Fascistes contre communistes: deux factions de la franc-maçonnerie (08/03/2025)
Les Fils de la Veuve ont tenu un grand rôle aux XIXe et XXe siècles. Les adorateurs du " Dieu civilisateur " ont un objectif véritable et mettent en œuvre des moyens pour atteindre cet objectif. Les écrits des initiés et les événements permettent de découvrir cet objectif.
Pour comprendre le projet de la Révolution dans toute son ampleur, il faut remonter jusqu’à la Renaissance. Un mouvement anti-chrétien naît au Ier siècle, avec des hérésies gnostiques, le néo-platonisme, le Talmud, l’islam et se poursuit jusqu’à la Renaissance. L’islam et la Renaissance ont les mêmes sources occultes anti-chrétiennes: la gnose et la Kabbale. La gnose, connaissance supérieure des mystères de la religion, des mystères des cultes cosmiques, connaissance réservée à des initiés. La Kabbale, compromission de l’ésotérisme juif avec les cultes cosmiques, valorisation de l’Homme et de la Nature contre Dieu, interprétation ésotérique du judaïsme. L’islam et la Renaissance: les ésotéristes juifs ont utilisé ces deux instruments pour détruire la civilisation de l’Occident chrétien. La Renaissance est une re – naissance, une deuxième naissance des cultes cosmiques, et ne peut pas être un progrès. La Renaissance et la philosophie moderne sont anti-chrétiennes, par l’influence de l’ésotérisme judéo-égyptien, non par le retour du paganisme.
Mais l’histoire officielle nous fait croire à une renaissance de la Grèce au XVe siècle, une Renaissance de l’hellénisme. Non. Ce n’est pas la Grèce helléniste qui renaît avec la Renaissance, c’est Alexandrie qui domine la Grèce depuis les victoires d’Alexandre, c’est l’ésotérisme judéo-égyptien. La Renaissance est hellénistique, donc une victoire de l’Orient sur l’Occident. Le protestantisme, le rosicrucisme, la franc-maçonnerie, qui suivront, puis le mondialisme, confirmeront cette victoire de l’Orient sur l’Occident, c’est-à-dire la victoire de l’illuminisme, la victoire de l’ésotérisme judéo-égyptien, la victoire des cultes cosmiques sur le christianisme.
Au XVIe siècle, les Initiés sortent de l’ombre et entrent dans l’arène politique. Parmi eux, deux champions de l’enrôlement des princes: Guillaume Postel et Tommaso Campanella.
Guillaume Postel (1510-1581) se rend célèbre par des ouvrages dans lesquels il prône l’instauration d’une théocratie mondiale. Il manifeste un vif intérêt pour la tradition secrète hébraïque et a une conception cyclique de l’Histoire. Il se passionne pour la Kabbale dont il traduit quelques textes. Il prédit le retour de l’Âge d’Or qu’il appelle "’évangile du règne de Jésus, Roy des roys".
L’Âge d’or marqué par "la conversion au christianisme de tous les peuples réunis en une seule nation et le transfert du Siège apostolique auprès du tombeau d’Adam en Syrie. Ainsi ce monde, qui aura duré 6 000 ans, s’achèvera par une "seconde et ultime Nativité du Médiateur", dont l’âme sera communiquée à tous les hommes.
Pour Guillaume Postel, il n’existe à l’origine qu’une seule religion, celle de Noé. Les hommes qui vivaient à cette époque, l’Âge d’or, observaient la loi morale sans se soucier des prescriptions pharisaïques des codes ultérieurs. Des codes inventés par les rois et les prêtres pour asseoir leur autorité. Ces transformations graduelles ont profondément altéré la loi primitive, comme le montrent les interprétations successives des conciles dans l’Église. Seule la Raison pourra opérer la régénération du christianisme "qui ne peut plus s’appuyer sur les miracles qui marquèrent sa naissance".
Postel désire retrouver la religion noachite dans toute sa pureté. Il s’efforce de réconcilier les différentes confessions en soulignant ce qui les unit, dans une vision syncrétiste. Il affirme que les musulmans ont les mêmes croyances que les chrétiens: les Turcs sont persuadés que l’âme est immortelle, ils observent leurs Pâques, pardonnent les offenses et sont plus charitables que les catholiques. Ils observent la parole donnée et font preuve d’une rare tolérance.
Postel admire la loi de Moïse. Il déclare la doctrine hébraïque inférieure à celle de l’Église. Mais il fonde son apologétique sur certaines interprétations de la Kabbale.
Pour l’essentiel, Postel propose une religion, synthèse du judaïsme, de l’islamisme et du christianisme. De tous temps, la Raison divine a inspiré les fondateurs des religions. On peut donc restituer par comparaison la doctrine primitive, défigurée par l’imagination des hommes et par le machiavélisme des politiques.
Si on interprète le mythe, le message est à portée de la main. Noé est le Janus des Étrusques, (l’un des plus anciens dieux du panthéon romain, dont le règne aurait les caractéristiques de l’Âge d’or), le Saturne des Latins, (qui continue l’œuvre de civilisation commencée par Janus), le Deucalion des Grecs (fils de Prométhée, survivant du Déluge).
Noé, législateur de l’Âge d’or, donna une morale à l’humanité, morale dont dérivent la philanthropie des païens et la charité des chrétiens. Les techniques de divination qu’il transmit à ses sujets furent conservées par les Étrusques et se retrouvent à l’époque moderne chez les descendants d’Ismaël, c’est-à-dire les Arabes.
Le retour de l’Âge d’or est proche. L’Église romaine est la seule institution capable de convertir tous les peuples du monde entier à une religion unique. Il existe au-dessus du catholicisme et de toutes les autres religions une religion universelle qui permet à tous les hommes de faire leur salut. L’instauration d’une théocratie mondiale ne saurait se faire sans l’intervention d’un bras séculier. Guillaume Postel s’efforce d’intéresser les princes chrétiens à ce projet. Sans succès.
Tommaso Campanella (1568-1639) moine et agitateur calabrais, rêve de réforme universelle. Il organise un complot pour libérer la Calabre du joug espagnol et y fonder un État collectiviste qui devait s’étendre au monde entier, par consentement ou par conquête. Le projet échoue. Campanella est emprisonné de 1599 à 1627. Pendant sa captivité, il écrit une œuvre considérable.
Dans La Cité du Soleil, publiée en 1623, le système social décrit est proche de l’idéal rosicrucien.
La cité du Soleil est un État théocratique gouverné par un directoire de quatre membres: Puissance, chargé de la Défense nationale, Sagesse, "chargé des arts libéraux et mécaniques, de l’enseignement et de la direction des écoles", Amour, chargé des problèmes de la sexualité.
Le Soleil ou "métaphysicien" est un Illuminé possédant la science universelle. En effet, il doit " connaître à fond l’histoire de tous les peuples, leurs lois, leurs institutions".
Il doit "être également versé dans la physique, dans les mathématiques et dans l’astrologie… Mais ce que par-dessus tout on exige de lui, c’est une connaissance très approfondie de la philosophie, de la théologie, des principes de toutes les sciences et de tous les arts, de l’harmonie et des destinées du monde, de la puissance, de la sagesse et de l’amour des êtres et des dieux".
Dans cette société parfaite, la famille est supprimée, la communauté sexuelle est institutionnalisée, l’État veille par l’eugénisme à la pureté de la race: "les enfants appartiennent à la communauté, à la République, sans qu’elle ait à se préoccuper de la certitude de la paternité par rapport à l’individu. On a donc soin de réunir les géniteurs et les génitrices d’après les principes de la Science et de la Philosophie".
L’économie est collectivisée et planifiée. La vie des citoyens est étroitement surveillée: ils doivent se confesser régulièrement à des magistrats qui font part à leurs supérieurs des confessions qu’ils ont reçues, sans nommer les coupables. Donc un projet de société collectiviste.
Finalement, le Soleil est informé de tous les manquements de la Cité à la Loi. Il fait à son tour son autocritique et "donne l’absolution au peuple en l’exhortant à ne pas retomber dans les mêmes erreurs". L’État a le monopole de l’enseignement, orienté vers les applications techniques: l’auteur décrit avec complaisance les appareils volants et les moteurs des vaisseaux inventés par les savants.
L’armée est dotée des armes les plus modernes, que servent les hommes, les femmes et même les enfants. Grâce à la discipline des troupes et à la supériorité du matériel, la Cité annexe aisément les pays voisins et y installe son régime.
Campanella conclut son hymne à l’Avenir en laissant entendre que tout cela ne se fera pas sans révolutions ni guerres: "un nouvel État s’édifiera, les arts et les lois connaîtront une vaste renaissance, des prophètes nouveaux surgiront et, dans l’univers ainsi régénéré, le christianisme s’épanouira, triomphant. Mais avant de semer, avant de bâtir, il sera indispensable de déraciner, d’abattre". Macron lui aussi a créé un parti appelé Renaissance, et déracine, abat tout ce qu’il peut.
Comme tous les Initiés, Campanella croit au retour prochain de l’Âge d’or, et annonce l’unification de l’humanité par la conversion de tous les peuples à la religion naturelle. Pour lui, l’existence d’une multitude de royaumes aux politiques antagonistes est un mal qui disparaîtra "par leur réunion sous le sceptre d’un seul monarque, en possession du double pouvoir temporel et spirituel de la planète". Derrière ces rêves d’unité politique et religieuse de la planète se cache l’influence d’organisations initiatiques.
Campanella est persuadé que cette réunion des nations et des religions ne pourra se faire qu’avec l’appui de l’Église et des puissances séculières, politiques ou financières. Il s’adresse aux papes et aux souverains de son temps.
Ainsi, les Initiés de la Renaissance travaillent à l’avènement d’un État mondial collectiviste et sacral, ayant à sa tête un monarque absolu. Campanella est formel:
"Après la transformation de toutes les sectes religieuses, de toutes les formes de gouvernement et d’État les unes dans les autres, il est nécessaire que l’humanité revienne à l’état naturel, primitif et divin, à l’Âge d’or qui précédera le jugement dernier, et dont la caractéristique politique sera l’avènement de la monarchie universelle, par le gouvernement d’un chef unique, à la fois roi et prêtre, assisté d’un sénat de dignitaires qui l’aura élu de son sein. Ainsi le veulent les lois du "circulus" physique et les prophéties appuyées sur les pronostics astrologiques".
L’objectif des Initiés modernes est encore le même. Marxisme, nazisme, et mondialisme, dont on connaît les origines ésotériques, reproduisent le modèle de Campanella. Le mouvement d’unification de la planète sur les plans politique et économique entre dans sa phase finale, sous nos yeux. Des penseurs maçons ne cachent pas que tel est bien l’objectif de leur Ordre.
Parlant de la symbolique des nombres, Oswald Wirth (1860-1943), écrit à propos du Tarot:
"Notre esclavage doit prendre fin, car un Rédempteur 19 nous est promis. L’arcane XIX l’identifie avec le Soleil qui éclaire définitivement les hommes en les convertissant à la saine raison. Ce sera l’avènement de la Vraie Lumière dont le rayonnement sera régénérateur, comme le montre l’arcane XX (Le jugement), si bien qu’il en résultera l’harmonie universelle du Monde régénéré (Arcane XXI). Le Temple idéal que construisent les Maçons est ainsi représenté par le nombre 21, synthèse d’un triple septénaire ou d’un septuple ternaire".
René Guenon, Grand Initié, a la même position. Il condamne sans appel la démocratie. Il proclame que le seul gouvernement véritable est la monarchie de droit divin:
"Il est trop évident que le peuple ne peut conférer un pouvoir qu’il ne possède pas lui-même; le pouvoir véritable ne peut venir que d’en haut, et c’est pourquoi, disons-le en passant, il ne peut être légitimé que par la sanction de quelque chose de supérieur à l’ordre social, c’est-à-dire d’une autorité spirituelle; s’il en est autrement, ce n’est plus qu’une contrefaçon de pouvoir".
(NDLR: Ben voyons!)
Le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie, le Ligou, consacre une notice élogieuse à René Guénon et ne met pas en garde contre ces thèses. La même idée se trouve dans le camp adverse. Hitler se considérait comme le messie attendu par la Germanie. Le 12 mars 1938, il prononce un discours à Linz, en Rhénanie-Palatinat, et il dit:
"Si la Providence m’a un jour appelé hors de cette ville pour diriger le Reich, c’est qu’elle avait une mission pour moi, en laquelle j’ai cru, et pour laquelle j’ai vécu et combattu ".
Cette idée, fréquente dans ses allocutions, implique la croyance en une conception cyclique de l’Histoire. Dans Hitler m’a dit, Hermann Rauschning (1887-1982), rapporte cette conception:
"Un thème qui revenait constamment dans ses propos, c’est ce qu’il appelait le tournant décisif du monde ou la charnière des temps. Il y aurait un bouleversement de la planète que nous autres, non initiés, ne pouvions comprendre dans son ampleur. Hitler parlait comme un voyant".
Dans la dédicace d’un livre offert au commandant du camp de concentration d’Oranienburg-Sachsenhausen, Himmler fait allusion au retour de l’Âge d’or dont devaient bénéficier les Germains: " L’empire de Dieu sur la Terre, c’est la dernière vocation, le signe de la volonté humaine. Notre Reich vient… Le soldat sur le front, par son attitude, a frayé le chemin sur lequel nous marchons vers notre Reich. Le suivre honnêtement, c’est notre devoir… Dans le cosmos, mille ans sont un seul jour, il faut travailler à cette entreprise et attendre".
Alors, pourquoi l’athéisme officiel des Initiés modernes? Pourquoi l’hostilité des nazis aux maçons et au communisme? Cette hostilité ne procédait pas d’une opposition au programme, puisque le Reich s’efforçait lui aussi de réaliser l’idéal collectiviste.
Le motif nous est fourni par les noms des mouvements. Le national-socialisme prône l’unification de la planète au profit des Germains surnommés "Aryens". À ce national-socialisme s’oppose l’international-socialisme.
Ces organisations se réclament de principes analogues. Comment ont-elles pu se livrer une guerre aussi inexpiable? Une hypothèse: le schisme à l’intérieur de "l’Église initiatique".
Le nazisme serait le détournement du programme et de l’organisation au profit d’un peuple. Des indices vont dans ce sens. Les analogies étroites relevées entre les rites d’initiation. La déclaration de von Sebottendorf reprochant à la Maçonnerie occidentale de s’être éloignée de la "vraie voie". L’opposition qui amena les trois loges vieilles prussiennes à démissionner de la Fédération des Grandes loges allemandes, auxquelles elles reprochaient leur internationalisme.
Une chose est sûre.
À l’horizon des deux systèmes téléguidés par des initiés, national-socialisme, et international-socialisme, SE PROFILE L’AVÈNEMENT D’UN MESSIE UNIVERSEL DONT HITLER, STALINE ET MAO NE FURENT QUE DES PRÉFIGURATIONS.
Et la Troisième Guerre mondiale pourrait être une répétition de la Deuxième Guerre mondiale: les fascistes contre les communistes, les deux factions de la franc-maçonnerie.
Jean Saunier
P.S.: Je laisse la responsabilité de ses dires à l'auteur (NDLR)
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