles ne veulent pas se faire violer".

"Plein de gens n’hésitent pas à mettre des cibles sur les entreprises, sur les riches", dénonce Pierre Noizat qui fait le constat, avec beaucoup d’autres, que la société française est gangrenée par l’hyper-violence.

Il n’a pas hésité à parler, comme Éric Larchevêque, ex-patron de la société Ledger, de "mexicanisation de la France" à l’origine de l’instillation d’une "forme de terreur" dans l’Hexagone.

"On est en plein dedans, la violence dont ma fille a été victime est quotidienne pour plein de gens en France", déplore-t-il, évoquant le laxisme des pouvoirs publics qui "nous met tous en danger".

"Cela fait 15 ans que je suis conscient des risques, poursuit-il, cela fait 15 ans que je suis actif sur le secteur, j’étais l’un des premiers en France et dans le monde, des gens ont pu faire des hypothèses sur mon patrimoine et se raconter des histoires".

Pour assurer sa sécurité et celle de sa fille, il a regretté qu’aucune solution d’urgence ne lui ait été proposée et a confié avoir dû faire appel à un service de sécurité privé. "Nous n’avons pas eu le choix", a-t-il concédé, déplorant d’"être en train de sécuriser l’enfer".

Alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a réuni la semaine dernière les principaux entrepreneurs du monde de la cryptomonnaie, et ce, justement pour "travailler à leur sécurité", Pierre Noizat évoque sans détour une "opération de communication de la part d’un homme politique qui souhaite se faire élire", "pas forcément trouver des solutions".

Face à ce qui est la cinquième affaire d’enlèvement – réussi ou non – en moins de deux ans dans le monde des cryptomonnaies, l’entrepreneur s’est montré désabusé, convaincu que le ministre ne sera pas en mesure de proposer des solutions concrètes. "Je pense que Monsieur Retailleau a un peu une mission impossible, car il doit régler un problème plus gros que lui", a-t-il assuré. "Est-ce qu’on sait réprimer le crime dans ce pays?", a-t-il interrogé ensuite.

Les pouvoirs publics préfèrent traquer une "menace fasciste" totalement imaginaire plutôt que de s’occuper de la violence quotidienne que subissent les Français.

Avec plus de 1 000 agressions par jour dans notre pays, le phénomène dépasse évidemment le petit monde de la cryptomonnaie. Toutes les villes françaises sont désormais touchées par l’hyperviolence. Sans surprise, Marseille est en tête du hitparade. L’année 2023 a été d’une intensité sans précédent du fait de la succession de règlements de comptes mortels entre DZ Mafia ("DZ": el Djazaïr = l’Algérie) et Yoda (une autre mafia ethnique) à Marseille, selon une note rédigée par le Service d’information, de renseignement et d’analyse sur la criminalité organisée (Sirasco).

Selon une note de la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ), entre 2021 et 2024, les assassinats et tentatives d’assassinat ont augmenté de 33% en France. La France dépasse aujourd’hui la Belgique et les Pays-Bas en nombre de morts, alors même que ces deux pays concentrent une densité de groupes criminels bien plus importante que dans l’Hexagone.

C’est encore la situation à Marseille qui explique la baisse des assassinats en 2024 constatée (367 faits, 525 victimes dont 110 décédés). Cette diminution résulte en effet de "l’apaisement de cette guerre interne" entre la DZ Mafia et Yoda, mais "ne doit pas masquer une tendance qui reste nettement à la hausse, y compris dans les petites et moyennes villes autrefois épargnées par ces tensions".

Encore une fois, le phénomène dépasse le cadre des règlements de compte inter-clans. C’est la société française dans son ensemble qui est touchée.

Nîmes, Rennes, Dijon… La note relève qu’entre 2021 et 2024, le nombre de villes touchées par ce phénomène a augmenté: 144 communes en 2021, 173 villes recensées l’année dernière. Certains experts utilisent même le terme de "marseillisation" pour qualifier ce phénomène.

Ce que les enquêteurs constatent à Marseille s’applique au reste de la France. Les auteurs de la note soulignent ainsi que les auteurs des assassinats sont de plus en plus jeunes. Ainsi, 23% des enquêtes élucidées impliquent des tueurs à gage de moins de 20 ans, rémunérés jusqu’à 20000 euros par contrat. Ils sont généralement recrutés sur les réseaux sociaux et ont de plus en plus recours au kidnapping et à la torture.

"Une autre tendance marquante est le recours à la sous-traitance", relève la police judiciaire dans la note. "Les groupes criminels organisés externalisent de plus en plus leurs coups de force et représailles".

Les policiers constatent qu’ "aujourd’hui, le ‘savoir-faire’ marseillais s’exporte sur tout le territoire tandis que des équipes professionnelles originaires d’Île-de-France agissent à Toulouse, Rennes, Amiens, Lyon, Nice, mais aussi à Marseille".

Dans la note, la police judiciaire relève que "des clans perpignanais en conflit [ont] ainsi fait appel à des mercenaires bulgares et à une équipe de tueurs marseillais.

Des équipes franciliennes, liées au narcotrafic, exécutaient quant à elle des contrats au bénéfice de la Mocro Maffia", à savoir la mafia marocaine.

Nouveau phénomène marquant en 2023, les magistrats, avocats, personnalités politiques ou journalistes sont dans le viseur des narcotrafiquants. La note s’appuie sur plusieurs exemples marquants pour étayer ce propos: les menaces en novembre dernier à l’encontre de la directrice de la maison d’arrêt de Nancy et deux magistrats par un détenu membre de la DZ Mafia. Ou encore en février dernier en Côte-d’Or, à Norges-la-Ville où un commando de quatre personnes s’apprêtait à enlever un avocat à la sortie de sa maison.

"La criminalité organisée cherche délibérément à instaurer un rapport de force avec l’État", affirme cette note qui insiste sur le rôle joué par l’organisation criminelle marseillaise:

"En France, la montée en puissance de certains groupes comme la DZ mafia pourrait faire peser des risques (…) sur les institutions" selon le Sirasco.

"Le degré actuel de violence de cette organisation et les menaces déjà proférées à l’encontre de représentants des institutions laissent craindre qu’ils n’attentent effectivement à la vie de certains d’entre eux. D’autres réseaux criminels ont pu projeter des actions similaires", poursuit la note.

LA BELGIQUE ET LES PAYS-BAS SONT DEJA DES NARCO-ETATS. LA FRANCE EST EN BONNE VOIE.

La tiers-mondisation de la France n’est que la conséquence des 500 000 entrées d’immigrés par an. Et l’explosion de l’hyper-violence sur l’ensemble du territoire n’est qu’un des dégâts collatéraux de cette submersion migratoire.

Henri Dubost

08:25 | Tags : opinions, politique, société, actualité | Lien permanent | Commentaires (0)